L’héritage des héros de l’indépendance en Françafrique
Enfin – pourrait-on dire – La France officielle revient sur les traces d’une guerre d’indépendance qui a complètement décapité le Cameroun de ses héros, pour installer des usurpateurs aux ordres de Paris… Et personne, même pas leurs maîtres de marionnettes ne s’attendait en réalité à ce qu’ils durent aussi longtemps…
Alors Honneur à ces Vrais pères de l’indépendance au Cameroun…Ernest OUANDIE, Ruben UM NYOBE, Félix MOUMIE, Castor OSSENDE AFANA et tant d’autres systématiquement assassinés …
Car l’indépendance fictive concédée par la France le 1er janvier 1960, s’est faîte avec ceux (Ahmadou Ahidjo, Paul Biya, etc…) qui ne la voulaient pas, et pour mieux éliminer ceux qui s’étaient battus pour l’obtenir. Et l’indépendance réelle reste encore hélas à conquérir: avec, en prime, la fin des symboles infantilisant comme le Franc CFA, le paternalisme politique de Paris, et les monopoles concédés à des groupes français sur les secteurs économiques stratégiques.
Les kleptocrates pourraient ainsi prétendre porter les couleurs locales plutôt que les couleurs coloniales françaises, mais leur intérêt personnel et égoïste constant explique leur longévité au pouvoir. Pourtant, cet héritage autocratique repose principalement sur un récit de délivrance. Ils affirment avoir mis fin à une période de guerre civile et provoqué une nouvelle ère de « paix », de « stabilité », de « démocratie apaisée » et de «développement» marginal. Mais leur véritable héritage est l’autocratie, la peur généralisée, et la corruption, et, finalement, le mépris puis la trahison permanente de ces Africains ordinaires qu’ils ont longtemps échoué à servir.
Voilà le tableau du Cameroun après 60 ans d’une indépendance qui n’en a jamais été une, et mériterait enfin de le devenir. C’est l’aspiration profonde des Camerounais-e-s
De plus, les organisations des droits de l’homme, telles que le CL2P, peuvent et veulent se réclamer à ces figures supprimées de l’histoire camerounaise.
Tout d’abord, avant même de pénétrer sur le territoire des répercussions juridiques, économiques et des actes criminels posés par des personnes puissantes qui ont beaucoup à perdre, il semble que la nature humaine soit contrariée par les conseils / critiques de ceux-là même qui se trouvent en aval de la chaîne de commandement.
Deuxièmement, le CL2P comprend que la ligne de démarcation entre les autoproclamés « combattants de la liberté » et les traîtres ou les terroristes est devenue très étroite et fine après six décennies de révisionnisme historique. Le vrai combattant de la liberté étant au fil du temps vu comme un autre terroriste. Ainsi, c’est une ligne mince que différentes personnes placent dans des positions différentes, généralement en fonction de leur propre relation au pouvoir.
Troisièmement, le CL2P a un cadre de référence et une expérience qui se rapportent à la façon dont ces personnages historiques marginalisés ont été capables de faire ce qu’ils ont fait, précisément parce qu’ils ne sont pas comme la plupart d’entre nous, ou comment les puissants ont voulu qu’ils soient. Ce ne sont pas des gens motivés par le conformisme « d’esprit d’équipe » voire de la meute servile et obéissante, pas des « personnalités conformistes ». Ce genre de personnes peuvent être piquants et doctrinaires. Ils peuvent même sembler obsessionnels, voire instables pour beaucoup. En effet pour aller à l’encontre du pouvoir, de la foule et de l’éthique qui prévaut, il faut précisément faire preuve d’une certaine indépendance d’esprit, d’une force interne pour résister à l’opprobre, aux menaces, aux humiliations, aux lynchages, à la ruine financière et parfois à l’emprisonnement ou à l’assassinat qui risque de vous arriver. Il faut une résilience psychologique accordée à très peu d’êtres humains.
