Gâchis monumental à Yaoundé
Paul Biya (89 ans), une extrême longévité au pouvoir (40 ans) qui confine hélas à un gâchis monumental
Même sous une dictature aussi brutale et implacable comme le Cameroun, une telle longévité au pouvoir (40 ans) tient aussi à une maîtrise parfaite de la société camerounaise, des rouages de l’État (notamment son administration), et surtout des équilibres ethno-régionaux, religieux voire culturels ….
Malheureusement cette longévité fut mise au service exclusif du maintien à vie au pouvoir (but pratiquement atteint), mais non du développement économique, et encore moins de la démocratisation du Cameroun.
C’est en cela qu’elle constitue un gâchis monumental.
En effet, il s’agit d’un homme qui a été installé au pouvoir de manière inattendue par un autre dictateur, Ahmadou Ahidjo, qui lui-même a été placé par la Francafrique après que les vrais héros de la guerre révolutionnaire d’indépendance camerounaise aient été sommairement massacrés par l’armée coloniale française, donc, une histoire de près de sept (07) décennies d’illégitimité.
Ainsi après presque sept (07) décennies de pouvoir maffieux et absolu, nous nous demandons : comment avancer à partir d’ici, surtout, à l’heure où se met en place une succession dynastique?
Le régime de Biya est un festival de rupture des normes démocratiques et d’horreurs humaines. Une succession dynastique apporterait probablement plus que la même chose – mais cette fois, Biya Jr aurait près de sept (07) décennies de pratique à son actif. En conséquence, il est facile d’esquisser des chaînes effrayantes et plausibles d’actions et de réactions potentielles qui pourraient démêler la nation menant à la fin de la république du Cameroun.
Ce serait une sorte de renversement de l’intérieur. …
Ce serait rien d’autre qu’un coup d’État de la façon dont nous avons toujours compris notre pays. Premièrement, les super « créatures » du Nnôm Ngui prendront de plus en plus de contrôle sur le gouvernement sans aucune contrainte ni effort pour maîtriser les instincts plus autoritaires et impulsifs de Biya Jr (en raison notamment de l’incompétence et de l’inexpérience notoire de ce dernier). Aussi assisterons-nous à la reproduction d’un système clientéliste qui sera ultra-royaliste et toute personne perçue comme déloyale serait immédiatement purgée et probablement ou jetée en prison ou tuée.
Ce bal des esclaves au service de la dictature des Biya au Cameroun (06 novembre 1982 – 06 novembre 2022) …est déjà à l’œuvre dans nos institutions et medias.
Ils ne croient évidemment pas un mot de ce qu’ils disent, mais sont tenus de faire le tour des médias et des régions pour chanter les louanges d’un tyran sanguinaire qui tient tout un pays et un peuple en otage d’une main de fer depuis 40 ans.
Cela perpétuera l’idée d’un gouvernement sans expertise et d’un pays qui reste divisé et polarisé pour les autres décennies à venir. La question devient alors : qu’est-ce que les Camerounais ont fait pour mériter un sort aussi terrible?
Il faut à cet égard plaindre tous ces esclaves du Nnôm Ngui et bien conserver leurs actes dans les archives !!!
Institut du Comité de Libération des Prisonniers Politiques ICL2P / CL2P
English version
Monumental mess in Yaounde
Paul Biya (89 years old), an extreme longevity in power (40 years) which unfortunately borders on a monumental mess.
Even under such a brutal and implacable dictatorship as in Cameroon, such longevity in power (40 years) is also due to a perfect mastery of Cameroonian society, of the workings of the State (in particular its administration), and above all of the ethno-cultural balances. regional, religious or even cultural….
Unfortunately, this longevity was put at the exclusive service of maintaining in power for life (goal practically achieved), but not of economic development, and even less of the democratization of Cameroon.
It is in this that it constitutes a monumental mess.
Indeed, this is a man who was unexpectedly handed power from another dictator, Ahmadou Ahidjo, who himself was put into office by the Francafrique after the real heroes of the Cameroonian Revolutionary War of independence were summarily massacred by the French colonial army, therefore, a history of almost seven decades of illegitimacy.
After almost seven decades of rogue power, we ask ourselves: How do we move forward from here, especially, at a time when a dynastic succession is being put into place?
Biya’s rule is a festival of democratic norm-breaking. A dynastic succession would likely bring more of the same — only this time Biya Jr would have almost seven decades of practice under his belt. As a consequence, it is easy to sketch chillingly plausible chains of potential actions and reactions that could unravel the nation leading to the end of the republic of Cameroon. It would be a kind of overthrow from within. …
It would be a coup of the way we’ve always understood our country. First, the Nnom Ngui’s super “creatures” will take ever more control over the government with no restraints and efforts to rein in Biya’s more authoritarian and impulsive instincts. Thus, a patronage system that will be ultra-loyalist and any person perceived to be disloyal would be immediately purged and possibly sent to prison.
This slave ball of Paul Biya’s dictatorship in Cameroon (November 06, 1982 – November 06, 2022) is already at work in front of our media.
They obviously don’t believe a word of what they say, but are bound to tour the media and the regions to sing the praises of a bloodthirsty tyrant who is holding an entire country and people hostage to an iron grip for the past 40 years.
This will continue the idea of government without expertise and a country that remains divided and polarized for other decades to come. The question then become: what do Cameroonians have ever done to deserve such a dire fate?
We just have to pity these creatures of the Nnom Ngui and keep these archives well!!!
The Committee For The Release of Political Prisoners Institute – ICL2P / CL2P