Bonne Année 2020 à Tous les Défenseurs des Droits Humains au Cameroun, en Afrique, et partout ailleurs dans le monde, qui sensibilisent notamment sur la question ô combien délicate des détentions arbitraires, des prisonniers politiques, des disparitions forcées… soigneusement évitée dans les relations bilatérales et multilatérales avec des dictatures qui se flattent généralement d’être des “modèles de démocraties apaisées”.
Que NON!
En 2020 comme les années précédentes, notre combat continuera, parce que nous n’abandonnerons jamais les victimes au bon vouloir des bourreaux au Cameroun, en Afrique, et partout ailleurs dans le monde.
En cette nouvelle année nous formulons le vœux d’une libération immédiate de tous les prisonniers d’opinion particulièrement en Afrique et au Cameroun où ils sont officiellement présentés comme des prisonniers de droit commun, des terroristes, des initiateurs d’insurrections populaires, des participants à des manifestations et réunions publiques dites interdites, des sympathisants, partisans, et militants d’un parti d’opposition stigmatisé au nom des origines ethniques, tribales et régionales de son leader, etc… Ils répondent tous aux critères objectifs établis par notre organisation.
Devoir en effet présenter au quotidien la vraie nature dictatoriale de régimes autocratiques et populistes qui se présentent à la face du monde comme des modèles de « démocraties apaisées », rappeler l’élimination judiciaire et carcérale que leurs «Hommes forts» réservent systématiquement à leurs rivaux potentiels désignés comme des «prévaricateurs de la fortune publique» au Cameroun, des auteurs sélectifs de « crimes contre l’humanité » en Côte d’Ivoire…n’est hélas pas toujours un exercice facile sous le tintamarre des propagandes officielles, l’achat systématique des consciences, et des pressions diverses.
Il s’agit malheureusement d’une problématique internationale qui prend des contours différents en fonction des pays et des systèmes politiques, mais tient fondamentalement dans la tentation de plus en plus fréquente chez certains gouvernants, d’éliminer des compétitions électorales ceux qu’ils considèrent comme leurs concurrents potentiels les plus redoutés, à travers une instrumentalisation des lois et des institutions, plus fréquemment de la Justice.
Nous en appelons donc à la vigilance de tous les instants face À un phénomène qui a tendance à se répandre, particulièrement en Afrique noire francophone, et à se traduire par des exils forcés, des incarcérations arbitraires sous des motifs les plus fallacieux, et hélas parfois des morts au bout de détentions illimitées en violation flagrante de toutes les normes internationales.
LE CAMEROUN AURA VÉRITABLEMENT CONSTITUÉ NOTRE MATRICE EN LA MATIÈRE DURANT TOUTES CES ANNÉES.
MESDAMES, MESSIEURS,
Nous vous invitons à toujours mettre des noms et des visages derrières les discours convenus sur le respect des droits de l’Homme et la conformité aux institutions dites démocratiques en Afrique, notamment lorsque les dictatures en place depuis parfois des décennies prétendent comme au Cameroun mener une lutte sans merci contre la corruption ou le terrorisme, hélas souvent à tête chercheuse, faite d’accusations cousues de toutes pièces, de procès kafkaïens, et de condamnations arbitraires en cascade (les fameux procès à tiroirs). Parce que derrière ces mises en scène soigneusement interprétées se cachent souvent de véritables mises à mort politique et professionnelle, voire pire.
POUR LE CL2P VOICI LES PRINCIPALES VICTIMES DE L’ARBITRAIRE POLITIQUE ET JUDICIAIRE AU CAMEROUN ( LISTE ÉVIDEMMENT NON EXHAUSTIVE):
5. Mohammed IYA
10. Le leader séparatiste anglophone SISIKU JULIUS AYUK TABE, ainsi que ses neuf (09) co-détenus condamnés pour «terrorisme» et de «sécession» par le tribunal militaire de Yaoundé
11. MANCHO BIBIXY, Le leader de la «Coffin Révolution», ainsi que tous les activistes anglophones séquestrés dans les geôles de la république du Cameroun à la suite de la rupture unilatérale du processus de dialogue sur la crise anglophone, puis de la déclaration et la poursuite de la guerre civile ménée au Cameroun anglophone par le gouvernement de Paul BIYA.
12. MAMADOU MOTA, Vice-Président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), ainsi que tous les militants, partisans, sympathisants de ce principal parti d’opposition encore détenus arbitrairement à la suite des manifestations et réunions publiques dites interdites, consécutives au contentieux post-électoral d’octobre 2018 ; plus tous les ressortissants de la diasporas interceptés au Cameroun lors de cette contestation électorale, les journalistes, et lanceurs d’alerte incarcérés pour leurs liens supposés ou allégués avec le MRC. Dont :
Nana Nana Branco Serge,
Siewe Wilfried,
Kouam Alexis
Mutagha Tifuh Silvanus
Siewe Éric
Tchinda Mathieu Elvis
Tchatchoua Christophe
Nyayo Michael
Megaptche Ghislain
Domgmo Idris
Sitchou Sadio Sidoine
Wafo Jasmin
Yemga Thomas Serge
Tamonang Guy Martial
Paul Chouta
Nous n’oublions évidemment pas tous leurs semblables du reste du continent et partout ailleurs dans le monde…
Parce que fondamentalement, nous considérons qu’aucune stabilité institutionnelle ne se consolide dans le tripatouillage constitutionnel, la fraude électorale, et/ou le despotisme légal comme cela se fait dans l’écrasante majorité des pays d’Afrique noire francophone. Pas plus d’ailleurs que la paix durable se construit dans une culture du crime politique à des fins de pérennisation des dictatures.
Toutes les femmes et tous les hommes arbitrairement détenu(e)s en raison de leurs opinions ou pour des motifs politiques, doivent ainsi être libérés sans exception.
Nous continuerons d’y veiller en 2020.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)