Approché par la presse Ayah Ayah Abine parle de son interpellation.
Le 7 juin 2017 jour de l’audience des leaders de la contestation anglophone, Ayah Ayah Abine le fils du magistrat Paul Ayah Abine a été arrêté au Tribunal militaire de Yaoundé situé dans la Région du Centre du Cameroun. Quelques jours après sa libération et approché par le quotidien Le Jour édition du 13 juin 2017, celui qui est présenté comme étant le porte-parole de la famille Ayah, revient sur les évènements du jour de son arrestation.
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«Le mercredi 7 juin 2017, je me suis rendu au Tribunal militaire de Yaoundé accompagné de mon petit cousin. Bien avant que l’audience des leaders anglophones ne débute et avant que les détenus n’arrivent, mon cousin à ma demande m’a pris des photos hors du Tribunal avec certaines personnalités comme le Député Sdf, Joshua Osih. Subitement des hommes de la sécurité en civil ont saisi son téléphone et ont commencé à fouiller son téléphone. Ils ont découvert que mon cousin n’avait aucune photo des détenus parmi ces photos. Durant toute l’audience je me trouvais hors de la salle. Ils nous ont remis le téléphone et nous ont interdit de filmer les détenus. 30 minutes après un homme en civil est revenu arracher le téléphone de mon cousin sans se présenter. J’ai été embarqué avec mon cousin alors que je venais juste de le défendre. Nous avons été conduits chez le Commissaire du Gouvernement qui a appelé les gendarmes. C’est comme cela que nous avons été menottés et conduits au Sed», raconte-t-il.
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Comme ce qui avait été révélé dans la presse, le motif de l’interpellation du fils de l’ancien avocat général près de la Cour suprême était bel et bien les photos prises ce 7 juin 2017. «Vers 17h30 le même jour, on nous a sortis de la cellule et un enquêteur très professionnel nous a auditionnés. C’est pendant l’audition que j’ai été informé que mon cousin a heurté les dispositions de l’article 105 et 116 du Code de procédure pénale. L’enquêteur m’a fait comprendre qu’à travers ces deux articles, il est interdit de mener les opérations photographiques dans les installations militaires sans autorisation. Nous avons regagné notre cellule jusqu’au lendemain. Grâce à ma mère et à mon grand frère qui sont venus signer comme garants, nous avons été libérés et nous attendons la suite de la procédure», ajoute-t-il.
Sur les conditions de détention Ayah Ayah Abine indique qu’elles ont été «tristes et déplorables». D’après lui la cellule était petite d’environ deux mètres de longueur et 1,5 m de largeur, ce qui n’a pas rendu la nuit paisible car ils y étaient au nombre de 7 ce jour-là.
Par Liliane J. NDANGUE | Cameroon-Info.Net