La démocratie des masochistes et des crédules au Cameroun
Pour un pays pauvre, comme le Cameroun, on peut se demander pourquoi tenir et aller encore aux élections? Nous pouvons certainement économiser l’argent qui sera dépensé dans les simulacres d’élections, présidentielles notamment, pour financer les écoles publiques et la santé des Camerounais ordinaires. En effet après 35 ans au pouvoir, la plupart des Camerounais savent déjà que Biya ne va nulle part, et ils sont coincés avec lui et sa célébration obscène quasi non-stop de sa propre immortalité. Les quelques-uns qui l’approuvent encore le font parce qu’ils croient que son immortalité obscène déteindra sur eux et qu’ils deviendront aussi immortels, comme l’a souligné le réalisateur Jean-Pierre Bekolo dans son film Le President: Quand savez-vous qu’il est temps de s’en aller?
Ainsi, l’élection au Cameroun n’est plus qu’un drame inutile et un autre coup de publicité pour un dictateur qui n’arrête pas de voler l’onction populaire pour vendre sa “démocratie apaisée”.
L’intérêt principal de l’élection est un stimulant pour la légion payée des fans de Biya et des autres camerounais masochistes éhontés qui vont continuer à pousser leur flagornerie jusqu’au boutiste et amplifier leur art de la servilité, puis poursuivre l’idolâtrie et projeter leur fantasme d’immortalité sur un triste personnage qui n’en mérite aucun. Ils vont enfumer tout le monde en prétendant que le Cameroun est le pays du lait et du miel, et mettre leurs compatriotes sous hypnose ou effet somnolent avec toute cette «merde» propagandiste. Ces connards voudront et seront même en mesure de lui sauver la mise une fois de plus: mais au fond le régime de Biya est nul. Ils ne peuvent même pas gérer les problèmes de base comme l’accès à l’eau potable, à l’électricité, aux soins de santé, à l’éducation, aux produits de première nécessité etc…qui préoccupent prioritairement les camerounais et nous laisser enfin tranquille.
Ce qui se passera comme d’habitude sera une nouvelle ode antipolitique démagogique, une parodie de l’idée de compétence ou de virtuosité en politique, suivi d’un catalogue d’agressions, d’insultes, d’intimidations, voire d’éliminations physiques d’une légion de nihilistes en grande partie; et en réalité une réaction psychotique de colère et de désespoir sur les valeurs aliénées et les structures sociales faméliques de dirigeants politiques responsables de conduire le pays dans un fossé.
Par conséquent. Dans cette célébration carnavalesque ad nauseam du néant qu’est l’élection dans une plantation biopolitique néocoloniale déguisée en État-nation moderne, il n’y a pas de sens, il n’y a que de la sensibilité.
D’un côté, la célébration d’un nihiliste amoral et égomaniaque qui s’est mis en position de contrôler la vie des gens pour son propre bénéfice. Et des structures de la société civile, comme le CL2P, une organisation des droits de l’Homme avec une sensibilité avancée luttant pour l’humanisme et créant des opportunités pour nous-mêmes, indépendamment des forces des ténèbres et de l’énigme karmique dans laquelle nous nous sommes engouffrés.
Ça ne sert à rien de regarder le passé en se demandant ce que nous avons perdu. Ce qu’il faut, c’est lutter au présent pour défendre ce qui nous semble juste. Et pour cela, déjà, il faut lutter contre l’arme suprême des Ténèbres: leur capacité à nous faire minimiser nos victoires et surestimer nos pertes. Les Ténèbres sont toujours plus fortes quand elles réussissent à nous convaincre qu’elles gagnent toujours et que nous perdons sans cesse. Mais ce n’est pas une vraie perte, ce n’est pas une perte essentielle: nous n’avons jamais vraiment perdu devant les Ténèbres tant que nous sommes restés fidèles à nos principes et valeurs. Tant que nous n’avons pas trahi nos idéaux, tant qu’elles n’ont pas changé nos cœurs, tant que nous ne sommes pas devenus amers ou malveillants, quelques soient les échecs que nous avons affrontés dans notre vie, quelques soient les torts qu’on nous a faits, les Ténèbres n’ont pas avancé d’un millimètre. Elles ont reculé et vont continuer à reculer parce que l’arc de l’univers moral est long mais penche irréversiblement vers la Justice.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques
[spacer style="1"]
English version
Democracy of the Masochistic and the Credulous in Cameroon
For a poor country, such as Cameroon, one can ask oneself why are elections? We can certainly save the money that will be spend on sham election to fund public schools and the health of ordinary Cameroonians. After 35 years in power, most Cameroonians already know that Biya is going nowhere and they are stuck with him and his non-stop obscene celebration of his own immortality. The few who still approve of him do so because they believe that his obscene immortality will rub off them and they will also be immortal as Jean-Pierre Bekolo pointed out in The President: When do you know it is time to go?
So, the election is nothing more than an unnecessary drama and another publicity stunt for a dictator stealing so called popular unction to sell his “appeased democracy.”
The main interest of the electionis as a stimulus for Biya’s paid legion of shameless masochistic Cameroonians to take their sycophancy to the next level and pretend that the president is a “democrat.” Thus, continue to practice the art of servility and to practice idolatry and project their fantasy on a person who deserves none.
They will open up the damn of gaslight to pretend that Cameroon is the land of milk and honey to put most Cameroonians under hypnosis or somnolent effect. These assholes will sell any narrative they can to keep from selling the one that seems increasingly likely to be true:The Biya’s regime sucks. They cannot even handle the basics and leave us alone.
What will take place instead will be another demagogic anti-politics, a mockery of the idea of skill or virtuosity in politics, and a catalogue of brattiness and aggression from a legion of nihilist, in that it is largely an abusive and psychotic reaction of anger and despair regarding the alienated values and social structures and political leaders responsible for driving the country into a ditch
Consequently. In this carnavalesque celebration ad nauseam of the void that is the election in a neo-colonial biopolitical plantation masquerading as a modern nation-state, there is no meaning, there is only sensibility.
On one side, the celebration of an amoral, egomaniacal nihilist who’s put himself in a position to control people’s lives for his own benefit. And organizations, such as the CL2P, a human right organization with an advanced sensibility fighting for humanism and creating opportunities for ourselves independent of the forces of darkness and the karmic conundrum we have gotten ourselves mix up in.
The CL2P understands that it is no use looking back at the past wondering what we’ve lost. What is needed is to fight in the present to defend what seems right to us. And for that, already, we must fight against the supreme weapon of Darkness: their ability to make us minimize our victories and overestimate our losses. Darkness is always stronger when it succeeds in convincing us that it is always gaining and we are constantly losing. But this is not a real loss, it is not an essential loss: we have never really lost in front of the Darkness as long as we have remained faithful to our principles. As long as we have not betrayed our ideals, as long as they have not changed our hearts, as long as we have not become bitter or malicious, whatever the failures we have faced in our lives, whatever the wrongs we have been made, the Darkness has not advanced a millimeter. They have retreated because the arc of the moral universe is long but leans towards justice.
The Commitee For The Release of Political Prisoners