Le Prisonnier de Dakar
31 ans que le “grand camarade” a tiré définitivement sa révérence de son exil à Dakar, d’où son successeur n’entend absolument pas l’en extraire pour des obsèques dignes d’un ancien président du Cameroun…
En effet même les morts hantent les dictateurs. qui ne peuvent certainement pas supporter le pouvoir émotionnel qu’un tel événement créerait. En particulier, la menace de faire face à leur propre impopularité et immortalité.
M. Biya a d’ailleurs été pris dans un flagrant délit de mensonge en affirmant que le rapatriement de la dépouille de M. Ahidjo n’était qu’un problème familial.
De plus, le “Nnôm Ngui” (Chef des chefs) de Yaoundé réagit comme il le fait en enfermant ou, littéralement, en enterrant des personnes qu’il perçoit comme une menace pour sa présidence.
C’est aussi personnel parce que le régime de Biya, en termes politiques, n’est nullement une rupture radicale avec le régime d’Ahidjo, mais une continuation de la même philosophie politique d’une personne qui, inexplicablement, lui a donné le pouvoir en novembre 1982.
Pour une personne imprégnée du culte de sa propre immortalité obscène, un président ne meurt jamais. Avoir un président mort complique ce récit du pouvoir éternel. Le régime nord-coréen est bien avancé dans ce culte où tous le présidents de la dynastie Kim restent mort-vivants; mais ce genre de culte ne peut fonctionner que sous un régime dynastique familiale.
Bien sûr, il n’y a pas de lueur d’espoir ici, juste une continuation de décennies de priorités mal placées, d’excès, d’arrogance et pas d’empathie mais une politique du vide qui coule sur la falaise.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
English version
The Dakar’s Prisoner
31 years since the “great comrade” definitively drew his reverence from his exile in Dakar, from where his successor absolutely does not intend to extract him for a funeral worthy of a former president of Cameroon …
Even the dead haunt dictators who certainly cannot stand the emotional power such an event would create, particularly, the threat of confronting their own unpopularity.
Mr. Biya, moreover, was caught in a big lie when he claimed that Ahidjo’s repatriation of his remains was just a family problem.
The Nnom Ngui of Yaoundé, moreover, reacts the ways he does by locking up or, literally, bury people he perceived to be a threat to his presidency.
This is also personal because the Biya’s regime, in political terms, is in no way a radical departure from the Ahidjo’s regime but a continuation of the same political philosophy of a person who, inexplicably, handed him power on November of 1982.
For a person steeped in the cult of his own immortality obscene, a president shall never die. Having a dead president complicate that narrative of eternal power. The North Korean’s regime is well advanced in that cult where all the president of the Kim’s dynasty remains undead but that can only work in a dynastic regime.
Of course, there is no silver lining here, just a continuation a decades of misplaced priorities, excesses, arrogance and no empathy but a politic of the void running over the cliff.
The Committee For The Release of Political Prisoners (CL2P)