Il est simplement indécent de s’en prendre et de se montrer aussi insensible voire antipathique à l’égard d’un peuple qui veut s’affranchir dans les urnes de ce faux semblant ou double langage international, en prétextant comme l’ont fait certains africains (particulièrement les voisins Camerounais) des liens de famille entre Ali Bongo et Jean Ping, ou en s’abritant derrière un pseudo panafricanisme et souverainisme qui cachent en réalité une volonté de ne rien voir changer en Afrique centrale: ni la tutelle française et occidentale qui permet de se complaire dans le complotisme permanent et la victimisation, ni les tyrannies en place dont beaucoup y compris dans les diasporas espèrent secrètement en tirer quelques subsides.
Devant ce constat je suis – malgré ce second hold-up électoral d’Ali Bongo au Gabon – plus optimiste sur l’affranchissement programmé du peuple de ce pays de l’obscurantisme politique, que je le serais sur la capacité des Camerounais (mon pays d’origine) de se lever comme un seul Homme contre la dictature en place de Paul Biya depuis 34 ans, et ces intérêts français (notamment le Groupe Bolloré) qu’elle a érigés au Cameroun en rempart pour assurer sa pérennisation.
Voilà la conclusion que je tire de cette scène pitoyable que le dictateur Ali Bongo nous a infligée; et dont nous ne saurions être fiers comme Africains, singulièrement nous les ressortissants d’Afrique centrale. J’en ai honte et ne sais parfois plus où me mettre.
Que grand bien lui fasse, tant qu’il le pourra en tout cas. Parce qu’on ne triomphe pas éternellement contre son peuple, y compris sous la protection des puissances étrangères et de l’armée.
Le peuple du Gabon aura finalement raison des Bongo. Je n’en doute plus un seul instant!
Joël Didier Engo, Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)