La mort subite de Me Sylvain SOUOP, connu du grand public comme l’avocat du principal parti d’opposition au Cameroun
Une de ces disparitions subites, suspectes, et révoltantes sous cette dictature sanguinaire – après de nombreuses autres – qui indique à suffisance le peu de considération qu’un régime comme celui-ci porte à l’expertise, au savoir, au professionnalisme, au talent, mais surtout au temps infini nécessaire pour parvenir à une maîtrise aussi raffinée de la science juridique comme le défunt Sylvain SOUOP.
Une perte d’abord inestimable pour le Cameroun
C’est aussi cela l’obscurantisme politique.
Simplement INSOUTENABLE!
JDE
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Yaoundé, le 16 Janvier 2020
Le Médiateur Universel
Président de la Commission
A Monsieur le Docteur GUY SANDJON
Président de l’Ordre des Médecins
Objet : Demande de clarifications techniques,
sur le Protocole de soins appliqué au Patient SOUOP SYLVAIN,
Membre du Conseil de l’Ordre des Avocats du Cameroun,
Président du Collectif des Avocats du MRC (parti politique)
décédé dans les services d’urgence de l’Hôpital Central de Yaoundé
Monsieur le Président,
Il nous revient que ce jour, 16 Janvier 2020, Maître Souop Sylvain, Membre du Conseil de l’Ordre des Avocats du Cameroun et président du Collectif des Avocats du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a rendu à l’âme dans les services de l’hôpital Central de Yaoundé.
En effet le célèbre et brillant juriste, qui y avait été admis quatre jours plus tôt, suite à un accident de la circulation survenu dans les environs de Bafoussam, à l’ouest du pays, serait mort au cours des efforts acharnés, entrepris par les médecins, pour faire face aux problèmes diagnostiqués.
Compte tenu de la personnalité de ce compatriote, les réseaux sociaux sont envahis par toutes sortes d’insinuations et de commentaires aussi perturbants, troublants que choquants, laissant planer des ombres de nature à déstabiliser les esprits.
Aussi, dans l’intérêt de la sauvegarde de l’ordre public, de la morale publique et de la cohésion nationale, j’ai l’honneur de solliciter tout spécialement votre attention, aux fins d’une clarification sur le protocole de soins décidé par l’hôpital pour ce patient.
Il va sans dire, que je reste respectueux des compétences avérés déployés de tout temps par cette formation hospitalière, sous réserve de toute défaillance que pourrait mettre en exergue, un éventuel rapport résultant d’une commission d’enquête circonstanciée, ou toute expertise relevant de tous autres voies et moyens appropriés, validés par votre corporation, et universellement incontestables.
Dans l’attente, croyez, Monsieur le Président, à l’assurance de ma parfaite et fraternelle considération./.
SHANDA TONME
Copie : MINSANTE ; DG/HCY
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Cameroun: interrogations autour du décès de l’avocat Sylvain Souop
Le coordinateur du collectif des avocats de Maurice Kamto et de son parti le MRC, Maître Sylvain Souop est décédé jeudi 16 janvier à l’hôpital central de Yaoundé. L’annonce de ce décès a provoqué un vif émoi.
« Comment peut-on entrer dans un hôpital pour une fracture du bras et décéder quelques jours plus tard ? » La question taraude les proches de l’avocat. Selon plusieurs sources, Maître Sylvain Souop avait été victime d’un accident de la circulation dans la nuit de vendredi à samedi dernier à l’entrée de la ville de Bafoussam dans l’Ouest.
Admis à l’hôpital régional, il avait été transféré à l’hôpital central de Yaoundé. « Je lui ai parlé alors qu’il était dans l’ambulance. Il allait bien. Il s’inquiétait plutôt pour son confrère qui était dans la voiture avec lui au moment de l’accident », explique un responsable du MRC.
« On ne sait pas ce qui a bien pu se passer : est-il est mort suite à une réaction à l’anesthésie, a-t-il fait un AVC ? Est-ce une erreur médicale – on connait l’état de nos hôpitaux – ou bien est-ce un assassinat ? », s’interroge-t-il. « Pour le moment nous n’accusons personne et se poser des questions n’est pas un crime », explique l’opposant qui insiste : « c’est le contexte qui rend ces questions légitimes ».
Défenseuse des droits de l’homme, Maximilienne Ngo Mbe demande une enquête. Le mieux serait de confier l’autopsie à des experts internationaux pour lever toute suspicion, selon elle. L’ordre des avocats annonce de son côté son intention de porter plainte contre X afin que soient situées les responsabilités.
Par RFI Publié le 17-01-2020