Pour répondre aux interrogations légitimes que pourraient soulever les accusations graves portées par M. Paul Eric Kingué contre M. Marafa Hamidou Yaya dans l’entretien accordé à Dipita Tongo Jeudi 01 décembre 2016
A lire : Entretien Avec … (Paul Éric KINGUÈ) – Jeudi 01 Décembre 2016
Notre organisation légale ne s’occupe uniquement que des cas – notamment au Cameroun – où le caractère arbitraire des condamnations est clairement établi puis presque unanimement reconnu par différentes organisations de la société civile spécialisées dans la défense des droits de l’Homme.
Le différend qui oppose(rait) MM. Paul Eric Kingué et Marafa Hamidou Yaya, ne figure pas parmi les charges retenues par la Justice du Cameroun contre l’ancien Ministre de l’État, et pour lesquelles il a écopé d’une condamnation arbitraire à 20 ans d’emprisonnement ferme devant la Cour Suprême. À aucun moment dans toute la documentation en notre possession, ne sont mentionnées les accusations graves portées contre M. Marafa Hamidou Yaya par M. Paul Eric Kingué pendant ce programme télévisuel. Et bien que M. Kingué nous ait fait oralement part de sa « réserve » à voir son incarcération évoquée sous la même rubrique humanitaire que celle de M. Marafa, jamais il n’avait jusqu’ici caractérisé ses accusations comme lors de cette émission télévisuelle.
Pourtant nous sommes en contact soutenu avec Paul Eric Kingué depuis au moins l’année 2011.
La réelle difficulté avec la dictature camerounaise c’est qu’elle se garde visiblement de poursuivre ses dignitaires sur des dossiers les plus compromettants et/ou accablants, de peur qu’ils éclaboussent tout son système de prévarication de la fortune publique. Elle se borne ainsi souvent à monter de toutes pièces des accusations fallacieuses qui finissent par se retourner contre elle devant les instances internationales. Nous pourrions à loisir entretenir sur chaque dossier pris individuellement, pour démontrer combien la lutte contre la corruption dans tous les cas soigneusement répertoriés par notre organisation, confine à une vaste imposture morale et judiciaire au Cameroun.
Dès lors notre logique est simple: rien, absolument rien ne peut justifier qu’un être humain soit arbitrairement privé de liberté sous le prétexte des opinions différentes ou des ambitions qui lui sont prêtées, souvent maquillées ici en fallacieuses accusations de détournements de deniers publics. Monsieur Marafa est unanimement reconnu comme un prisonnier d’opinion par l’immense communauté internationale (du Département d’État Américain à l’International Socialiste, en passant par le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire des Nations Unies). Il faut par ailleurs remarquer que MM. Kingué et Marafa sont demeurés incarcérés alors même que l’un n’occupait plus aucune haute fonction dans l’appareil de l’État du Cameroun, et était néanmoins pointé comme l’auteur des déboires judiciaires de l’autre. La logique – si logique il y a dans un état policier – aurait précisément voulu que l’un soit relaxé dès le moment où l’autre subissait les foudres de la même justice aux ordres. Que non!
Il se trouve que le CL2P a toujours défendu les deux personnalités sans aucun partie pris, et M. Paul Eric Kingué pourrait en témoigner. Car chaque fois que durant son incarcération il a eu besoin de nous, y compris tout récemment, nous avons répondu présent. Nous le faisons précisément parce que dès notre création nous avons édicté des principes objectifs et un cadre légal, dont nous ne nous écartons pas (presentation
C’est ainsi que sans crier sur les toits nous nous sommes modestement investis dans les libérations de Michel Thierry Atangana puis Lydienne Yen Eyoum (aux côtés de SOS Racisme), de Pierre Désiré Engo, Dieudonné Enoh Meyomesse, Jean-Emmanuel Foumbi, Paul Eric Kingué, etc…Des personnes dont nous ne partageons pas nécessairement les opinions ni pour certaines, les accointances avec le régime en place au Cameroun; qui ont parfois entre-elles des trajectoires tellement différentes, éloignées, voire opposées (comme MM. Kingué et Marafa). Parce que fondamentalement nous veillons à ne pas nous détourner de nos missions, en évitant des considérations ou préférences d’ordre personnelles, ou de nous immiscer dans des conflits de personnes.
Notre crédibilité et indépendance en dépendent.
Je vous remercie
Joël Didier Engo, Président du CL2P