De retour à l’Assemblée nationale après plusieurs mois d’absence, le député SDF du Bui a accordé une interview à La Nouvelle Expression parue ce 22 juin 2017.
Question : Vous n’avez pas été aperçu à l’Assemblée nationale depuis plusieurs mois. Vous êtes de retour aujourd’hui, où étiez-vous passé ?
Joseph Wirba : Je suis de retour pour continuer la lutte pour les régions anglophones, que nous avons débutée. Rien n’est terminé. Je pense que tout pays qui veut se construire un futur digne doit connaitre son passé. Et le passé est que deux peuples se sont mis ensemble. Tout ce que nous réclamons est donc un droit. Pa r conséquent, quelqu’un doit se lever et dire non. Je suis donc revenu pour continuer ce que j’ai recommencé. Par mon retour, je suis veux dire que si le prix à payer pour avoir parlé au nom de ses populations est la prison, je suis prêt pour cela.
Question : Vous êtes sans doute au courant qu’un mandat d’arrêt a été lancé contre vous.
Joseph Wirba : Rien ne m’attend. Je ne suis pas inquiet. J’ai pris du temps pour moi. Pour réfléchir, pour me projeter. Et ma conclusion est que je suis là pour un but précis. Les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont besoin de moi, pour parler pour elles. Après avoir découvert que depuis le début de cette crise, nos populations sont en permanence dans la rue, j’ai décidé que ça ne pouvait plus durer. Les choses doivent changer. Donc, je suis revenu pour être à leurs côtés. L’oppression ne peut pas devenir la loi.
Question : A propos de votre absence, le Président de l’Assemblée nationale vous a servi une lettre. Lui avez-vous répondu ?
Joseph Wirba : Bien sûr que je l’ai fait. Je lui ai également envoyé le mandat d’arrêt qui m’a été adressé. Je lui ai dit que s’il ne peut pas me protéger, comment peut-il espérer que je sois là ? J’ai avec moi tous ces documents et je compte organiser une conférence de presse pour expliquer au Cameroun entier ce qui s’est réellement passé.
Par Jean-Marie NKOUSSA | Cameroon-Info.Net
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Crise Anglophone et Clash à l’Assemblée nationale: Ce que le Président de l’Assemblée Cavaye Yeguié et l’Honorable Joseph Wirba (député SDF) se sont dit
Porté disparu pendant plusieurs mois, l’honorable Joseph Wirba est apparu au cours de la plénière du 21 juin 2017. Le député SDF du Bui a eu un violent accrochage avec le Cavaye Yeguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale qui lui, est du RDPC.
Le premier coup est assené par le président de l’Assemblée nationale. En ouverture de la plénière de mercredi, Cavaye Yeguié Djibril attire les regards sur le député SDF du Bui. « Honorable Wirba, vous êtes sorti maquis ? », a demandé le PAN. A cette question que La Nouvelle Expression (LNE) du 22 juin 2017 qualifie de plaisanterie, Joseph Wirba répond « Oui, je suis de retour ».
Voilà qui va allumer la mèche. Après le début des travaux, l’honorable Wirba est invité par le PAN à poser une question au ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. Mais une fois sur la tribune, l’élu SDF va changer d’orientation.
Il lance en direction de Cavaye : « si vous fermez la bouche des membres de la Représentation nationale, de sorte qu’ils ne peuvent pas parler de ce qui arrive à leurs populations, je dis que vous aurez besoin de quelque chose de plus que la justice. Vous ne m’avez pas soutenu. Je vous ai écrit deux lettres, vous informant qu’il y a un mandat d’arrêt lancé contre moi. Mais vous n’avez rien fait ».
Cette attitude, comme on pouvait s’y attendre, n’a pas du tout plu au très honorable député du RDPC. Cavaye a immédiatement réagi avec son martelet en disant « monsieur Wirba, à votre place ». Une instruction non respectée par le député Wirba qui n’a pas arrêté de parler. « Parce que je représente ici mes populations qui sont dans les troubles, vous ne pouvez pas fermer la bouche des personnes qui représentent les populations », a dit Joseph Wirba.
S’en est alors suivie une cacophonie généralisée. Après des minutes de chahut, le calme a regagné l’hémicycle. Prenant la parole, le PAN a affirmé avoir joué un rôle pour faciliter le retour du député du SDF. « Pourquoi as-tu fui ? Pourquoi es-tu allé au maquis ? C’est dommage. Il ne sait pas ce que j’ai fait pour lui. Je ne sais pas quel genre de personne il est, mais c’est dommage qu’un parlementaire puisse se comporter de cette façon », a regretté le président de la Chambre basse du parlement.
Pour mieux comprendre cette affaire, il faut savoir qu’en novembre 2016, le député Wirba avait apporté son soutien au mouvement sécessionniste au plus fort de la crise anglophone. Désavoué par la hiérarchie de son propre partie, Joseph Wirba s’était vu servir un mandat d’arrêt émis par le Délégué général à la Sûreté nationale.
Par Jean-Marie NKOUSSA | Cameroon-Info.Net