M. Calibri ce n’est pas parce qu’on n’use pas des mêmes méthodes extrémistes et sensationnelles que vos camarades et vous, qu’on serait “bavard” ou moins efficace, voire partisan du maintien du statu quo dictatorial au Cameroun.
Nombre de vos aînés tenaient déjà tête à ce régime à Paris, quand vous n’y séjourniez même pas encore, ou que certains de vos camarades lui trouvaient encore quelques mérites, appréciant particulièrement les petites virées “show off” au Cameroun (malgré l’interdiction d’y séjourner qui pesait déjà sur certains d’entre-nous). Quand d’autres ne logeaient pas dans des cinq étoiles parisiens sous le prétexte de mener des enquêtes financières sur le dos de nos parents embastillés, qui croupissaient dans les mouroirs du dictateur dans une certaine indifférence générale au relent tribaliste.
Autant dire qu’en matière de résistance au régime trentenaire de Paul Biya, vous n’avez franchement aucune leçon à donner à certains d’entre-nous.
J’assume donc parfaitement d’avoir exprimé des réserves et même formulé une critique indirecte (sous forme d’un billet d’humour) sur ce qui m’a paru (peut-être avais-je tort) comme une recherche frénétique et dangereuse de buzz, et que vous considérez vous comme un autre trophée de guerre virtuelle ou à distance, ayant pu rencontrer le Président Macron puis son préfet réactionnaire de Paris, voire certains députés. Certains d’entre-nous connaissent parfaitement ce parcours institutionnel français (parfois de l’intérieur), jusque dans ses ramifications politiques et syndicales, sans pour autant s’être jamais vantés.
Vous comprenez donc pourquoi votre manière de faire ne correspond pas à ma conception pacifique du combat en faveur de l’alternance démocratique au Cameroun. Elle est aux antipodes de la vôtre, faîte essentiellement de violence verbale, avec cette haine sous-jacente envers toute forme de contradiction. Vous semblez malheureusement installé dans une impasse voire une escalade qui pourrait définitivement vous perdre, décrédibilisant à jamais dans les diasporas camerounaises la noble lutte en faveur du changement auquel nous aspirons tous, mais différemment.
Je refuse d’être associé à vos modes d’actions de quelque manière que ce soit. Je le dis, l’écris, et c’est mon droit le plus absolu.
Souffrez qu’il existe de la sorte un pluralisme dans la résistance à la dictature au Cameroun, sans se voir dépeindre en “tontinard” (pro-Kamto) ou sardinard” (pro-Biya).
JDE
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Ces “live” qui nous enrichissent mutuellement