VOICI LES 10 CIVILS ET MILITAIRES QUI DOIVENT ÊTRE POURSUIVIS DEVANT LA COUR PENALE INTERNATIONALE
Des dizaines de milliers de civils massacrés tant par des militaires que par des milices gouvernementales. Des palais des chefs traditionnels attaqués. Des hôpitaux brûlés et le personnel médical tué. Des centaines de villages détruits. Une vingtaine de personnes âgées brûlées vives dans leurs maisons. Ces crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocide perpétrés dans le Southern Cameroons par le régime de Paul Biya ne doivent pas rester impunis. Il faut bien que leurs auteurs, commanditaires, facilitateurs et propagateurs soient traduits devant la Cour pénale internationale (CPI).
Oui, les autorités civiles comme militaires tout comme des citoyens camerounais sont bel et bien passibles de poursuites pénales devant la CPI, que le Cameroun soit membre de la CPI ou pas. En effet, d’après l’article 13 alinea B du Statut de Rome du 17 juillet 1998, les membres (permanents et non permanents) du Conseil de sécurité des Nations Unies peuvent saisir la CPI en cas de rupture de la paix (lire l’article dans ce lien pour en savoir davantage https://www.facebook.com/
Voici les noms des responsables civils et militaires ainsi que des personnes qui doivent être poursuivis devant la Cour pénale internationale parce qu’impliqués dans le massacre des innocents dans le Southern Cameroons (actuelles nord-ouest et sud-ouest anglophone du Cameroun) :
I-PAUL BIYA
Président de la République du Cameroun depuis le 6 novembre 1982, âgé de 87 ans, Paul Biya est d’après la Constitution camerounaise le chef suprême des forces armées. Cela veut dire qu’il est le patron de toutes les unités de l’armée déployée dans le Cameroun anglophone. Le 30 novembre 2017, devant les caméras de la télévision camerounaise Crtv, Paul Biya, de retour du sommet Europe-Afrique à Abidjan en Côte d’Ivoire, a déclaré la guerre à ce qu’il a lui-même qualifié de « terroriste-sécessionnistes ». N’eût été cette déclaration de guerre du 30 novembre 2017, l’armée camerounaise n’aurait pas ouvert les hostilités dans le Southern Cameroons avec les conséquences que l’on sait sur les civils.
II-FERDINAND NGOH NGOH
Secrétaire général à la présidence depuis le 9 décembre 2011, Ferdinand Ngoh Ngoh, proche parent de la Première Dame Chantal Biya, a bénéficié en mai dernier d’une délégation de signature du chef de l’Etat, Paul Biya. Cela signifie que tous les massacres perpétrés en zone anglophone ainsi que la création de faux combattants séparatistes, depuis qu’il bénéficie de cette délégation de signature, doivent lui être imputés.
III-GENERAL MAYER HERES
Général israélien à la retraite et l’un des conseillers militaires de Paul Biya, Mayer Heres est le commandant du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité spéciale de l’armée camerounaise. Réputée pour être une gâchette facile, le BIR est responsable de beaucoup de massacres et crimes sur des civils dans le Cameroun anglophone ainsi que de l’incendie des cases villageoises.
IV-GENERAL RENE CLAUDE MEKA
Chef d’Etat-Major des armées, Général René Claude Meka est celui qui commande toutes les forces armées que ce soit l’armée de l’air, de terre ou la Marine. En dehors du BIR qui dépend directement de la présidence de la République, toutes les unités militaires (BIM, RASS, BTAP, etc.) sont sous son commandement. Toutes ces unités sont également accusées d’avoir massacré des civils dans le Cameroun anglophone.
V-GENERAL AGHA ROBINSON
Avant qu’il ne soit nommé commandant de la 3e région militaire interarmée dans le Nord-Cameroun le 6 décembre dernier, général Agha Robinson a dirigé la 5e région militaire interarmées qui coiffe le Nord-Ouest anglophone. Tous les massacres sur les civils ainsi que les destructions des palais royaux, l’incendie des villages dans cette région anglophone doivent lui être imputés devant les juridictions internationales.
VI-GENERAL SALY MOHAMADOU
Le 7 mars 2018, le général Saly Mohamadou a été nommé commandant de la 2e région militaire inter-armée qui couvre le Littoral et le Sud-Ouest. Il doit donc lui être reproché tous les massacres commis par les troupes de l’armée camerounaise dans le sud-ouest anglophone depuis cette date jusqu’à sa nomination le 6 décembre dernier à la 4e région militaire inter-armée.
