Il est de bon ton de ne pas mêler les représentants diplomatiques étrangers aux différends, querelles ou conflits politiques internes aux États, y compris quand de forts soupçons d’ingérence voire de flagrant parti pris pèsent historiquement dans leurs actions et comportements avec le pouvoir en place.
L’ambassadeur de France au Cameroun, M. Christophe Guilhou, mérite pour cela toute notre considération et estime.
Joël Didier Engo, Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
[spacer style=”1″]
Cameroun – Diplomatie: Paris réaffirme son soutien à son ambassadeur à Yaoundé, Christophe Guilhou, dont le départ est exigé par une partie de l’opposition camerounaise
S.E Christophe Guilhou, l’ambassadeur de France au Cameroun, est au centre depuis plusieurs semaines, d’une vive polémique. Une controverse née à la suite de son entretient très médiatisé le 16 avril 2020, avec le Président Paul Biya, alors que le locataire du Palais d’Etoudi n’était pas apparu en public pendant plus d’un mois.
Certains opposants au régime de Yaoundé y ont vu un ‘‘coup de main’’ du diplomate français au Chef de l’Etat camerounais, quelques jours seulement après l’annonce faite par l’opposant Maurice Kamto de la saisine du Président de l’Assemblée Nationale pour faire constater «la vacance de la Présidence de la République».
Les critiques vis-à-vis de S.E Guilhou ont été renforcées après son passage quelques jours plus tard, à une émission télévisée à la CRTV, le média d’Etat. Des opposants, proches du MRC de Maurice Kamto, ont même initié une pétition visant à obtenir de Paris, le rappel de son ambassadeur, accusé de s’ingérer dans les affaires ‘‘internes’’ du Cameroun.
Mais, la France maintient sa confiance vis-à-vis de son répondant à Yaoundé. Soutien affichée dans une lettre adressée à Maurice Kamto le 29 avril 2020, par le directeur de l’Afrique et de l’Océan Indien au ministère français de l’Europe et des Affaires Etrangères.
«Monsieur Christophe Guilhou a sollicité, conformément aux instructions qu’ils a reçues, une audience au Président Biya pour assurer le suivi de l’entretien téléphonique que les Chefs d’Etat français et camerounais ont eu le 1er mars dernier», indique le signataire de la correspondance, Rémi Maréchaux.
«Vous connaissez le contexte de cet entretien et l’importance que le Président Macron accorde au suivi des échanges qu’il a pu avoir avec le Président Biya… De tels entretiens lui sont par ailleurs régulièrement accordés par le Chef de l’Etat en sa qualité de représentant à Yaoundé d’un pays qui entretient avec le Cameroun des liens d’amitié forts et anciens», précise la missive.
«… Monsieur Christophe Guilhou a donc agi à la demande des autorités françaises, en conformité avec les usages diplomatiques et dans le strict respect de la souveraineté du peuple et de l’Etat camerounais», conclut la lettre.
Par Fred BIHINA | Cameroon-info.net