L’Union européenne reconnait que le scrutin du 7 octobre s’est déroulé dans l’ensemble calmement dans le pays. Même si Bruxelles regrette que les populations en âge de voter n’ont pu exercer leur devoir citoyen dans les provinces anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest.
L’UE demande ainsi au président Paul Biya “d’être à l’écoute des propositions de la société civile et des autorités religieuses pour une résolution pacifique et durable de la crise, et qu’un processus de dialogue soit lancé au plus tôt avec tous les acteurs en faveur de la paix”.
Paul Biya, un homme sage ?
Charles Atangana Manda, responsable de l’Observatoire des médias au ministère de la communication, par ailleurs membre de la cellule de communication du RDPC, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais au pouvoir, salue cette déclaration de l’UE. Mais il estime que “si des terroristes prennent des armes pour empêcher les enfants des régions anglophones du Cameroun d’aller à l’école, le gouvernement Camerounais se doit d’être soutenu à travers la planète. Selon lui, “le président Paul Biya est un homme sage qui va s’adosser sur la conscience, de la paix qui habite chaque Camerounais pour résoudre la question du Nord-ouest et du Sud-ouest.”
Ouverture démocratique
Dans son communiqué, l’Union européenne demande “le renforcement du cadre légal et institutionnel des élections au Cameroun afin de le rendre plus inclusif, et susciter l’adhésion de tous les Camerounais.” L’UE considère de telles réformes comme cruciales et se tient prête à accompagner ce processus peut-on lire dans le communiqué. Enfin, Bruxelles note en particulier que tous les recours introduits par les candidats de l’opposition ont été rejetés.
Conditionnalités de l’aide
Pour sa part, le député allemand du parti libéral FDP Christoph Hoffmann suggère que son pays impose des conditions à l’aide bilatérale au Cameroun. “Il y a des raisons pour imposer des conditions avec l’aide ou l’argent que l’Allemagne va donner au Cameroun. Et les conditions doivent être vraiment strictes, concernant la liberté de la presse, la démocratie. Comme ça, j’espère qu’on va faire quelque chose pour les jeunes au Cameroun”, a-t-il déclaré à la DW.
Il reste que l’Union européenne a promis d’œuvrer pour le développement et la stabilité Cameroun, sans évoquer toutefois des conditionnalités. Ce qui contraste avec le souhait du député allemand, Christoph Hoffmann. Pour espérer influencer Berlin à prendre position, le député allemand du parti libéral compte adresser une lettre à la Chancelière Angela Merkel et au ministre des Affaires étrangères Heiko Maas. “J’espère que ceci aura un impact”, a conclu Christoph Hoffmann. Le député allemand qui suit régulièrement la situation sociopolitique au Cameroun.
Source : dw.com