Les dernières images de jeunes migrants Africains vendus comme esclaves en Libye sur CNN ont fait le tour du monde. Mais derrière cette triste histoire et les réactions sincères ou hypocrites que cet événement a suscité, les gens qui sont bien informés sur les affaires africaines ne sont pas et ne devraient pas être très surpris.
Le CL2P soutient que ce n’est que l’effet accumulé d’un héritage de violence coloniale et néocoloniale avec les excès du laisser-faire néo-libéral global, puis l’idéologie de la «destruction créative» qui génèrent un contexte généralisé de violence qui n’est malheureusement pas réductible à cet acte ponctuel de vente aux enchères d’esclaves en Libye.
Car de manière oppressive, la violence nous domine comme une menace inexprimée appliquée inégalement, selon la couleur de la peau, le sexe, le genre, et d’autres marqueurs conventionnels que l’exercice du pouvoir utilise de manière sélective pour se perpétuer. Ainsi, cette vente aux enchères d’esclaves en Libye n’est pas simplement un acte circonstanciel de violence, mais met en évidence les manières dont la politique opère véritablement en Afrique.
Cela commence en effet avec la prise de conscience que les États africains sont en grande partie qu’une expérience de plantation biopolitique se faisant passer pour un État-nation moderne. Ainsi, en ce qui concerne les chefs africains, nous devons nous rappeler que ces rois et chefs africains sont ceux qui ont attrapé leurs concitoyens africains (souvent jeunes), les ont enfermés dans des chaînes, puis les ont vendus aux plus offrants pour aller travailler dans les plantations de coton, de tabac, et de sucre à l’ouest de l’hémisphère.
Aujourd’hui encore, ces mêmes Africains s’entassent en majorité sur les pirogues de migrants qui ont transformé la Méditerranée en vaste cimetière et la Libye en état esclavagiste; une transcription assez révélatrice et éloquente de l’efficacité des régimes qu’ils fuient.
De plus, ces chefs africains ne seraient pas au pouvoir aujourd’hui sans le soutien indéfectible des nations occidentales, la dépendance aux matières premières de ces derniers, et la main-d’œuvre bon marché qui les conduisent à favoriser les dictateurs crapuleux et sanguinaires, parce que considérés par eux comme des «partenaires ou producteurs fiables dans l’acquisition à vils prix de matières premières et de main-d’œuvre bon marché. C’est d’ailleurs au fond une des raisons pour lesquelles le Colonel Kadhafi (dont nous ne regrettons nullement la tyrannie) a été assassiné (en violation de la résolution des nations unies), en partie parce qu’il n’était pas toujours un partenaire et producteur facile pour ce capitalisme débridé et global.
À quelle “communauté internationale” devrons-nous faire appel pour mettre un terme à ce commerce des êtres humains?
– Est-ce que l’union européenne (UE) qui a signé les accords avec la Libye, collaboré avec des chefs de guerre locaux, encouragé indirectement cet esclavage…en fait aussi partie, alors même qu’elle devrait être mise en cause pour complicité (au moins passive) de crime contre l’Humanité?
– Et la France qui prévoyait d’ouvrir des “hotspots” de tri des migrants au Tchad, au Niger, et en Libye (pays ô combien connus et reconnus pour leur modèle de démocratie) tient-elle toujours à les mettre en place?
Il appartient d’abord à l’ONU puis aux ONG d’établir clairement toute l’échelle des responsabilités.
Petite précision d’importance: INDIGNONS-NOUS, MAIS ÉVITONS LA CONCURRENCE DES MÉMOIRES
Parce que les victimes des attentats à Paris, Bruxelles, Boston, ou Fotokol….et toutes les autres consécutives notamment aux crimes perpétrés par la Françafrique, ne supporteraient pas que nous les opposions, même indirectement, au nom de leur nombre ou de la compassion sélective pratiquée par les tyrans africains et leurs maîtres français.
Insurgeons-nous collectivement contre l’inhumanité et la cruauté de la Françafrique, en pointant la ou les responsabilités respectives des vrais auteurs de ces drames insupportables par notre l’ensemble de l’Humanité.
Le Comité de Libération des Prisonniers Polittiques (CL2P)
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English version
The CL2P, History of Violence, and Slave Auctions in Libya
The latest pictures of young Africans being sold into slavery in Libya on CNN shook the world but behind that sad state of affairs and the genuine and hypocritical reactions that event has created, people who are well informed on African affairs are not very surprised.
The CL2P argues that this is only the accumulated effect of a legacy of colonial and neo-colonial violence and global laisser-faire capitalism and the excesses of its “creative-destruction” generating a generalized context of violence that is not, sadly, reducible to this punctual act of slave auction in Libya. But in the oppressive ways violence looms over us as an unspoken threat that is applied unequally, depending on the color of a body’s skin, its gender, and other conventional markers that the exercise of power-over uses selectively to trigger itself into operation.
Thus, this slave auction in Libya is not simply a circumstantial act of violence but highlight ways in which politics operate in Africa. This begins with the knowledge that African states are largely biopolitical plantations experiment masquerading as modern nation-states. Thus, when it comes to the African chiefs, we have to remember that those African Kings and Chiefs are the ones, who caught their fellow Africans, locked them up in chains then flogged them off to the highest bidders to work in cotton, tobacco and sugar plantations in the west.
Today the same Africans made up the big majority of the boat loads of migrants floating in some cases to their death across the Mediterranean, are in their way making a telling comment on the efficacy of the regimes they are fleeing.
More, those African chiefs would not be in power today without the complicity of western nations and the addiction to raw materials and cheap labor which lead them to favor dictators who are reliable producers of cheap raw materials and labor and that explains why the Colonel Khadafy was murdered because he was not always an easy costumer for the global capitalist.
Therefore, What “international community” to call for an end to this trade in human beings? Is it the EU that has signed the agreements with Libya and indirectly promoted this slavery also part of it, even though it should be blamed for complicity in crimes against humanity?
Is France, which provided for “hotspots” in Chad, Niger, and Libya still wants to put them in place?
It is up to the UN and then the NGOs, such as the CL2P, to clearly establish the full range of responsibilities.
The Commitee For The Release of Polical Prisoners (CL2P)