Marafa Hamidou Yaya, un grand nombre de Camerounais en est conscient, était devenu, par sa longévité au pouvoir à travers les postes clés de Conseiller spécial du président de la République, de Secrétaire général de la présidence de la République et de Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, une quasi-icône dans le Nord du pays. Il y était perçu comme le 3ème président de la République, l’homme appelé à succéder inéluctablement à Biya Paul.
Bien mieux, au moment de son arrestation, son aura ne se limitait plus seulement au nord du pays. Elle s’étendait déjà sur l’ensemble du territoire. De très nombreux Camerounais l’avaient en effet déjà mentalement « agréé » comme futur président de la République. Il était ainsi devenu le seul de tous les hommes politiques en activité dans notre pays, à jouir d’une telle stature : président avant d’être élu.
Mais : patatras !!! Par son arrestation, tout cela s’est écroulé. Que s’est-il passé ? A-t-il commis des erreurs ? Si oui lesquelles ? Aurait-il pu les éviter ? A-t-il connu des trahisons ?
Quoi qu’il en soit, son élimination de la scène politique légale actuellement fait en même temps s’écrouler le rêve d’un « retour du pouvoir dans le Nord », ainsi que s’expriment de manière triviale les Camerounais, après la lamentable déconfiture de Bello Bouba Maïgari dans ce combat.
Ce livre reprend l’histoire de l’UNDP, sa naissance, son évolution, son apogée, et son déclin actuel, la question de l’inhumation du Président Ahidjo à Dakar, et se termine sur une réflexion générale sur l’accession au pouvoir pour un homme politique dans un pays du pré-carré français tel que l’est à ce jour le Cameroun.
Pour l’acquérir : www.amazon.com
Taper Enoh Meyomesse. Prix : 10 euros.
[spacer style=”1″]
N’en déplaise ou non…Dieudonné Enoh est dans son rôle d’écrivain qui interpelle, questionne, analyse, et nourrit la réflexion…
Même si l’on ne peut raisonnablement penser que la popularité et la respectabilité dont jouit Marafa Hamidou Yaya sur toute l’étendue du territoire camerounais se réduisent uniquement à sa longévité dans ce régime (puisque d’autres comme Joseph Owona ont aussi longtemps occupé des portefeuilles ministériels), ni à ses origines septentrionales…Mais davantage à son indéniable charisme, sa probité morale, sa compétence, et son exceptionnelle connaissance (comme nul autre de ses anciens collègues et camarades) du Cameroun profond; qu’il a sillonné sans arrêt pendant plus d’une décennie comme ministre de l’administration territoriale, poste dans lequel il n’était pas naturellement destiné (lui l’ingénieur pétrochimiste), artisan de la décentralisation administrative…
C’est pour cela qu’il est redouté par ce régime et qu’il en devient naturellement la personne la mieux indiquée pour mener à bien la transition qui pointe à l’horizon au Cameroun – les accusations et sa condamnation arbitraire pour une grotesque complicité intellectuelle de détournement de deniers publics s’étant révélées aux yeux du monde comme une machination agitée par les faucons du régime en place (notamment les frères et cousins du village du prince) pour l’éliminer de la course présidentielle.
Une élection véritablement transparente au Cameroun ne saurait exclure un ressortissant du Nord au motif d’un axe Nord-Sud anachronique. Car ce serait priver les ressortissants de la région la plus peuplée du Cameroun du droit de porter leurs suffrages sur un candidat (Marafa Hamidou Yaya ou un autre) de leur choix.
Simple exigence démocratique.
Joël Didier Engo, Président du CL2P