Vendredi 27 novembre lors d’une conférence sur la liberté d’expression à l’université de Turin, dans le nord-ouest de l’Italie, j’ai demandé à l’assistance d’observer une minute de silence en hommage aux victimes du terrorisme au Cameroun et en France.
J’avais été invité à cette conférence par il Caffè dei Gionalisti, une association de journalistes italiens. Plus de 300 personnes parmi lesquelles quelques 200 journalistes, des universitaires et des associatifs y prenaient part.
Mon intervention qui a duré un peu plus d’une heure a porté la situation politique du Cameroun et les entraves à la liberté de presse, de plus en plus marquées depuis le déclenchement de la lutte contre les islamistes de Boko Haram.
Avant de l’entamer, j’ai demandé une minute de silence, expliquant que je suis fortement lié à deux pays visés par le terrorisme.
A Paris, une série d’attaques, les plus meurtrières que la France ait connu depuis 40 ans a fait, le 13 novembre, 130 morts et 350 blessés.
Au Cameroun, la secte islamiste Boko Haram a fait plusieurs centaines de morts depuis le début de cette année, et recoure quasi quotidiennement aux attentats-suicides dans l’extrême-nord du pays, depuis que l’action militaire conjointe des armées de la sous-région a fortement réduit ses capacités d’agression.
Par contre, ai-je expliqué, si les victimes de Paris ont suscité un élan de compassion mondial, tel n’a pas été le cas pour ceux du Cameroun.
Au Cameroun, les autorités n’ont pas décrété de deuil national comme en France, ni même demandé d’observer une minute de silence en hommage aux victimes.
C’est en réaction à ce silence, ai-je poursuivi, que des Camerounais de bonne volonté, journalistes et membres de la société civile ont organisé pour le vendredi 27 novembre une minute de silence avec pour slogan: «ne banalisons pas nos morts».
Ces Italiens qui pour la plupart ne sont que peu ou prou renseignés sur les crimes de Boko Haram ont ainsi pu compatir aux souffrances des Camerounais.
Par René DASSIE, Camer.be