Des militaires camerounais ont “malmené et ligoté” un présumé leader séparatiste anglophone lors de son arrestation samedi, a admis mardi Yaoundé, au moment où une vidéo montrant un gendarme molestant l’homme a été largement partagée sur les réseaux sociaux.
Les gendarmes sont “manifestement sortis des normes et techniques légales en pareilles circonstances”, a reconnu Joseph Beti Assomo à la radio d’État, à la suite d’une interpellation “après une résistance musclée” qui “a donné lieu à une vidéo”.
C’est la première fois que l’armée reconnaît des exactions commises par des forces de sécurité déployées dans les deux régions anglophones en crise depuis le début des affrontements, fin 2017.
“Une enquête a été ouverte pour identifier (et) le cas échéant sanctionner les auteurs de ces agissements contraires au respect des droits humains”, a assuré le ministre.
Surnommé “général”, la personne violentée est un présumé leader séparatiste qui a été arrêté samedi, a indiqué M. Beti Assomo. Le “général” séparatiste “était activement recherché depuis plusieurs semaines pour son implication dans des actes de violences contre les populations et (dans) l’assassinat des personnels de forces de défense et de sécurité”.
La vidéo montre des gendarmes brutalisant un homme couvert de boue, les mains attachées dans le dos.
Un gendarme le frappe de manière répétitive sur la plante des pieds, à l’aide du côté plat de la lame d’une machette. Un autre le maintient au sol avec une chaise. On y voit un autre gendarme monter sur la tête de l’homme, donnant l’impression de vouloir l’étrangler.
“Une enquête a été ouverte sur les faits qui lui sont reprochés”, a-t-il ajouté.
Les forces de sécurité ont été maintes fois accusées par des ONG et des témoins d’exactions et de brûler des maisons.
“Nous ne brûlons que les maisons où on découvre des armes”, s’était défendue l’armée fin avril.
Dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les combats sont devenus quasi quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises, déployées en force et des hommes armés se réclamant de “forces de restauration” d’un État anglophone, qui avait éphémèrement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique.
Selon le centre International Crisis Group (ICG), “au moins 120” civils et “au moins 43” membres des forces de sécurité ont été tués depuis fin 2016. Le bilan côté séparatistes est inconnu.
160.000 personnes ont dû fuir leur logement à la suite des violences, selon l’ONU, et 34.000 se sont réfugiées au Nigeria, selon l’agence nigériane de gestion des urgences (Sema).
Yaoundé, 15 mai 2018 (AFP)
Cameroun, Crise anglophone: Une escalade et une rhétorique guerrières qui profitent aux deux extrêmes.
https://www.facebook.com/joel.engo/videos/10216234471357426/
L’ambassadeur américain au Cameroun a en ce sens raison de pointer la responsabilité d’une extrême minorité des pyromanes installés notamment dans la diaspora, qui semblent tirer une certaine gloire à voir ce pays s’enfoncer dans cette sale guerre; à l’instar des faucons du régime qui eux y trouvent l’occasion inespérée de prolonger indéfiniment le bail de leur octogénaire champion de tyran à la tête du pays.
Qui sortira le Cameroun de cette logique infernale de l’affrontement???
Voilà la question…
JDE
Cameroon – Anglophone Crisis: US Ambassador Condemns Hate Speech, Calls Propagators Tiny Minority
The US Ambassador to Cameroon, Peter Barlerin, has condemned calls by some Anglophone Activists for all Francophones living in the two English speaking regions to leave before the end of May. He however said only a small minority of Cameroonians abroad are doing so.
The US Ambassador was speaking at the Military Airbase in Yaoundé recently while offering two planes from his government to Cameroon with the aim of fighting against Boko Haram.
During the his speech delivered in French at the start, he suddenly switched to English, hammering on the Anglophone crisis, “With respect to tensions in Anglophone Regions, we have consistently called for an end to violence and urged all sides to initiate a broad-based dialogue, without pre-conditions. We Americans hold very close to our hearts the First Amendment to the U.S. Constitution, which protects freedom of speech,” he said.
Peter Barlerin said freedom of speech should not give room to hate speech which some Cameroonians are advocating, “But we condemn hate speech and calls to violence such as that emanating from a very tiny minority of Cameroonian-born individuals living in the United States.
The fact is, whether they agree with the government here or not, and many of them do not, the vast majority of the Cameroonian Diaspora living in the United States – Anglophone or Francophone – are peaceful. They are incredibly constructive and proud members of society. And we value – I personally value – their contributions,” he told the crowd.
His statement has not been diluted by the “tiny minority” he referred to. Many activists have also condemned his views, concluding that the US is an accomplice to the killing of Anglophones by military.
The calls were made by the Communication Secretary of Ambazonia interim government, Chris Anu and a Journalist based in the US, Eric Tataw. While the latter laid emphasis on the trial of Mancho Bibixy and six others, the former spoke on behalf of the government insisting that it was a firm dedcision taken.
Par Wilson MUSA – cameroon-info.net