Liberté sans ethnofascisme au Cameroun
Le CL2P a toujours écrit que l’indépendance des pays comme le Cameroun n’était qu’un changement cosmétique des modes de domination.
L’État post-colonial a toujours eu pour objectif de sécuriser la propriété et la relation de propriété. Dans ce « contrat social » hérité de l’esclavage et de la colonisation, les citoyens, y compris la prétendue opposition légitime, ne disposent que des droits que l’État leur a concédés et ces droits peuvent être supprimés à volonté par le tyran.
Nous avons donc un système politique fondé sur l’exclusion, la déshumanisation, le despotisme juridique et l’uniformité. Cela about dans l’ensemble à ce que nous voyons, c’est-à-dire comment les combats légitimes menés par l‘opposition sont constamment délégitimés puis gommés, et que certaines formes de violences d’État sont par contre elles légitimées au nom du bien public, sans remettre en cause les structures de l’État et les personnes qui en bénéficient. En pratique, comment le sujet gouvernable dans la post colonie doit accepter la violence comme le prix à payer pour que le système fonctionne. Il faudra aussi refléchir sur l’impact des décisions politiques sur la vie intime des gens ordinaires. En particulier, la manière dont les personnes soumises au stress toxique, aux traumatismes et à la justice arbitraire tendent eux-mêmes à blesser les personnes les plus proches d’elles.
Cela va sans dire, nous ne sommes plus des citoyens mais des consommateurs.
Comme on pouvait s’y attendre, par conséquent, une uniformité imposée par le despotisme juridique en tant qu’effort de l’État visant à neutraliser une opposition légitime et une «pensée dite scandaleuse», exprimant pour la plupart la vérité devant le pouvoir, qui est en fait considérée comme inviolable et sacrée par la constitution. Cette protection constitutionnelle du souverain qui est un souverain simplement parce qu’il contrôle l’État et le vaste appareil peuplé d’acteurs étatiques et non étatiques dédiés à la police de l’État.
Dans ce cadre, le CL2P est une étude de cas sur la nature et l’idéologie de la punition des prisonniers politiques dans un lieu où les prisons deviennent l’aboutissement logique d’une culture de l’impunité. Et la manière dont le président a fonctionné comme un « fantôme dans la machine », animant la poursuite de la répression politique et le maintien de l’ordre contre des menaces idéologiques et sa relation avec la politique de l’identité nationale. Il devient important de suivre l’évolution et la transformation des structures sociales et institutionnelles qui ont toujours tenté de criminaliser toutes les formes d’opposition politique légitime, puis de mesurer les conséquences de son intégration dans des pratiques de mobilisation totale pour la politique ethnofaciste.
Ce qui se passe, par conséquent, c’est la privatisation de l’État en réseaux patrimoniaux et clientélistes qui se cachent derrière le vernis de la constitution pour pratiquer des politiques d’exclusion et de nationalisme ethnique. Aussi, il est nécessaire d’opposer les politiques ethnofascistes au nationalisme civique et à l’amour des lois et à la loyauté à la loi au-dessus des dirigeants et des partis politiques. En effet, lorsque certaines personnes ont un pouvoir illimité et incontrôlable sur d’autres, personne ne peut être contraint de répondre de ses actes lorsqu’on lui demande : « Pourquoi ?». Certains de ceux qui détiennent le pouvoir se comporteront toujours comme des bêtes simplement parce qu’ils le peuvent. Et parce que le pouvoir absolu corrompt absolument.
Un rappel brutal de la nécessité d’une déclaration des droits dans un pays comme le Cameroun.
Aux États-Unis en effet, le Bill of Rights constitue les dix premiers amendements à la Constitution. Le Bill of Rights a pour objectif de conférer des libertés spécifiques aux citoyens et de limiter le pouvoir du gouvernement.
