Le Grand débat sur la colère des Anglophones au Cameroun sur Africa numéro n’a pas eu lieu. Une façon de reprendre l’argument de jean Baudrillard que la guerre du Golfe n’a pas eu lieu. En réalité, le débat a été perturbé par un apparatchik du régime Biya qui est venu nous matraquer en étalant sans honte et sans galanterie ses fantasmes et sa vision biaise d’un Cameroun comme un bastion d’utopie en Afrique Centrale. Le point sombree de cette supercherie, c’est que en réalité, notre sous-région est la région la plus autocratique du monde avec des despotes mal élus dans toute l’Afrique centrale, à l’exception notable de la Centrafrique, où les cendres de la guerre ne sont pas encore éteintes.
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Ce que le Grand débat a pourtant révèle, c’est une vraie inversion de l’apocalypse. Comme Kah Walla et Joël Didier Engo ont démontré, le pire n’est pas devant nous mais le pire a déjà eu lieu. 56 ans de dictature UNC/RDPC ont fini par pousser nos frères et sœurs Anglophone au bord de la sécession. Les platitudes du régime autocratique de Yaoundé ne font que démontrer un régime qui a toujours vécu dans un univers alternatif, bercé au griotisme et à l’opportunisme cynique. C’est pour cela que j’ai trouvé intéressant qu’assitôt Mme Kah Walla a pu faire le procès en incompétence du régime Biya, notre RDPCiste international rétorque que nous sommes là pour “débattre du problème anglophone!” après l’avoir nié dès l’entame de l’émission. Une vraie blague si ce n’était pas si tragique !
Le problème Anglophone n’est plus une question de débat mais comment allons-nous continuer à vivre dans un monde où la catastrophe a déjà eu lieu?
Le réalisateur Jean-Marie Teno dans Clando parlait du Cameroun comme d’un bus sans frein conduit par un chauffeur fou qui se dirige inexorablement et à vive allure dans le gouffre noir de l’abysse. En effet l’instinct de survie du régime autocratique de Yaoundé ne tient plus que dans sa fuite en avant. Mais le problème c’est qu’ils n’ont plus les pieds pour courir. La magie du régime ne fonctionne plus. Les évènements de Bamenda démontrent que le culte de personnalité frénétique du Grand Timonier national – que notre très démocrate RDPeciste est venu nous servir sur Africa Numéro 1- a contribué pendant 34 ans à rendre naturel l’autocratie et légitimer les inégalités sociales au nom des lendemains enchantés. Il s’étale désormais au grand jour comme une farce ubuesque. Les régimes successifs d’Ahidjo et de Biya en 56 ans ont démontré qu’ils ne peuvent pas faire mieux et le pire n’est pas devant nous, le pire c’est maintenant et toute fuite en avant repressive ne règle pas le problème mais l’aggrave en continuant d’enfoncer le clou de l’incompétence. Le bilan de ce déni de la réalité, cette politique de l’autruche est lourd. Le constater n’est pas être antipatriotique, déloyal ou «bouffon» mais extra-lucide.
Un réveil de conscience s’impose a tous.
Par Olivier Tchouaffe PhD et Joël Didier Engo, Contributeur du CL2P
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The great debate which did not take place: Africa number 1 and the Anglophone Anger in Cameroon. 16/12/2016.
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By Olivier Tchouaffe PhD, CL2P contributor
The great debate on the wrath of the Anglophones in Cameroon on Africa number one was not held. A way to take the point of Jean Baudrillard as the Gulf war was not held neither. In reality, the debate has been disrupted by an apparatchik of the Biya regime which came to bludgeon us by spreading without shame or gallantry his fantasies and skewed vision of a Cameroon as a bastion of utopia in Central Africa. The blind spot of this deception is that in reality, our sub region is the more autocratic region in the world with despots badly elected across the sub region except for the Central African Republic where the ashes of its civil war are not yet extinct.
What the great debate has yet reveals, it is a real reversal of the apocalypse. As Kah Walla and Joël Didier Engo demonstrated, the worst is not before us, but the worst has already happened. 56 years of dictatorship UNC/CPDM eventually push our brothers and sisters Anglophone at the edge of secession. The platitudes of the autocratic regime of Yaoundé demonstrate a regime that has always lived in an alternate universe embedded within sycophancy and cynic opportunism. What I found interesting is when Kah Walla did the trial of the Biya regime’s incompetence. Our international RDPCiste has retorted that we are here to “discuss the Anglophone problem!” A joke if it were not so tragic!
The Anglophone problem is no longer a matter of debate, but how will we continue to live in a world or the disaster has already occurred? Jean – Marie Teno in Clando spoke of Cameroon as a bus without brake driven by a crazy driver headed inexorably and speeding into the black pit of the abyss. Indeed, the survival instinct of the autocratic regime of Yaoundé is to run forward, but the problem is that they have no more legs to run on. The magic of the system no longer works.
The Bamenda events show that the frenetic cult of personality of the great national leader, that our very democratic RDPeciste came to serve us on Africa number 1, has contributed to naturalize 34 years of autocracy and legitimize inequality on behalf of better tomorrow is now a grotesque farce. The successive regimes of Ahidjo and Biya in 56 years have shown that they cannot do better and the worst is not before us, the worst is now and any quick fix no longer solve the problem but make it worse by continuing to drive the nail of incompetence. This denial of reality, this policy of the ostrich has heavy consequences. And to expose it, is not to be unpatriotic, disloyal or ‘buffoon’ but clairvoyant. An awakening of consciousness is now more than ever needed.
Olivier Tchouaffe PhD, CL2P contributor