Transparence électorale au Gabon
Les observateurs de l’UE remettent en cause les résultats officiels de la présidentielle gabonaise
Nouveau coup dur pour le camp d’Ali Bongo. Dans une communication rendue publique ce mardi, la Mission d’observation électorale (MOE) de l’Union européenne pour la présidentielle du 27 août, est elle très critique sur les résultats officiels communiqués par la CENAP. La MOE relève plusieurs anomalies dans les résultats officiels de la province du Haut-Ogooué et appelle à nouveau les autorités gabonaises “à publier les résultats bureau de vote par bureau de vote dans l’ensemble du pays”.
La MOE relève des anomalies évidentes dans les résultats donnés par le ministre de l’Intérieur d’Ali Bongo. Elle indique par exemple que “L’abstention observée dans une des quinze commissions électorales locales est à elle seule supérieure à l’abstention déclarée par la CENAP”, mettant ainsi à mal le taux de participation soviétique déclaré dans la province du Haut-Ogooué.
Cette province dont les résultats “n’ont pas été annoncés publiquement par l’autorité responsable dans la province du Haut-Ogooué” et qui est devenue malgré elle, la variable d’ajustement électoral du candidat sortant, Ali Bongo, pour rattraper la débâcle électorale qui se dessinait devant lui face à son challenger Jean Ping.
Voici l’intégralité de la communication de la MOE de l’Union européenne de ce mardi 6 septembre :
Suite à la réunion plénière de la CENAP, suivie par la proclamation des résultats de l’élection présidentielle par le Ministre de l’Intérieur, l’Observatrice-en-chef de la Mission d’observation électorale (MOE) de l’Union européenne, Mariya Gabriel, a souhaité commenter le processus de consolidation des résultats tel qu’observé par la MOE :
« C’est avec profonde tristesse que je note la perte de vies humaines et la violence qui ont suivi la proclamation des résultats provisoires par le Ministre de l’Intérieur. Je tiens à adresser mes sincères condoléances aux familles des victimes.
La MOE a relevé des différences substantielles entre les diverses commissions électorales locales et provinciales au niveau des procédures et des délais appliqués, et de l’accès offert aux observateurs, pendant la phase de la consolidation des résultats. Les observateurs de la MOE ont été autorisés à assister aux annonces publiques des résultats provinciaux dans 7 des 9 provinces. La MOE note que les résultats n’ont pas été annoncés publiquement par l’autorité responsable dans la province du Haut-Ogooué, en privant ainsi les parties prenantes de la transparence requise par la loi.
Je note en particulier que l’opacité révélée dans la gestion du processus dans cette province contribue à fortement diminuer la confiance des électeurs et des parties prenantes. Le taux de participation de 99,93% dans le Haut-Ogooué est nettement supérieur à ceux enregistrés dans les autres provinces, estimé en moyenne à 48%. Une analyse portant sur le nombre de non-votants et des bulletins blancs et nuls révèle une évidente anomalie dans les résultats finaux du Haut-Ogooué. L’abstention observée dans une des quinze commissions électorales locales est à elle seule supérieure à l’abstention déclarée par la CENAP pour l’ensemble de la province. L’intégrité des résultats provisoires dans cette province est par conséquence remise en cause.
Afin de restaurer la confiance des gabonais, je réitère mon appel fait aux autorités gabonaises, à publier les résultats bureau de vote par bureau de vote dans l’ensemble du pays, ceci afin de faciliter un possible recours, qui reste la voie pour résoudre, dans le respect de la loi, la crise de confiance dans les résultats. »
La MOE continue à observer les étapes du processus électoral qui suivent le scrutin.
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Gabon : les observateurs de l’UE évoquent une « évidente anomalie » dans les résultats
L’analyse des résultats définitifs de l’élection présidentielle au Gabon révèlent “une évidente anomalie”, a annoncé mardi la mission d’observation de l’Union européenne dans une déclaration transmise à l’AFP.