Bien qu’humains et criblés de défauts, les auteurs de la Constitution Américaine ont été brillants. Ils ont effectué des recherches pénibles sur différentes formes de gouvernements pendant plusieurs millénaires. Ils ont ensuite discuté et débattu avec ardeur de la manière dont le nouveau gouvernement fédéral devrait être construit. Et à travers ces arguments non politiquement corrects, la Constitution était le résultat final. Certes, leur considération était beaucoup plus crédible que la folie politique, narcissique et biaisée que nous voyons à l’œuvre au Cameroun.
Les auteurs ont découvert au cours de leurs nombreuses recherches que la nature humaine ne change pas. La Constitution et la Déclaration des droits ont été conçues dans cet esprit. Il s’agit donc d’un document intemporel, semblable à la grande littérature, qui reste également pertinent car il représente la nature humaine.
Et au fait, comme la nature humaine ne change pas, « le pouvoir absolu corrompt absolument ».
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
English version
Freedom without Ethnofascism in Cameroon
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesperson of the CL2P
The CL2P has always written that the independence of countries such as Cameroon was merely a cosmetic change in modes of domination.
The post-colonial state has always been about securing property and property relationship. In this “social contract” inherited from imperialism and colonization, citizens, including the so-called legitimate opposition, only have the rights that the state let them have and those rights can be taken away by the tyrant at will. Thus, we have a political system based on exclusion, dehumanization, legal despotism and uniformity.
Taken together, how oppositional battles are constantly being delegitimized and erased and some forms of state violence legitimizes in the name of public good while not challenging structures of the state and people who are benefiting from that violence. In practice, how the governable subject in the post-colony has to accept violence as the price to pay for the system to function. More, how political decisions impact ordinary people’s intimate lives. Particularly, how people subjected to toxic stress, trauma and justice tend to hurt people closest to them.
Within that system, it goes without saying that we are no longer citizens but consumers.
As expected, consequently, a uniformity enforced through legal despotism as a state effort to tamp down legitimate opposition and “outrageous thought” mostly speaking truth to power which is in fact considered inviolable and sacred by the constitution. This constitutional protection against the sovereign who is a sovereign simply because he controls the state and the massive apparatus populated by both state and nonstate actors dedicated to police the state.
Within that, the CL2P is a case study of the nature and ideology of punishment against political prisoners in a place where prisons become the logical culmination of a culture of impunity. And the way in which the president functioned as a “ghost in the machine” animating the pursuit of political repression and policing of ideological threats and its relationship to national identity politics. It becomes important to follow the evolution and transformation of social and institutional structures that has always attempted to criminalize all forms of legitimate political opposition and the consequences of its integration into practices of total mobilization for ethnofacist politics.
What happens, consequently, it is the privatization of the state into patrimonial and clientelist networks who hide behind the veneer of the constitution to practice policies of exclusion and ethnic nationalism.
Consequently, the necessity to oppose technofascism with civic nationalism and love of the laws and loyalty to the law over leaders and political parties. This is because when some people have unrestricted and unreviewable power over others — when no one can be compelled to answer for his actions when asked: “Why?” — some of those with power will behave like beasts simply because they can. And because absolute power corrupts absolutely.
A stark reminder of the necessity of a Bill of Rights in a country such as Cameroon.
In the United States, the Bill of Rights is the first ten amendments to the Constitution. The purpose of the Bill of Rights is to provide specific freedoms to citizens and limit the power of the government.
While human and riddled with faults, the Constitution’s authors were brilliant. They painfully researched different forms of governments over several millennia. They then arduously argued and debated how the new Federal government should be constructed. And through these non-politically correct arguments the Constitution was the end result. Certainly, their consideration was much more credible than the biased, narcissistic, political folly we see playing in Cameroon .
What the authors discovered in their considerable research was that human nature doesn’t change. The Constitution and the Bill of Rights were crafted with that in mind. It is therefore a timeless document, not unlike great literature, which also remains relevant because it captures human nature.
And to the point, as human nature doesn’t change, « absolute power corrupts absolutely. »
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesperson of the CL2P