Larmes de crocodile et Confusion politicienne à Yaoundé
Eldridge Cleaver, militant des Black Panthers, a déclaré: «Il n’y a plus de neutralité dans le monde. Sois-vous faîtes partie de la solution, soit vous faîtes partie du problème. »
C’est en effet le CL2P, par l’intermédiaire de son président, Joël Didier Engo, qui a d’abord appelé à ce que M. Nganang soit jugé aux États-Unis pour incitation au génocide. Maintenant, un chœur des idéologues génocidaires du régime tribaliste et ethno-fasciste de Yaoundé réclame aujourd’hui la même chose, en accusant même les États-Unis d’Amérique de protéger un de ses nationaux, Patrice Nganang.
Le problème ici est que tous ces tristes personnages acquis à la perpétuation d’une dictature sanguinaire au Cameroun font incontestablement partie du problème et non de la solution. Ce sont eux qui soutiennent les institutions de Yaoundé qui rendent les gens comme Nganang possibles. Ils soutiennent sans discernement un système totalitaire conçu pour rendre la vie des Camerounais ordinaires précaire et dénuée de sens. Une société qui veille à empêcher les citoyens à régler pacifiquement les dilemmes démocratiques posés par les hold-up électoraux successifs, le despotisme judiciaire, et la violence militaire perpétré par les escadrons de la mort et les milices tribales du dictateur Paul Biya.
Car le régime de Biya dénie et amoindrit sérieusement les torts qu’il a causés aux prisonniers politiques reconnus par notre organisation et aux Camerounais anglophones en particulier. Le CL2P affirme que ce qu’il faut aujourd’hui, c’est la constitution d’urgence d’une Commission Vérité et de Réconciliation au Cameroun, initiée ou lancée (pourquoi pas) par le gouvernement, où ses victimes seront autorisées à témoigner dans la plus grande clarté et la plus grande honnêteté sur tous les torts que ce régime leur a causés et qu’il continue de leur causer, notamment dans leurs communautés respectives. À mesure que ce grand déballage républicain se ferait avec honnêteté, nous pourrons alors entamer une conversation civilisée, ouverte et respectueuse sur le type d’actions qu’il faut entreprendre pour rétablir le vivre ensemble et l’unité nationale au Cameroun.
Pour autant, le CL2P n’est pas dupe et comprend bien que les contestations publiques et vigilantes permettent aux personnes marginalisées de défier un consensus national hélas toujours exclusif, puis de redonner aux institutions une plus grande équité, crédibilité et même une plus grande autonomie.
Plus précisément, le CL2P affirme que l’état de la démocratie et des droits de l’Homme s’aggrave dangereusement au Cameroun.
Les gens, comme Nganang, sont d’abord un indicateur la dégradation alarmante de la paix au Cameroun, puis un bon exemple sur ces personnes qui exploitent ces pires conditions créées par le régime de Biya. Ils profitent donc de ces conditions pour poursuivre le même genre de projet diabolique de violence inter-ethnique et mimétique glorifiée puis attisée par un pouvoir ethno-fasciste et génocidaire. La réalité dans ce contexte délétère, malheureusement, est que les ennemis de la liberté et de la démocratie peuvent également provenir de personnes prétendant sauvegarder les droits de l’Homme et défendre les droits des minorités, mais nous ne devrions pas nous laisser distraire et abuser. Si nous n’agissons pas maintenant, ces ennemis de la liberté auront définitivement gagné.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
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English version
Crocodile Tears and Manufactured Confusion in Yaoundé
The Black Panther activist Eldridge Cleaver claimed that ‘There is no more neutrality in the world. You either have to be part of the solution, or you’re going to be part of the problem.’
It was, indeed, the CL2P, through his president, Joel Didier Engo, who called for Mr. Nganang to be tried in the United States for incitation to genocide. Now a chorus of the regime of ideologues are calling for the same. The problem here is that they are indeed part of the problem not the solution, these folks are the ones supporting institutions in Yaoundé that make people like Nganang possible in the first place. They support a system designed to disempower most people and to render their lives precarious and meaningless. A society that works to keep the people from being able to negotiate democratic dilemmas in a democratic way through electoral thefts, legal despotism and military violence dominated by death squads.
Indeed, the Biya’s regime is in some serious denial around the harms it has committed against the political prisoners recognized by our organization and the English-speaking Cameroonians in particular. The CL2P claims that what needs to happen is a truth and reconciliation committee committed to deep clarity and honesty from the government and its victims about the harms it has caused, and the harms they continue to cause in communities. As that honesty unfolds we can have a more honest conversation around what kind of action we can take.
In the meantime, in such a de-democratized society, most people are kept from having the tools to think freely, live equally, and exercise power in public affairs. In other words, most people are deprived of the status of citizen, understood as a category that must be enacted, taken, and demanded, not legally conferred. Due to the paucity of opportunities to act democratically, we also have trouble reflecting on what democracy is or should be.
The CL2P understands that vigilant contestations are how the marginalized are able to challenge an always exclusive consensus and remake their institutions to be more equitable and empowering.
More to the point, the CL2P knows that the situation of democracy and human rights are getting worse in Cameroon.
Folks, like Nganang, is a good example of people exploiting these worst conditions for what is essentially are conditions created by the Biya’s regime. So, they are taking advantage of these conditions to pursue the same kind of evil project of glorified mimetic violence of genocidal ethnofascism. The reality, consequently, is that the enemies of freedom and democracy can also come from folks pretending to save human rights and defending the rights of minorities, but we shouldn’t get confused. If we don’t act now, those enemies of freedom win.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P