La vulnérabilité à l’ingérence étrangère de nos États émane d’abord de la brèche ou de la faille creusée par l’illégitimité des dictatures en place.
…Macky Sall du Sénégal ou Muhammadu Buhari du Nigéria et tant d’autres chefs d’États régulièrement élus sur le continent africain n’éprouvent pas le besoin de s’abriter derrière l’argument fallacieux de l’ingérence occidentale et/ou française pour défendre les intérêts de leurs États. Car quand on n’est régulièrement élu comme Ali Bongo, Dénis Sassou Nguesso, Idriss Déby, ou Paul Biya…et que l’on se sait illégitime, l’on a besoin en permanence d’agiter des thèses identitaires et réactionnaires pour se construire un semblant de respectabilité interne et continentale. Mais tout cela ne tient plus dans un monde où l’information circule, où les fraudes commises dans le haut Ougoué au Gabon sont instantanément analysées et diffusées à l’autre bout de la planète.
Les chefs de l’État de la sous-région afrique centrale – “cœur des ténèbres de la démocratie” en Afrique traînent ainsi désormais leur illégitimité comme un boulet à la face du monde, et resteront inévitablement plus vulnérables devant toutes les formes d’ ingérences.
N’inversons pas la charge de la responsabilité. Elle est d’abord la leur, puis celle de leurs principaux et indéfectibles soutiens.
Joël Didier Engo, Président du CL2P