La police hongkongaise a arrêté mercredi quatre membres de l’association qui organisait chaque année la veillée commémorant la répression de la place Tiananmen, en 1989. Ils avaient refusé de coopérer à une enquête menée au nom de la loi sur la sécurité nationale, adoptée il y a un an par Pékin pour éliminer toute dissidence.
L’image est forte : Chow Hang-tung, vice-présidente de l’Alliance pour Hong Kong et avocate renommée, sortant de son bureau les menottes aux poignets, escortée par la police. Les forces de l’ordre avaient donné jusqu’au mardi 7 septembre à l’association pour remettre toutes les informations en sa possession sur ses membres depuis sa création en 1989, tous ses comptes rendus de réunions, ses informations financières et tout échange qu’elle aurait eu avec des ONG œuvrant pour les droits de l’homme en Chine.
À la place, la police a reçu une lettre expliquant que sa requête était illégale et rejetant les accusations selon lesquelles le groupe serait un « agent étranger ».
Pressions accrues sur l’association
Ces dernières années, de plus en plus de monde se pressait à la commémoration du 4 juin que l’Alliance organisait, alors que la colère enflait sur la manière de Pékin de diriger la cité. Mais depuis les gigantesques manifestations pro-démocratie de 2019, les deux dernières veillées ont été interdites, et aujourd’hui, les pro-Pékin font pression pour que l’association soit dissoute.
Déjà, en plus des quatre personnes arrêtées ce matin, deux membres de l’association étaient en prison, plusieurs avaient démissionné en juillet dernier. Depuis l’adoption de la loi sur la sécurité, des dizaines de figures pro-démocrates ont été arrêtées, d’autres se sont exilées et une campagne a été lancée pour purger la ville de tout élément jugé « antipatriotique ».