Crée selon la loi n° 2011/028 du 14 dec 2011 dans un contexte de lutte contre la corruption, le Tribunal Criminel Spécial ( TCS) est compétent lorsque le préjudice est d’un minimum de 50 000 000 fr Cfa.
Mis sur pieds pour juger les prévaricateurs de la fortune publique, le TCS serait en réalité pour les uns, un instrument dirigé contre les politiques qui sortent du rang, et pour les autres, une machine à broyer les têtes qui dépassent …
la dernière sortie d’un juge de ce tribunal dans le journal Jeune Afrique N° 2890 vient une fois de plus confirmer cette vision des uns et des autres sur le TCS.
Censé rendre la justice en âme et conscience et au nom du peuple camerounais , ce juge qui a requis l’anonymat affirme qu’ils reçoivent très souvent des instructions de la hiérarchie.
« Quand le procureur fait ses réquisitions, nous comprenons qu’il traduit la position de Laurent Esso, le ministre de la Justice, et donc du pouvoir. Nous, les juges du siège, ne sommes pas toujours d’accord. Et, pendant le délibéré, le ministre peut être informé de notre intention de nous écarter de la ligne qu’il a indiquée au parquet.Il arrive qu’il interpelle le président du tribunal en ces termes : «Où en êtes-vous ?» »
Dans ce contexte, il est maintenant claire que ceci est un désaveux pour la justice et pour le pouvoir dans sa volonté à traquer ceux qui détournent les fonds public. Par ceci, l’état transforme le TCS en guillotine pour les indésirables et ce dernier est à la solde de la volonté de Paul Biya qui décide seul de l’orientation à donner aux différents dossiers.
«lorsqu’il s’agit de poursuivre certaines personnalités, le pouvoir ignore la justice, offrant une protection à ceux qu’il ne veut pas voir inquiétés. Ainsi, Amadou Vamoulké, l’actuel directeur général de la CRTV mis en examen il y a plus d’un an, demeure en fonction. Même chose pour Ibrahim Talba Malla Oumaté, le patron de la Société nationale de raffinage (Sonara), inculpé par le TCS .. Bello Bouba Maïgari, ex-ministre des Transports, a été entendu dans l’affaire des avions chinois. Cela ne l’empêche pas d’avoir maintenant la charge du ministère du Tourisme… Malgré les éléments recueillis par les juges, ces personnages n’ont pas perdu la confiance du chef de l’État. » Confirme ce juge dans les colonnes de Jeune Afrique.
« Vous n’avez qu’une seule infraction, un seul alinéa, donc une seule peine à appliquer [l’article 184 du Code pénal prévoit une peine de prison à vie pour tout détournement de plus de 500 000 F CFA] »,
En s’exprimant ainsi, Laurent Esso, censé mettre en place les structures et les conditions d’une justice saine et équitable, oriente la justice de ce tribunal et influence la décision des juges.
Le TCS est devenu la guillotine du pouvoir.
Nous sommes plus que convaincu à la lumière de ces déclarations, que Marafa Hamidou Yaya en est une victime et que les juges chargés de son affaire, ont certainement reçu eux aussi des pressions du genre et des recommandation de Laurent Esso, afin de maintenir cet homme innocent en prison, malgré le manque de preuves de détournement.
On comprend pourquoi certains juges et président de cour qui on tenté de s’éloigner de la ligne ou de la position de Laurent Esso , ont été purement et simplement écarté des juridictions.
Ces magouilles et manipulations du pouvoir trouvent un échos favorable au sein de la justice, tout simplement parce qu’en son sein, évoluent des carriéristes patentés qui ont vendu leur âme au diable, et qui sont prêt à tout même à trahir au quotidien leur serment, pour atteindre leur but.
Mais il revient à ceux qui écoutent encore avec conviction leur conscience de justice et de vérité, dans le respect digne de leur serment de résister car comme le disait ce juge dans les colonnes de Jeune Afrique , Laurent Esso ne viendra jamais écrire ni motiver les décisions à notre place.
Fabrice Njayou , porte parole de ASMA