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L’ONU réclame des enquêtes dans les zones anglophones du Cameroun
Adama Dieng, le conseiller spécial de l’ONU sur la prévention du génocide, appelle les autorités camerounaises à mener “immédiatement” des enquêtes sur les assassinats commises dans les régions anglophones du Cameroun.
“Les crimes commis par les deux parties doivent faire l’objet d’enquêtes appropriées et indépendantes, et les auteurs de ces crimes doivent être traduits en justice de toute urgence“, affirme Adama Dieng dans un entretien avec la BBC.
Les indépendantistes des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun et les forces gouvernementales ont été accusées d’enlèvements, d’exécutions extrajudiciaires et d’incendies de villages.
Adama Dieng invite les deux parties à “se mettre autour de la table et dialoguer pour mettre fin au conflit”.
“Ce qui m’inquiète, c’est qu’il y a encore beaucoup de morts, plus de 400 pour le moment. Des crimes atroces ont été commis. Nous avons besoin d’un dialogue politique, mais aussi d’une demande de justice”, ajoute-t-il.
Les forces gouvernementales camerounaises ont également été accusées de violations des droits de l’homme contre des civils, dans la lutte qu’elles mènent contre le groupe islamiste Boko Haram dans le nord du pays.
Adama Dieng s’est par ailleurs prononcé sur les critiques visant la Cour pénale internationale (CPI), une juridiction des Nations unies souvent accusée de ne poursuivre que des Africains.
“Il est regrettable que l’on ait aujourd’hui l’impression que la CPI est sélective. Ce n’est pas vrai”, a-t-il soutenu.
La CPI est un important moyen de dissuasion important contre les crimes de guerre commis dans le monde, selon M. Dieng.
“L’histoire a montré que la CPI est un tribunal indépendant (…) L’affaire concernant l’actuel président du Kenya, Uhuru Kenyatta, a été classée. Nous avons également vu ce qui s’est passé dans le cas de Jean-Pierre Bemba, qui a également été acquitté en appel”, souligne-t-il.