La Chine se serait bien passée de ce cadeau de Thanksgiving. Le porte-parole de la diplomatie du régime a immédiatement fait part de son « profond regret », estimant que la loi sur Hong Kong, promulguée mercredi par M. Trump, interférait « de manière manifeste dans les affaires intérieures de Hong Kong », pour ne pas dire de la Chine, et envoyait « un message erroné aux manifestants ».
Pékin a annoncé ce jeudi avoir convoqué l’ambassadeur des États-Unis en Chine, appelant Washington à « ne pas mettre en œuvre » cette loi. Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Le Yucheng, a réitéré la « ferme opposition » de son pays et exhorté les États-Unis à « corriger leur erreur » pour ne pas « nuire davantage aux relations et à la coopération sino-américaines ».
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La loi, ratifiée du bout du stylo par Donald Trump après son approbation par une grande majorité des sénateurs américains, marque l’aboutissement d’un long combat pour le camp pro-démocrate à Hong Kong. « Merci à celles et ceux du Congrès aux États-Unis qui se sont battus avec force depuis cinq ans pour faire passer cette loi », se félicite ce jeudi sur Twitter la chanteuse Denise Hoo.
« Sans le sacrifice et la détermination des Hongkongais, rien n’aurait été possible », ajoute la passionaria du mouvement d’opposition, dans une allusion notamment aux manifestants et aux manifestantes qui, le 8 septembre dernier encore, défilaient avec des drapeaux américains dans les rues de la région administrative spéciale rétrocédée par le Royaume-Uni à la Chine en 1997.
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« Nous espérons que le gouvernement américain adoptera la loi pour aider les Hongkongais. Les États-Unis sont l’une des plus grandes puissances et cela aura un impact sur la suite », confiait à RFI une manifestante en septembre. La loi exige du président des États-Unis qu’il examine tous les ans le statut commercial favorable à Hong Kong et puisse le révoquer si les libertés y sont menacées.
L’acte américain ratifié par le Congrès concernant le territoire autonome du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, avait entraîné des restrictions de visas, notamment pour des officiels chinois soupçonnés d’avoir participé à la répression des musulmans ouïghours de cette région. Les autorités chinoises ont de leur côté annoncé des représailles, sans en donner les détails pour l’instant.
Par RFI – Stéphane Lagarde