Dans un courrier adressé à Lefaso.net pour alerter l’opinion nationale sur les risques d’atteintes à sa vie par des services secrets camerounais ; Michel Biem Tong, journaliste, défenseur des droits humains et directeur du média en ligne HURINEWS, site d’information camerounais se consacré aux droits humains en appelle à la vigilance alors qu’il dit craindre pour sa vie à Ouagadougou où il jouit d’un statut de réfugier d’opinion.
Présenté par la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), comme membre du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC) et membre du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) depuis 2016, il a beaucoup travaillé sur la crise socio-politique et des violations des droits humains dans les régions anglophones du Cameroun, avant de rejoindre le pays de Thomas Sankara. Jusque-là inconnu du milieu médiatique et de l’opinion burkinabè, l’homme déclare dans ce courrier que sa vie est menacée par des escadrons de la mort, qu’il pense être vénus du Cameroun, son pays natal, pour lui faire la “peau”.
Aujourd’hui, résident au Burkina Faso, le confrère Michel Biem Tong dit être inquiet pour sa vie, alors qu’il bénéficie d’un statut de réfugié d’opinion. Une situation censée garantir son intégrité physique. Mais, force est de constater qu’à l’heure actuelle, le confrère Michel Biem dit être visité, depuis son domicile de Ouagadougou par des hommes de l’ombre du régime camerounais. Ceux-là même qui l’ont jeté en prison, explique-t-il. Selon ses propos, ceux-ci en veulent à sa vie, du fait de son statut d’homme de médias et de défenseur des droits humains. Une situation relative aussi à ses prises de position dans la crise des régions anglophones du Cameroun, régions sujettes aux conflits armés.
Michel Biem Tong explique que le 26 février dernier, vers 21h, alors que je revenais d’une course, ma voisine de cour m’a informé que des messieurs parlant un accent camerounais m’ont manqué et ont dit qu’ils cherchent un certain Michel Biem Tong, d’origine camerounaise qui habite dans la cour. La voisine m’a également dit que “le lendemain, les mêmes messieurs ont fait le tour des environs demandant des renseignements sur un camerounais qui vivrait en ces lieux”, écrit-il.
Le journaliste Michel Biem Tong écrit : “je soupçonne les services secrets camerounais, notamment la fameuse Division de la Sécurité Militaire, dirigée par un gradé (…) celui-là même qui m’a jeté en prison au Cameroun”
Pour Michel Biem Tong déjà, le 17 janvier dernier, un ami depuis le Cameroun l’a appelé par WhatsApp pour lui dire de faire attention, car de là où il est, le secrétaire particulier (d’un haut gradé de l’armée) celui-là qui l’avait mis en prison, est en mesure de l’atteindre parce qu’il serait le camarade d’un haut gradé de l’armée burkinabè. Aujourd’hui, inquiet pour sa vie, ce camerounais en détresse écrit : “je vous écris pour que vous m’aidiez à faire connaître ma situation au grand public”. Le web journaliste dit s’inquiéter et vie presque dans la clandestinité. En attendant que le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés et le gouvernement burkinabè se prononcent sur la protection à lui réservée ; Michel Biem Tong continue de vivre dans la méfiance, l’inquiétude et la hantise d’un futur incertain.
Edouard K. Samboé
Lefaso.net