Plus aucune nouvelle. Après une nuit de recherche, nous n’avons toujours aucune nouvelle de Roman Protasevich (26 ans) et de sa fiancée Sofia Sapega, kidnappés hier par le régime biélorusse. Si nous ne faisons rien, Roman risque la peine de mort.
Roman Protasevich est journaliste et activiste biélorusse. Hier matin, il a pris un vol Ryanair à Athènes en direction de Vilnius, deux capitales de l’Union européenne.
Le régime biélorusse a envoyé un avion de chasse pour intercepter l’avion civil européen, l’obliger à se poser et s’emparer de Roman.
Son crime? Avoir été l’initiateur de Nexta et Nexta Live qui sont devenus les médias de référence de l’opposition biélorusse, diffusant les images des manifestations massives contre Alexandre Loukachenko, le dictateur biélorusse au pouvoir depuis 1994.
L’avion dans lequel ils se trouvaient est reparti et a atterri dans la soirée à Vilnius (Lituanie). Sans eux.
Et sans les 4 agents pilotant cette mission hallucinante de kidnapping depuis l’avion lui-même.
Les passagers ont raconté la terreur de Roman quand il a compris que l’avion était entrain d’être détourné : « Il s’est juste tourné vers les gens et a dit qu’il risquait la peine de mort », a déclaré une passagère lituanienne du vol, Monika Simkiene.
Nous devons tout faire pour sortir Roman et Sofia des geôles où leurs bourreaux les détiennent. Et nous devons tout faire pour qu’un tel acte d’intimidation et de terrorisme d’État soit durement sanctionné.
Si nous sommes faibles, n’importe quel état autoritaire se permettra de détourner à l’avenir des avions civils survolant son territoire pour arrêter un opposant, kidnapper un journaliste, réduire au silence un réfugié, un dissident politique etc. C’est gravissime.
Des opposants de différents pays ont souligné hier qu’ils ne pourraient plus prendre l’avion.
Comment fera-t-on pour se rendre en Asie en survolant la Chine ou la Russie par exemple? Ce qui s’est passé hier va changer la donne internationale dans un sens désastreux si des mesures fortes ne sont pas prises immédiatement.
La faiblesse projetée par les dirigeants européens jusqu’ici met directement en danger notre sécurité à toutes et tous.
Or les réactions honteuses de la commissaire européenne aux transports (qui s’est félicitée de l’arrivée de l’avion à Vilnius sans mentionner Roman) et de RyanAir (qui n’a pas eu un mot non plus pour son passager kidnappé) ne vont pas dans ce sens.
Elles envoient des signaux inadmissibles de lâcheté.
Ce soir a lieu une réunion du Conseil européen — avec Emmanuel Macron, Angela Merkel, entre autres. Nous attendons des actes et non simplement des mots offusqués.
Je vais prendre différentes initiatives dans les institutions européennes pour demander de tout faire pour libérer Roman et sa compagne. Et exiger des sanctions européennes à la hauteur du crime international commis hier. Je vous tiendrai informés.
Les tyrans ne sont forts que de nos faiblesses. A force de renoncer à nos principes, nous les encourageons à faire ce genre d’actes. #FreeRoman