Le retour du refoulé : le CL2P et l’ethno fascisme à Yaoundé
En tant qu’organisation expérimentée des droits de l’Homme, la CL2P comprend que le pouvoir totalitaire ne s’exerce pas uniquement par la violence et la cooptation. Il repose sur l’infiltration, la cooptation et l’achat pur et simple de la fidélité.
Pour ce faire ce pouvoir utilise également des pratiques et des discours pour subvertir la société civile afin de saper constamment le passage des sujets aux citoyens. L’ethnofascisme est l’une de ces pratiques et discours qui illustrent l’intérêt des régimes autoritaires à subvertir les citoyens actifs et engagés et à les distraire de la revendication de leurs droits.
En effet, la reconnaissance que les militants des droits de l’Homme et de la société civile ont longtemps supposé que les divers processus de démocratie et de modernité, y compris l’éducation et la libéralisation économique, atténueraient, sinon éradiqueraient l’ethnofascisme et créeraient la possibilité de nouvelles relations sociales productives, y compris la solidarité de classe. Au lieu de cela, la politique du pouvoir dictatorial s’est appuyée sur l’ethnofacisme pour recruter et discipliner les réseaux clientélistes et patrimoniaux aux côtés des tribus et des clans, que le gouvernement a méthodiquement déployés pour privatiser un État transformé en machine de sécurité et de guerre.
En conséquence, l’ethnofascisme est devenu robuste en tant que marqueur de la hiérarchie sociale, à travers les lignes des partis politiques, alors même qu’ils semblaient tous être enveloppés dans le vernis de la politique moderne. Dans un tel contexte, il y a urgence pour les militants des droits de l’Homme et la société civile de forcer ces partis politiques à affronter ces formes d’archaïsme politique.
Avoir une représentation politique structurée par des politiques ethniques est très antidémocratique et instable.
Essayer de gouverner un pays diversifié comme le Cameroun suivant des critères ethniques est futile et improductif. C’est futile parce qu’il ne secrète rien d’autres que les conflits et la violence plutôt que la justice sociale et la politique égalitaire, et dans le processus, exposant les limites flagrantes des formes traditionnelles et archaïques de gouvernance.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
English version
The Return of the repressed: The CL2P and Ethnofascism in Yaoundé
As an experienced human right organization, the CL2P understands that power is not exercised only through violence and cooptation. Power relies on infiltration, cooptation and outright buying loyalty.
Power also uses practices and discourse to subvert civil society to constantly undermine the move from subjects to citizens. Ethnofascism is one of these practices and discourses that exemplify the interest of disciplinary regimes to subvert active and engaged citizens and distract them from the claiming their rights.
Indeed, the recognition that human rights and civil society activists have long assumed that the various processes of democracy and modernity, including education and economic liberalization, would mitigate, if not eradicate ethnofascism and create the possibility new productive social relations, including class solidarity. Instead, power politics relied on ethnofacism to recruit and discipline clientelist and heritage networks alongside tribes and clans, which the government deployed to privatize a state turned into a security machine and of war.
As a result, ethnofascism became robust as a marker of social hierarchy, across political party lines, even as they all appeared to be shrouded in the veneer of modern politics. As such, it becomes an urgent commitment for human rights activists and civil society to force these political parties to confront these forms of political archaism.
Having political representation structured by ethnic politics is very anti-democratic and unstable.
Trying to govern a diverse country such as Cameroon along ethnic lines is futile and unproductive. It is futile because, it has no other issues that conflicts and violence rather than social justice and egalitarian politics, in the process, exposing the glaring limitations of traditional and archaic forms of governance.
Hence, we are calling for the professionalization of the political class and the necessity to put national interest first.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P