Nous avions en effet prêché dans le désert au tout début de cette sale guerre anglophone, notamment sur la difficulté que rencontrent y compris les plus grandes et meilleures armées du monde à vaincre dans des affrontements asymétriques entre ressortissants d’un même pays….
Nous y voilà donc, malgré la dissimulation systémique de l’ampleur réelle des pertes humaines dans l’armée camerounaise….
Mais comment taire l’insoutenable douleur générée chaque fois par ces jeunes vies arrachées prématurément tous les jours par ces attaques sécessionnistes imprévisibles, qui sont aussi d’abord les victimes de l’entêtement imbécile des sécurocrates et faucons d’une dictature opposée farouchement à l’idée d’un dialogue véritablement inclusif, pouvant les empêcher surtout de continuer de s’engraisser sur la mort d’autres camerounais???
Autant dire que rien ne semble pouvoir arrêter cette escalade meurtrière, qui conduit l’État du Cameroun non seulement à une partition inéluctable, mais à la ruine.
JDE
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Cameroun: une dizaine de soldats tués dans le Nord-Ouest
Regain de tension dans la région Nord-Ouest au Cameroun. Une patrouille militaire a été attaquée jeudi à l’est de Bamenda. Il n’y a eu aucune communication officielle sur le sujet, pas de bilan non plus. Mais une dizaine de soldats ont été tués.
Le théâtre de l’embuscade est une colline de la division de Ngo-Ketunjia, à quelques centaines de kilomètres à l’est de Bamenda, entre Sagba et Bamessing.
Selon des vidéos que les militants séparatistes font circuler sur les réseaux sociaux et dont des personnes originaires de la région nous confirment l’authenticité, deux véhicules blindés ont sauté sur des engins explosifs improvisés, avant d’être attaqués par un groupe de miliciens locaux, notamment équipés de lance-roquettes.
Deuxième attaque en deux semaines
Certaines de ces vidéos montrent des corps de soldats tués. Ce sont des membres de la Brigade d’intervention rapide (BIR), l’unité d’élite de l’armée camerounaise. Ni l’armée ni les autorités locales n’ont fait de déclaration sur le sujet. Une attaque du même type avait déjà eu lieu la semaine dernière et plusieurs combats ont éclaté depuis dans cette zone, faisant une quinzaine de victime dans les rangs des militaires.
Par ailleurs, certains groupes séparatistes avaient appelé à deux semaines d’opération « villes mortes » à compter du 15 septembre, sans pour autant perturber le quotidien dans les principales villes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
► À écouter aussi : Reportage Afrique – Cameroun: le pays déchiré par le conflit en zone anglophone
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ARRETONS LA SAIGNÉE AU NOSO !
Massacre de Sagba Hills le 16 septembre 2021, bilan : 20 soldats camerounais sur le carreau ! Un pas de plus dans l’horreur et vers le chaos. Un crève-coeur pour les familles endeuillées, à qui j’adresse mes sincères condoléances.
Au milieu de cette cohue, des ruisseaux de larmes et de sang d’hommes, de femmes et d’enfants civils innocents pris dans l’étau de cette guerre absurde, des voix indécentes, irresponsables, s’élèvent pour exhorter le gouvernement Camerounais à renforcer la pression militaire afin, disent-elles, de “dératiser” et “d’écraser dans le sang” la rébellion dans le NOSO. Faut-il le rappeler ici, cela fait cinq longues années que l’option militaire est appliquée sans succès. Le conflit a déjà occasionné des milliers de morts dans les deux camps, des centaines de milliers de déplacés, et l’issue reste incertaine à ce jour.
Les va-t-en guerre, assoiffés de sang avancent comme prétexte : le Cameroun est un État unitaire, un et indivisible, et doit le rester même au prix du sang versé, et en cas de besoin pendant des décennies. Mais seulement, ces partisans de la guerre perpétuelle imposée aux autres, s’expriment étant confortablement installés derrière leur téléphone, tablette numérique ou ordinateur, bien au chaud, entourés de leurs proches, vacant tranquillement à leurs occupations. Ils sont loin du théâtre des affrontements, ils n’ont pas perdu des membres de leur famille, leurs amis et connaissances, ou tout simplement ils n’en ont cure. Ils ne se sentent pas concernés, et ils envoient les autres à la mort. Quel cynisme ! Quelle indécence ! Quelle cruauté !
A ces partisans de la guerre perpétuelle je rappelle qu’aucune armée au monde, si puissante soit-elle, ne peut être vainqueur dans un affrontement asymétrique de type guérilla, contre des combattants déterminés, comme dans le NOSO. À titre illustratif, nous invoquerons les exemples suivants :
– La France a été vaincue en Indochine en août 1954.
– Les États-Unis ont été vaincus en avril 1975 au Vietnam.
– La Grande-Bretagne à été vaincue dans les Îles Malouines par l’Argentine en juin 1982, et à été sauvée de justesse par les États-Unis.
– Les troupes de l’OTAN ont été vaincues en Afghanistan le 16 août 2021.
Ce n’est donc pas par les armes, en écrasant la rébellion dans le sang que le Cameroun restera un et indivisible. Les exemples cités ci-dessus et les cinq années de guerre sans succès dans le NOSO sont là pour le témoigner.
La forme de l’État ne devrait pas être imposée par une minorité. En cas de remise en question ou de conflit, le peuple souverain devrait être consulté à cet effet par référendum.
IL EST TEMPS DE STOPPER LA GUERRE FRATRICIDE DANS LE NOSO.