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Source: RFI
Anne-Marie Nzié, c’est l’histoire d’une « voix d’or » tombée d’un arbre. Une grave chute à l’âge de 12 ans la cloue quinze années durant sur un lit d’hôpital. Son frère, Cromwell, lui tient compagnie, guitare à la main. S’en suit une longue collaboration artistique jusqu’à la rupture.
Anne-Marie Nzié poursuit alors une carrière d’une incroyable longévité sur scène. En plus de 60 ans, elle sillonne les capitales africaines. Elle se produit en Europe. Elle chante avec Tino Rossi, enregistre avec Gilbert Bécaud, signe avec Pathé Marconi.
Son titre le plus connu, « Liberté », sorti en 1984, qui évoque les indépendances africaines, relance une carrière au ralenti. La chanson est récupérée lors de meetings politiques de tous bords, ce qu’elle déplore, elle qu’on dit proche du couple Biya.
Avec ses nombreux autres tubes, « Mabanze », « Beza Ba Dzo » ou « Sarah », Anne-Marie Nzié était devenue un monument au Cameroun et avait même reçu un hommage national en 2008. « Elle était unique. C’était la gardienne du temple », disait d’elle mercredi à la télévision nationale, l’autre grand monument camerounais de sa génération, Manu Dibango.
Ruben Binam Bikoï était son dernier producteur. Pour lui Anne-Marie Nzié laisse un héritage à toute une génération. « Au Cameroun comme ailleurs en Afrique, de mon point de vue, il est incontestable qu’il y a au moins une génération qui s’est inspirée d’Anne-Marie Nzié parce que quand elle a embrassé sa carrière, elle a chanté en français pendant longtemps et après elle a commencé à utiliser les langues vernaculaires d’Afrique. Elle a introduit ces langues dans le rythme de la mélodie et de la musique moderne africaine en général. Donc je crois que les chanteuses qui sont arrivées après elle ont suivi ce sentier-là, souligne-t-il. Et je peux dire avec une certaine assurance que la plupart des chanteuses qui font aujourd’hui de la “world music” doivent quelque chose à Anne-Marie Nzié. »
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)