Le CL2P et les transitions pacifiques au pouvoir en Afrique: A bon Entendeur Salut
Avec les 147 opposants politiques condamnés à mort en Guinée équatoriale, résultat d’une culture de la peur nécropolitique qui est au centre d’une certaine politique africaine, impliquant un investissement continu dans des mécanismes de coercition, de surveillance, et de contrôle, ainsi qu’une brutalité préventive sans pareil contre les ennemis extérieurs et internes aux dictatures, il y a comme un rappel que très peu de politiciens quittent le pouvoir de manière volontaire en Afrique. Des despotes corrompus tels que Mugabe, Bongo, Biya, Mobutu ou Eyadema ne renoncent jamais volontairement au pouvoir, même lorsqu’ils prétendent (tous) être officiellement les garants de la «démocratie». La cupidité, la vanité, l’arrogance, l’appât du sang innocent versé finissent généralement par leur être fatales.
Un autre facteur critique réside sur le fait que les présidents africains, tels que Jacob Zuma, ont un bilan teinté d’abus de pouvoir et de corruption, et ne veulent ainsi pas s’en aller sans obtenir autant de garanties d’immunité notamment contre les poursuites judiciaires dont ils feraient inévitablement l’objet. En plus de garder tout l’argent qu’ils ont volé pendant leurs interminables années de présidence, et tous les biens au nom de leurs familles, le simple fait de démissionner à la première demande les laisseraient sans aucun pouvoir de recours et de négociation possible. Alors pourquoi le feraient-ils donc?
Le règne de Zuma prouve à suffisance que la démocratie n’est pas une garantie d’honnêteté ou de compétence. De plus, Zuma, comme d’autres dirigeants corrompus, savait pertinemment que se retirer du pouvoir c’était risquer de passer le reste de ses jours devant les tribunaux, voire en prison. Aussi il s’est accroché et n’a jamais montré la moindre incitation à quitter le pouvoir volontairement.
Dès lors comment obtenez-vous la démission d’un chef d’État corrompu? Vous ne voulez pas lui offrir l’immunité. Vous voulez qu’il soit puni pour ses crimes. Et vous voulez néanmoins l’ inciter à quitter ses fonctions, sans que les deux propositions s’annulent l’une par l’autre.
Cyril Ramaphosa le nouveau président d’Afrique du Sud n’aurait pas pu défier Zuma sans qu’il ne s’assure avoir le vote nécessaire pour le destituer du pouvoir. Zuma a démissionné évitant ainsi de subir une destitution humiliante, le CL2P espère que cela peut être vu comme une résilience et une robustesse des institutions sud-africaines et du processus démocratique, en ce sens que la mauvaise personne se sera finalement retirée d’elle-même de son poste. Ce sera peut-être un pas en avant vers ce moment tant attendu où le monde occidental cessera de se référer à l’Afrique comme un seul pays et évaluer les vrais démocraties Africaines selon leur mérite propre, sachant qu’il n’y a pas de fatalisme tyrannique, y compris sur ce continent.
En effet, il est également vrai qu’une société civile et des organisations des droits humains émergent en Afrique, comme le CL2P, et se renforcent de jour en jour. Elles se désintéressent de s’incliner devant le conquérant du moment ou d’accepter la tyrannie comme un fait irréversible sur le continent.
À bon entendeur salut!
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
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English version
CL2P and Peaceful Transition of Power in Africa: Don’t say you have not being warned
As 147 people are being condemned to death in Equatorial Guinea, the result of a necropolitical culture of fear which is central to African politics, entailing a continuous investment in the machinery of coercion, surveillance and control, along with pre-emptive brutality against internal and external enemies, there is a reminder that Very few politicians leave office at a time or in a manner of their own choosing in Africa. Corrupt despots such as Mugabe, Bongo, Biya, Mobutu, and Eyadema never relinquish power willingly, even when nominally in charge of a democracy. Greed, Vanity, arrogance, bloody-mindedness are usually the culprit.
Another critical factor is that African presidents, such as Jacob Zuma, have a less than squeaky clean record and wanted go until he gets as much guarantee of immunity from prosecution as he can wring out. That and he gets to keep all the cash he squirrelled away while president, and all the property in his relatives’ names without challenge. Just resigning on the first request left him without any negotiation power, why would he? Zuma’s reign proves that democracy is no guarantee of honesty or competence. More, Zuma, like other corrupt leaders, knows that to step down is either to face execution or the rest of his life in prison. There was zero incentive for him to voluntarily accept that.
Thus, how do you get a corrupt leader to step down? You don’t want to offer them immunity. You want them to be punished for their crimes. In addition, you want to incentivize them to leave office without the two propositions cancel each other’s.
Ramaphosa would not have challenged Zuma unless he knew he had to votes to get him out. Once Zuma was out though, the CL2P hopes this can be seen as a resilience and robustness of the South African institutions and democratic process, in that the wrong person was eventually been removed from their post. Perhaps it will even be a step towards a time when the western world stops referring to Africa and instead refers to the independent and vastly different states that make up the same continent. Moreover, to evaluate these democracies on their proper merit knowing that there is not fatality on the continent.
It is also true that there is a civil society and human right organization, such as the CL2P, in Africa are growing strong by the day and uninterested in bowing down to the conqueror of the moment or to accept tyranny as irreversible on the continent.
Don’t say you have not be warned!
The Commitee For The Release of Political Prisoners (CR2P)