UN VIEUX NÈGRE COMPLEXÉ AUX COMMÉMORATIONS DU 80ÉME ANNIVERSAIRE DU DÉBARQUEMENT DE PROVENCE
L’indécrottable complexe du vieux dictateur colonisé…qui accoure toujours en France chaque fois que son maître Élyséen l’y invite, y compris pour une commémoration confidentielle du débarquement en Provence, boudée par la plupart de ses pairs Africains.
Lui il y est venu avec femme et délégation pléthorique d’obligés; et se révèle ce jour comme le vieux nègre le plus heureux de Provence.
Parce qu’il s’est toujours voulu et défini comme le « bon élève » du maître de l’Élysée depuis 1982, souriant uniquement devant un interlocuteur caucasien ou occidental. Il ne connaît en réalité que cela comme seul baromètre appréciable pour sa gouvernance villageoise.
Pourtant plusieurs générations de dirigeants se sont depuis succédés dans tous les autres pays d’Afrique en plein essor économique, transition politique, dans un affranchissement revendiqué et assumé à cet ancien modèle/ordre paternaliste au relent colonial.
Lui, non, il apprécie par dessus tout les interminables villégiatures au « pays des blancs » (comme ils disent dans son entourage). Tous les alibis sont donc bons pour y prolonger indéfiniment ses séjours dits de « travail ».
Voilà résumé le drame du Cameroun en 42 ans.
Un drame malheureusement qui va plus loin que la politique et c’est pourquoi Le Vieux Nègre et la Médaille de Ferdinand Oyono est le plus grand roman écrit en Françafrique. C’est le drame du sujet francophone fragmenté et déstabilisé, donc incapable d’autoréflexion, qui ne peut penser sa propre formation et reproduction de sujet. Justement, incapable de penser en dehors de la rationalité blanche, c’est-à-dire incapable de subjectivité libre et radicale.
Dès lors, comme Meka du Vieux Nègre et la médaille d’Oyono, nous sommes enfermés dans un monde où l’ordre racialisé apporté par la Francafrique reste incontesté depuis l’indépendance. En conséquence, une démonstration que l’indépendance n’était qu’un simple changement cosmétique des modes de domination. Cela n’a jamais été un projet émancipateur.
Il va sans dire qu’un véritable projet émancipateur d’indépendance en Francafrique nécessite de la patience, du dévouement et la volonté des forces qui ont capturé l’État d’entendre des vérités inconfortables. Malheureusement, ce que nous avons vu au cours des soixante dernières années, c’est que les gens au pouvoir non seulement ne veulent pas parler des méfaits de la françafrique et de son application par l’État policier, mais s’opposent même à considérer le rôle de la subjectivité dans notre société.
Des changements émancipateurs durables ne seront pas possibles sans une véritable comptabilité de l’histoire.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
English version
The Old Negro as the Mascot of the Françafrique
The inconceivable complex of the old colonized dictator…who always rushes to France every time his Elysian master invites him there, including for a confidential commemoration of the landing in Provence, shunned by most of his African peers.
He came there with his wife and a large delegation of servants; and reveals himself that day as the happiest old negro in Provence.
Because he has always wanted and defined himself as the “good student” of the master of the Elysée since 1982, smiling only in front of a Caucasian or Western interlocutor. In reality, he only knows this as the only appreciable barometer for his village governance.
However, several generations of leaders have since succeeded each other in all other African countries in full economic growth, political transition, in a claimed and assumed freedom from this old paternalistic model/order with its colonial overtones.
No, he appreciates above all the endless vacations in the “land of white people” (as they say around him). All the alibis are therefore good for extending his so-called “work” stays there indefinitely.
This summarizes the drama of Cameroon in 42 years.
A drama unfortunately which goes further than politics and that is why The Old Nègre and the Medal by Ferdinand Oyono is the greatest novel written in Francafrique. It is the drama of the fragmented and destabilized French-speaking subject, therefore incapable of self-reflection, who cannot think about his own formation and reproduction of subject. Precisely, incapable of thinking outside of white rationality, which means a person incapable of free and radical subjectivity.
Consequently, like Meka du Vieux Nègre and the medal, we are locked in a world where the racialized order brought by Francafrique remains uncontested since the independence. As a consequence, a demonstration that the independence was nothing but a simple cosmetic change in modes of domination. It was never an emancipatory project.
It goes without saying that a true emancipatory project of independence in the Francafrique require patience, dedication, and the willingness of forces which have captured the state to hear uncomfortable truths. Unfortunately, what we have seen over the last year sixth decades is that people in power not only don’t want to talk about the harms of the françafrique and its enforcement by the police-state but are opposed to even considering the role of subjectivity in our society. lasting emancipatory changes won’t be possible without a true accounting of history.
The Committee For The Release of Political Prisoners Institute – CL2P