L’attente d’une quelconque clémence comme la résignation à la mort carcérale sont à proscrire dans la lutte contre les détentions arbitraires et politiques
Si je partage l’appel à contribution financière lancé ici aux prisonniers personnels du dictateur Paul Biya par Me Ntimbane, je ne me résigne par contre pas d’expérience à leur « mort en détention », notamment tous ceux dont notre organisation (le CL2P) et des instances internationales considèrent comme des prisonniers politiques.
En effet dans la longue lutte menée pour empêcher la mort en détention arbitraire de mon père Pierre Désiré Engo et d’autres personnalités comme Titus Edzoa , Thierry Michel Atangana, Lydienne Yen Eyoum, etc…j’ai précisément appris à bannir la tentation de résignation et l’attente hypothétique d’une clémence du tyran.
Ce dernier, contrairement au sentiment assez répandu dans l’opinion publique camerounaise (jusque dans les rangs de ses opposants revendiqués) n’obéit et ne cède que devant un « rapport de forces », dont je me refuse toujours d’en donner les différents ressorts par respect de la souveraineté toute relative (voire fictive) d’un pays comme le Cameroun sur la scène internationale.
Par ailleurs nous devons également apprendre à respecter la liberté de conscience et d’opinion des prisonniers, notamment ceux reconnus internationalement comme des détenus politiques et/ou d’opinion, du moins considérés unanimement comme faisant l’objet de détention arbitraire.
Rien ne les oblige à épouser des idées politiques ou à faire allégeance à des options partisanes différentes de leurs convictions personnelles, y compris en matière d’alternance et de transition démocratique,
Je vous remercie
JDE