Le journalisme et la culture du Voyoutisme sponsorisée par l’État au Cameroun
Toute la cruauté d’un criminel multirécidiviste et impuni exposée dans l’agression abominable dans son domicile d’un journaliste venu y couvrir sa sortie du gouvernement. Non seulement nous réclamons une enquête indépendante aux autorités camerounaises, mais aussi des sanctions exemplaires à l’encontre des auteurs de ces sévices corporels infligés au journaliste du quotidien Le Jour.
Il est temps d’en finir avec cette impunité dont jouissent au Cameroun M. Edgar Alain Mebe Ngo’o et tous ceux qui comme lui – au sein de cette dictature trentenaire de Paul Biya – ont pris la fâcheuse habitude de recourir systématiquement à la violence voire au meurtre pour taire toutes les voix dissonantes.
En effet, les journalistes peuvent être agaçants, mais NON vous ne pouvez pas les agresser physiquement parce que vous n’aimez pas leurs questions.
La plupart des gens normaux apprennent ce genre de leçon depuis l’école maternelle! Le fait est que ce type d’agressions contre des journalistes au
Cameroun n’est pas nouveau. Dans la pratique, ces actions brutales contre les journalistes sont révélatrices du véritable caractère d’un régime autocratique. Ces attaques sont donc symptomatiques d’une culture autocratique où il existe en réalité deux types de citoyens au Cameroun. Les journalistes indépendants, ceux qui ne chantent pas les louanges du régime 24 heures sur 24, sont des citoyens de seconde zone. Cette citoyenneté de seconde zone reflète une culture politique où les serviteurs de l’État se comportent comme des rois et des chefs de guerre féodaux. Ainsi, pour eux il n’y a pas de mission de service public, pas de culture d’intérêt public et encore moins de défense à assurer aux Camerounais vulnérables.
Dans cette culture de la loi du plus fort, l’État n’est plus la culmination des rationalités universelles mais des caprices des nihilistes arrogants d’un régime qui n’a jamais assumé de responsabilités pour quoi que ce soit. Ils établissent un double standard quand ils s’exonèrent toujours de leurs propres mauvais comportements. En effet, la politique est toujours une affaire brutale et particulièrement désagréable au Cameroun. Le régime de Yaoundé est coutumier de recourir en permanence à la manière forte contre la liberté d’expression, toutes les libertés fondamentales, et le dialogue raisonné. L’état voyou valide toujours ses décisions en prétendant que ses victimes sont, en fait, ses agresseurs.
La tentation omniprésente de déshumaniser et de dominer est particulièrement forte lorsque les moyens de recours traditionnels semblent inexistants comme au Cameroun. Mais la réponse devrait être de redoubler d’efforts pour réparer ces mécanismes démocratiques, pas de les détruire complètement. Car sans alternative pour assurer la dignité des individus contre la démagogie nihiliste, cette dernière est une voie rapide vers un ordre politique qui ne produit que le néant et la force brutale qui va nous engloutir tous. Ces braves journalistes nous obligent à nous poser des questions dont nous n’étions peut-être pas prêts à aborder, mais que nous devrons pourtant absolument régler une fois pour toute.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
English version
Journalism and State Sponsored Thuggish Culture in Cameroon
The CL2P not only call for an independent investigation by the Cameroonian authorities, but also exemplary sanctions against the perpetrators of this bodily harm inflicted on the journalist of the daily newspaper Le Jour.
It is time to end this impunity enjoyed in Cameroon by Mr. Mebe Ngo’o and all those like him – in the thirty-year dictatorship of Paul Biya – have taken the annoying habit of systematically resorting to violence or even murder to silence all dissonant voices.
Indeed, reporters can be annoying. No, you can’t physically assault them because you don’t like their questions.
Most people pick this lesson up by kindergarten. The thing is these kinds of assaults on journalists in Cameroon is nothing new. In practice, these brutal actions against journalists are indicative of the true character of an autocratic thuggish regime. Hence, these attacks are symptomatic of an autocratic culture where there are two kinds of citizen in Cameroon: Independent journalists, those who are not singing the praises of the regime around the clock, happen to be second class citizen. This second class citizenship reflects a political culture where servants of the state conduct themselves like kings and feudal warlords. Thus, no mission of public service, culture of public interest and defense of vulnerable Cameroonians.
In this culture, the state no longer carries out universal rationalities but the whims of arrogant nihilists from a regime that has never taken responsibilities for anything. It sets a double standards when they always exonerates themselves from their own bad behaviors.
Indeed, politics is always a fractious affair and particularly nasty in Cameroon. The regime of Yaoundé always sees fit to dispense with the pieties of free speech and reasoned dialogue and substitute swinging fists. They always validate its decision by proposing that its victims are, in fact, the aggressors.
The ever-present temptation to dehumanize and to dominate is especially strong when traditional means of recourse appear to inexistent. But the response should be to redouble our efforts to repair those mechanisms, not to destroy them altogether. Without an alternative for securing the dignity of individuals against infringement, the latter is a quick route to a political order held together by nothing more than brute force. In the process, forcing us to ask ourselves questions we are not ready to ask but need to.
The Commitee For The Release of Political Prisoners (CL2P)