C’est désormais au conseil de sécurité des Nations unies de prendre ses responsabilités en adoptant notamment une résolution à même de traduire ce tyran sanguinaire devant la CPI.
Sinon ce serait un très mauvais présage pour les populations civiles sur tout le continent, et ce signal si attendu par tous ces dictateurs pour continuer comme Pierre Nkurunziza, Dénis Sassou, ou Ali Bongo… à régner par la terreur puis sortir des instances juridictionnelles afin de se préserver à vie de toute poursuite.
NON à l’impunité des tyrans sanguinaires et crapuleux en Afrique!
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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Le Parlement burundais vote massivement en faveur du retrait de la CPI
Le Burundi est engagé dans une marche forcée pour sortir de la Cour pénale internationale. Mercredi 12 octobre, le Parlement a adopté au cours d’une procédure accélérée un projet de loi qui retire le Burundi de la CPI. Une décision prise après la sortie d’un rapport d’experts de l’ONU accablant sur de graves violations des droits de l’homme et la création d’une commission internationale d’enquête par la cour des droits de l’homme.
Les choses sont allées très vite. 94 voix pour, 2 contre et 14 abstentions. L’Assemblée nationale a voté massivement pour le retrait du traité de Rome de la Cour pénale internationale mercredi matin. Puis dans la foulée, ce texte s’est retrouvé deux heures à peine plus tard devant les sénateurs burundais, qui l’ont adopté à l’unanimité.
Selon des sources de la chambre haute du Parlement, ce projet devait être envoyé à la présidence dès mercredi soir pour sa promulgation. Ce qui va faire du Burundi le premier Etat du monde à se retirer de la CPI.
Le projet de loi avait été adopté par le Conseil des ministres il y a à peine une semaine. Une marche forcée qui s’explique aux yeux de nombreuses organisations des droits de l’homme comme une volonté de la part de nombreux responsables burundais, épinglés pour leur responsabilité dans les violations massives des droits de l’homme dans de ce pays, d’échapper à la justice internationale.
Le pouvoir du président Pierre Nkurunziza nie bien sûr. Il parle de défense de l’indépendance nationale contre un complot international qui veut faire tomber un pouvoir élu par le peuple. Beaucoup craignent ce qui pourrait arriver dans ce pays en proie à une grave crise politique, et qui est en train de se refermer sur lui-même.
L’appel du CNARED à la communauté internationale
La plateforme de l’opposition CNARED a appelé la communauté internationale à intervenir pour « sauver le peuple burundais ». Pour Pancrace Cimpaye, le porte-parole du CNARED, ce retrait annoncé est une preuve que le président Pierre Nkurunziza reconnaît qu’il est responsable des crimes contre l’humanité dénoncés par la récente enquête des Nations unies. « Ce retrait est une peur bleue des poursuites judiciaires, dénonce-t-il. Mais ce que Nkurunziza et le pouvoir doivent savoir, c’est que le retrait de la Cour pénale internationale ne leur donne pas l’autorisation de tuer le peuple burundais. Ce qu’ils doivent savoir, c’est que les poursuites judiciaires en cours, les enquêtes en cours, doivent suivre leur cours normal. »
« Aujourd’hui, au niveau du CNARED, nous appelons la communauté internationale et spécialement le Conseil de sécurité des Nations unies afin qu’ils puissent prendre les mesures qui s’imposent pour protéger le peuple burundais parce que toutes ces décisions qui viennent d’être prises en cascade démontrent que le peuple burundais est en danger d’extermination. Pour nous, au niveau du CNARED, la CPI a le droit et le devoir d’intervenir au Burundi et il est du devoir de la communauté internationale, de la solidarité internationale, de protéger un peuple en danger », exhorte-t-il.
Retrait de la CPI: «Les autorités burundaises ont peur d’être poursuivies»
C’est une nouvelle étape dans l’isolement de plus en plus important du Burundi vis-à-vis de la communauté internationale. L’Assemblée nationale burundaise a massivement approuvé, ce mercredi, le projet de loi prévoyant le retrait du pays de la Cour pénale internationale. Un vote qui intervient un peu plus de trois semaines après la publication d’un rapport de l’ONU accusant Bujumbura d’être responsable de graves violations des droits de l’homme.
Notre invité est l’une des figures de la société civile burundaise en exil, maître Armel Niyongere, membre d’un collectif d’avocats qui a porté plainte devant la CPI au nom d’une centaine de victimes des forces de l’ordre burundaises.
« Les autorités burundaises ont peur d’être poursuivies par des juridictions internationales à cause de crimes commis au Burundi durant l’année 2015. (….) Nous avons des preuves que ces crimes ont été commis par les autorités burundaises. Nous avons été sollicités par des familles de victimes et nous avons déposé des dossiers devant la Cour pénale internationale (…). C’est pour cela que les autorités ont pris une telle décision de fermer le bureau du Haut Commissariat aux droits de l’homme au Burundi pour empêcher tout témoin de voir qu’ils sont en train de commettre des crimes ».