“Le Cameroun est certainement le seul pays au monde où la justice (aux ordres du dictateur et de ses proches parents) recherche à vie des preuves contre une personnalité politique présumée coupable d’avance, qui a déjà dû endurer 14 années de séquestration arbitraire.
Lire aussi : Décision du Rapporteur spécial du Comité des Droits de l’Homme des Nations Unis
Certains individus minables tiennent absolument à le rester jusqu’au bout. …Peu importe leur âge ou leur position sociale.”
La question centrale que pose Joel Didier Engo, autant que beaucoup de Camerounais ordinaires, au régime de Biya est la suivante: Si vous n’avez pas suffisamment d’éléments à charge contre Pierre-Désiré Engo devant une Cour de justice, comment pouvez-vous avoir suffisamment de preuves pour lui retirer ses droits?
Ce qui a est le plus frappant sur le sentiment de Joel Didier Engo n’est pas la dérision ouverte du régime de Biya contre les codes éthiques de la loi, les charges de preuve et les arguments légaux. C’est l’idée que Biya pense que la citoyenneté Camerounaise est un fait du prince parce que aucun de ses accusés dits de droit commun n’a jamais pas pu faire prévaloir son innocence dans ses tribunaux aux ordres. Il peut ainsi priver n’importe quel camerounais de sa liberté et de ses droits, interdire la double citoyenneté même si lui et les obligés de son régime la détiennent.
Ce que Joel Didier Engo décrit ici ce sont les objectifs continus du régime de Biya de privatiser la justice et de prolonger l’état d’exception. Comme toujours, Biya vise à garder les camerounais ordinaires captifs tout en brandissant le spectre d’une justice indépendante. Toutefois, cette pratique est conforme à un effort de long terme afin de promouvoir son «opération Epervier» discréditée sur le plan national et international, afin que son gouvernement puisse continuer à verrouiller le système politique puis à embastiller des personnalités présentées comme ses concurrents politiques grâce à des lois de plus en plus draconiennes et des mesures dite de sécurité nationale, surtout dans un contexte politique dominé par la prochaine échéance politique.
Pour un coup d’œil à la façon dont cette rhétorique se traduit en action, il vous suffit de regarder la longue liste de prisonniers politiques dans les mouroirs concentrationnaires de Biya et complètement déchus de leurs droits et qui interpellent chaque camerounais son propre statut de prisonnier potentiel.
En effet, pour Biya et ses affidés, la citoyenneté est un cadeau du gouvernement. Il a le pouvoir de se soustraire aux tribunaux et aucune sympathie pour les charges de preuve, aucune norme éthique et standard de preuves et la présomption d’innocence.
Il en résulte l’État policier et la déférence automatique à l’autorité. Le problème est que tout ce système est ligoté à un dirigeant vieillissant et selon Charlie Chaplin dans le Dictateur, «même les dictateurs meurent ce qui est une bonne chose» Notre président actuel et ses acolytes ne sont pas très au courant de cette vérité.
Olivier Tchouaffé, Phd
[spacer style="1"]
Cameroon, Opinions: Sea serpents and the endless Trial of Pierre-Desire Engo
By Olivier Tchouaffé, Phd
“Le Cameroun est certainement le seul pays au monde où la justice (aux ordres du dictateur et de ses proches parents) recherche à vie des preuves contre une personnalité politique présumée coupable d’avance, qui a déjà dû endurer 14 années de séquestration arbitraire.
Lire aussi : Décision du Rapporteur spécial du Comité des Droits de l’Homme des Nations Unis
Certains individus minables tiennent absolument à le rester jusqu’au bout. …Peu importe leur âge ou leur position sociale.”
The central question Joel Didier Engo is asking, as many ordinary Cameroonians to the Biya’s regime is this: If you don’t have enough evidence to charge Pierre-Desire Engo in a court of law, how can you have enough evidence to take away his rights? What’s is most striking about Didier’s sentiment is not only the Biya’s regime open derision for evidence and argument. It’s the idea that Biya thinks freedom, rights and citizenship are subjected to his own administrative whim because no accused ever prevailed in his courts and the opportunity to challenge evidences against them, properly, is slim to none. He can take away ordinary Cameroonians’ rights and citizenship at whims, ban dual citizenships even though he and the cronies of his regime hold dual citizenships.
What Didier describes here is the continuous aims of the Biya’s regime to privatize justice and further extend the security state. As always, Biya’s goal is to keep ordinary Cameroonians captive of his rules while brandishing the specter of an independent justice. However, this practice is consistent with a longer term effort to promote his internationally discredited “Operation Epervier”, so that the government can continue to locked Biya’s political competitors with ever more draconian policing and national security measures, particularly as the next election is looming.
For a look at the way this rhetoric translates into action, you only need to look at the long list of political prisoners in Biya’s concentration camps and more to be stripped of their rights rendering every single Cameroonians as potential prisoner.
Indeed, for Biya and his cronies, citizenship is a gift from the government. He has the power to sidestep the courts and no sympathy for ethical codes, burdens of proof, standards of evidence, and presumptions of innocence.
The result is the police state and automatic deference to authority. The problem is that this whole system is tied up to an aging leader and as Charlie Chaplin says in The Dictator, “even dictators do die and is a good thing” something our current president and his cronies are very unaware of.
By Olivier Tchouaffé, Phd