L’affiche de campagne présentant Paul Biya comme un «choix divin» est totalement hallucinante. Toute sa dimension politique et allégorique sous l’angle de la perversion de la politique camerounaise ne peut pas complètement être mise de côté, à cause de la prise de conscience que rien n’est jamais libre et que le sujet est donc plus que dérisoire.
Cette affiche pointe au fond la fonction de l’idéologie, qui n’est pas de nous offrir un point d’échappatoire à notre réalité, mais de nous offrir la réalité sociale elle-même comme une évasion.
La solution que propose les charlatans en charge de la com de Biya au problème de l’idéologie est simplement de la rendre plus visible, ce qui n’est en fait pas simple du tout. Le CL2P plaide pour un retour à la « vieille » politique avec des distinctions réelles entre la gauche et la droite, au lieu du cirque post-idéologique en vogue que nous avons aujourd’hui. Ce n’est en effet qu’en ramenant l’idéologie dans le giron public que nous pouvons la combattre.
Rien n’est finalement plus idéologique que la supposée post-idéologie.
Il existe deux types de mécanismes différents pour rendre cela possible. La première est la critique (immanente) de l’idéologie. En langage commun, utiliser les outils du maître pour démonter la maison du maître. Nous ne pouvons que renverser un système hégémonique par la réinterprétation de son idéologie, et non par des tentatives violentes de sortir du paradigme (comme ce fut le cas dans la Russie communiste). Dans ce cas, recourir à la théologie de la libération, où la communauté des croyants utilise ses croyances pour créer une société radicalement égalitaire. La seconde est en termes de construction de mouvements, d’utilisation de cette communauté pour attirer l’attention sur les injustices sociales afin de provoquer des changements.
Ainsi, nous devons réaliser que sans nous, le Dieu Biya serait un personnage complètement de second ordre, ne présentant le moindre intérêt. Nous sommes et alimentons en cela le seul argument prouvant que la création du Cameroun sous Biya est un échec complet. C’est là que le CL2P s’efforce au quotidien de la vérité (pas bonne à dire) au pouvoir dans un monde néocolonial brutal et de destins brisés. Le CL2P a la confirmation que élever Biya au statut de Dieu n’est pas l’antidote au poison de la désintégration de la nation que nous croyons tous ainsi échapper.
Par Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
Biya’s divine choice poster is totally hallucinating. Its entire political and allegorical dimension concerning the perversion of Cameroonian’s politics cannot escaped one completely because of the realization that nothing was never free; therefore, the subject is more than derisory.
It points to the function that ideology is not to offer us a point of escape from our reality but to offer us the social reality itself as an escape.
Hence, no one can escape ideology. The goal should be to build a better ideology, one that serves the needs of all of humanity because Ideology is the natural outcome of human interaction. It is comprised of man’s core beliefs about reality. Instead, you always step from one ideology to another in terms of political transformation.
There are two different sort of mechanisms that make this possible. The first is the (immanent) critique of ideology. In common talk, using the master’s tools to dismantle the master’s house. We can only subvert a hegemonic system via the reinterpretation of its ideology, not through any violent attempts to step outside of the paradigm (as is what happened in communist Russia). In this case, to steal from liberation theology, where the community of believers use their beliefs to create a radically egalitarian society. The second is in terms of movement building, of using that community to call attention to social injustices in order to bring about change.
Thus, there is nothing more ideological than post-ideology, which consists of making the problem of ideology simply making it more visible, which is actually not simple at all. The CL2P argues for a return to « old » politics with actual tension between the left and the right, instead of the post-ideological circus that we have today. Only by bringing ideology back into the public can we combat it. Nothing is more ideological than post-ideology.
Thus, we must come to the realization that without us, God Biya would be a complete second-rate figure. We are the only argument proving the creation of Cameroon under Biya is complete failure. This is where the CL2P speaks truth to power in a brute neo-colonial world and lost men, the CL2P can see that elevating Biya to God’s status is not the antidote to the nation’s poison, but it is restaging in a place to which we wrongly believe we have escaped.
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P