Source : rfi.fr
L’expulsion du Sénégal d’un activiste extrémiste ne sera jamais le meilleur moyen de museler des peuples soumis à une servitude monétaire.
Si c’est cela l’objectif poursuivi par les autorités sénégalaises sous la pression bienveillante de Paris, il ne pourra pas être atteint. Bien au contraire.
Parce-que la nécessaire refonte complète des mécanismes qui président au fonctionnement du Franc Cfa devient inévitablement la condition d’une relation franco-africaine apaisée et prospère dans un monde globalisé.
Ne pas le comprendre participe d’un positionnement politicien à courte vue par un certain nombre de décideurs africains francophones frileux, qui seront vite rattrapés et dépassés par la force irrésistible d’un mouvement de revendication continental.
Le Franc Cfa (peu importe d’ailleurs son nom) bien que présentant l’avantage de la stabilité monétaire car monnaie commune à quatorze états africains et arrimé à l’Euro, mériterait néanmoins d’être rattaché à un panier plus large de devises (rompant ainsi le lien ombilical avec la direction du trésor de Bercy), principalement en raison de la nécessaire et vitale diversification des échanges d’abord entre pays africains, mais aussi entre ces derniers et le reste du monde.
L’Afrique francophone doit définitivement s’ancrer dans la globalisation et la monnaie est aussi un des instruments qui accélérerait ce mouvement déjà palpable.
Joël Didier Engo, Président du CL2P