L’effet secondaire de ce massacre des pères fondateurs de la république, c’est qu’un pays, comme le Cameroun, est aujourd’hui extrêmement jeune. Près des deux tiers de la population ont moins de 30 ans. Ces jeunes, contrairement à leurs parents et grands-parents, ne se sentent pas redevables vis-à-vis du régime réactionnaire UNC / RDPC, ancré dans une tradition de vols électoraux systématiques, de déficiences développementales, de surendettement chronique, et de manque endémique d’emplois.
Le régime de Biya est tellement déconnecté qu’il ne semble même pas conscient de cette menace des jeunes, surtout quand il ne semble s’inquiéter que de ses enfants apparaissant « shootés » sur les réseaux sociaux: pourtant une vraie bombe sociale à retardement que même les millions dilapidés pour s’offrir les prestations privées des meilleurs rappeurs du monde ne parviendront pas à désamorcer.
Le Comité de Libération des Prisonnier Politiques – CL2P
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English version
The Legacy of Independence Heroes in the Francafrique
We could definitely say that – on the traces of a war of independence, in Cameroon, which completely decapitated Cameroon of its heroes, to install usurpers under the orders of Paris …and, nobody, even their puppet masters expect them to last this long…
We must Honor these True Fathers of Independence in Cameroon … Ernest OUANDIE, Ruben UM NYOBE, Félix MOUMIE, Ossende Afana and many others systematically murdered … Because the fictitious independence conceded by France on January 1, 1960, was done with those (Ahmadou Ahidjo, Paul Biya, etc …) who did not want it, and to better eliminate those who had fought for the ‘get. And real independence is unfortunately still to be conquered: with, as a bonus, the end of infantilizing symbols like the CFA Franc, the political paternalism of Paris, and the monopolies conceded on strategic economic sectors to French groups.
The kleptocrats might now wear African colors rather than the French colonial colors but their consistent self-interest explains their longevity in power. Still, this self-crafted legacy hinges mainly on a narrative of deliverance. They claim to have ended a period of civil war and brought about a newfound era of “appeased democracy”, stability, and marginal development. But their true legacy is of autocracy, of fear and corruption, and, ultimately, of contempt for and betrayal of those ordinary Africans they have long failed to serve.
This is the picture of Cameroon after 60 years of independence that has never been one, and finally deserves to become one.
More, human right organizations, such as the CL2P, can relate to these shadowy figures in Cameroonian history.
First, even before you get into the territory of legal repercussions and powerful people with lots to lose, it seems human nature is to resent advice/criticism from those down the chain of command.
Second, the CL2P understands that the distinction between freedom fighters and traitors or terrorists is very thin. One freedom fighter is somebody else terrorist. Thus, it is a thin line that different people place in different positions, usually depending on their own relationship to power.
Third, the CL2P has a frame of reference and an experience that relate to how these so-called marginalized figures are able to do what they do precisely because they are not like most of us, or how we’re told to be. They’re not ‘team players’, not ‘go along to get along’ personalities. They can be prickly and doctrinaire. They can seem obsessive, even unstable to many. To go against the crowd and the prevailing ethos requires a certain independence of spirit, but to withstand the opprobrium, threats, financial ruin and sometimes imprisonment or murder likely to come your way demands a psychological resilience that is bestowed on very few people.
A side effect of this massacre of the republic’s founding fathers, a country, such as Cameroon, is now overwhelmingly young, however. Almost two-thirds of the population is below the age of 30. These youth, unlike their parents and grandparents, do not feel indebted to the CNU/CPDM regime, instead focusing on a tradition of electoral thefts, developmental deficiencies, skyrocketing household debt, and a lack of jobs.
The Biya’s regime is so out of touch it does not even seems aware of this youth threat, especially, when they only seem to worry about its children appearing “woke” on social media as if that is the proper solution to these problems.
The Committee For The Realese of Political Prisoners – CL2P