VII-COLONEL JOËL EMILE BAMKOUI
Commandant de la Division de la Sécurité Militaire (SEMIL) depuis le 17 février 2016 et arme du crime du régime Biya, le colonel Joël Emile Bamkoui joue un rôle très important dans le cadre de la crise anglophone. En effet, c’est la SEMIL qui est en charge de veiller au moral des troupes au front et de sanctionner les brebis égarées. Si les soldats coupables d’assassinats et d’autres crimes crapuleux dans le Cameroun anglophone ne sont pas sanctionnés, le colonel Bamkoui doit être tenu pour complice de génocide et de massacres en zone anglophone. Par ailleurs, en tant que service de renseignement militaire, cette « CIA à la camerounaise » logée au sein du ministère de la Défense à Yaoundé est à l’origine de la création de milices et de bandes armées criminelles qui kidnappent contre rançons, tuent et décapitent civils comme militaires afin de faire imputer tous ces faits criminels aux séparatistes armés. Ce service est également accusé de faciliter la livraison des armes à des faux combattants séparatistes qui commettent des crimes en zone anglophone.
VIII-PAUL ATANGA NJI
Depuis le 2 mars 2018, Paul Atanga Nji occupe les fonctions de ministre de l’Intérieur en plus de ses fonctions de secrétaire du Conseil national de sécurité (en charge de centraliser le renseignement). Ancien agent de renseignements sous le tristement célèbre et tout puissant patron des services secrets Jean Fochive (décédé en avril 1997), l’ombre d’Atanga Nji plane sur plusieurs crimes en zone anglophone. Atanga Nji est accusé par les populations locales d’être l’un des commanditaires du massacre d’une trentaine de jeunes le 25 mai 2018 au village Menka, dans le nord-ouest anglophone. Il s’agit en effet des membres de la milice créée par Atanga Nji pour kidnapper contre rançons en se faisant passer pour les séparatistes armés. Le bouillonnant ministre de l’Administration territoriale parraine des groupes armés notamment dans le nord-ouest anglophone où ils s’illustrent par le kidnapping, les assassinats avec décapitations et la destruction des biens des populations. C’est ce qu’Atanga Nji lui-même a appelé les « groupes d’autodéfense ».
IX-ERNEST OBAMA
Jusqu’à son limogeage le 5 décembre dernier, Ernest Obama occupait les fonctions de Directeur général de Vision 4, la chaîne de télévision privée proche du régime Biya et qui appartient au groupe de presse l’Anecdote. Après la répression des manifestations du 1er octobre 2017 en zone anglophone, le journaliste Ernest Obama, dans le cadre de l’émission Tour d’Horizon diffusée sur Vision4 le 5 octobre 2017 a déclaré : « il n’y a aucun pays au monde où on jour avec des terroristes…quand il s’agit de rétablir l’ordre et que vous êtes considéré comme un terroriste, on vous tue…que le gouvernement mette en place des mesures répressives fortes… ». Ernest Obama a par ailleurs suggéré au pouvoir de Yaoundé la proclamation d’un état d’urgence en zone anglophone, entre autres mesures fortes. La suite vous la connaissez.
X-NKONDA TITUS ALIAS MA KONTRI PIPO DEM
Originaire de Widikum dans le nord-ouest anglophone, en service au sein de la Marine Anglaise, Nkonda Titus Aghen administre depuis Londres en Angleterre les pages Facebook et YouTube Ma Kontri Pipo Dem. Ces plates-formes virtuelles servent de propagande au régime de Paul Biya dans la stratégie contre-révolutionnaire mise en place pour contenir les indépendantistes anglophones. Nkonda Titus est le commanditaire de plusieurs crimes dans le Cameroun anglophone. Plusieurs jeunes anglophones ont été assassinés par l’armée camerounaise parce que « Ma Kontri Pipo Dem » a exposé leurs numéros de téléphone sur les réseaux sociaux en les présentant comme des financiers des mouvements indépendantistes anglophones. Ce qui a permis aux services secrets de tracer ces numéros de téléphones et de localiser leurs titulaires. C’est Nkonda Titus qui, le premier, diffuse sur ses pages Facebook et YouTube, les images des victimes de kidnappings, des assassinats avec décapitations qu’il s’empresse d’attribuer aux séparatistes armés alors qu’il s’agit du travail des milices parrainées par Atanga Nji et certains barons du régime de Yaoundé et élites anglophones. De sources bien informées, Ma Kontri Pipo Dem a été reçu plusieurs fois par le ministre Atanga Nji à Yaoundé.
Par Michel Biem Tong, journaliste web exilé