« Une analyse portant sur le nombre de non-votants et des bulletins blancs et nuls révèle une évidente anomalie dans les résultats finaux dans la province du Haut-Ogooué », qui a officiellement enregistré un taux de participation de 99,93% et a permis au président sortant Ali Bongo Ondimba d’être réélu d’une courte tête, a indiqué l’observatrice en chef de l’UE, Mariya Gabriel.
Manque de transparence
Les observateurs ont été autorisés à assister aux annonces publiques des résultats provinciaux dans sept des neuf provinces, explique la mission européenne.
« Les résultats n’ont pas été annoncés publiquement dans celle du Haut-Ogooué, fief ethnique du président Bongo où il a obtenu plus de 95% des suffrages, privant ainsi les parties prenantes de la transparence requise par la loi », ajoute Mariya Gabriel.
« L’intégrité des résultats provisoires dans cette province est (…) remise en cause alors que le taux de participation de 99,93% dans le Haut-Ogooué est nettement supérieur à ceux enregistrés dans les autres provinces, estimés en moyenne à 48% ».
« En outre, l’abstention observée dans une des quinze commissions électorales locales (du Haut-Ogooué) est à elle seule supérieure à l’abstention déclarée par la Commission électorale nationale (Cénap) pour l’ensemble de cette province », affirme la responsable.
Un recours comme dernier espoir
Mariya Gabriel réitère son appel aux autorités gabonaises à publier les résultats bureau de vote par bureau de vote dans l’ensemble du pays, afin de faciliter un possible recours (devant la Cour constitutionnelle) qui reste la voie pour résoudre, dans le respect de la loi, la crise de confiance dans les résultats.
Le score obtenu dans le Haut-Ogooué a permis au président Ali Bongo de remporter la victoire avec 49,80% sur l’ensemble des neuf provinces, contre 48,23% pour son rival Jean Ping, selon les résultats provisoires annoncés le 31 août par le ministre de l’Intérieur gabonais. Cela représente 5 594 voix d’avance sur quelque 628 000 inscrits.
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Gabon: «Évidente anomalie» dans les résultats
L’analyse des résultats définitifs de l’élection présidentielle au Gabon révèlent “une évidente anomalie”, a annoncé aujourd’hui la mission d’observation de l’Union européenne dans une déclaration transmise à l’AFP.
“Une analyse portant sur le nombre de non-votants et des bulletins blancs et nuls révèle une évidente anomalie dans les résultats finaux du Haut-Ogooué”, qui a officiellement enregistré un taux de participation de 99,93% et a permis au président sortant Ali Bongo d’être réélu d’une courte tête, a indiqué l’observatrice en chef de l’UE, Mariya Gabriel.
Les observateurs “ont été autorisés à assister aux annonces publiques des résultats provinciaux dans sept des neuf provinces”, explique la mission européenne. “Les résultats n’ont pas été annoncés publiquement” dans celle du Haut-Ogooué, fief ethnique du président Bongo où il a obtenu plus de 95% des suffrages, “privant ainsi les parties prenantes de la transparence requise par la loi”, ajoute Mme Gabriel. “L’intégrité des résultats provisoires dans cette province est (…) remise en cause” alors que “le taux de participation de 99,93% dans le Haut-Ogooué est nettement supérieur à ceux enregistrés dans les autres provinces, estimés en moyenne à 48%”.
En outre, “l’abstention observée dans une des quinze commissions électorales locales (du Haut-Ogooué) est à elle seule supérieure à l’abstention déclarée” par la Commission électorale nationale (Cénap) pour l’ensemble de cette province, affirme la responsable.
Mariya Gabriel réitère son appel aux autorités gabonaises “à publier les résultats bureau de vote par bureau de vote dans l’ensemble du pays, afin de faciliter un possible recours (devant la Cour constitutionnelle, ndlr) qui reste la voie pour résoudre, dans le respect de la loi, la crise de confiance dans les résultats”.
Le score obtenu dans le Haut-Ogooué a permis au président Ali Bongo de remporter la victoire avec 49,80% sur l’ensemble des neuf provinces, contre 48,23% pour son rival Jean Ping, selon les résultats provisoires annoncés le 31 août par le ministre de l’Intérieur gabonais. Cela représente 5.594 voix d’avance sur quelque 628.000 inscrits.