La diplomatie française manie le cynisme avec une forte dose de contradictions.
Non seulement elle semble avoir clairement instrumentalisé un embargo économique et financier avec arrêt des désertes commerciales du Mali; mais continue à vouloir faire survoler le territoire Malien par des aéronefs militaires, au nom voulu des accords internationaux qu’elle a été la première à violer en imposant l’isolement régional de ce pays, fermant toutes les frontières et échanges avec ses voisins….
Cette manière d’asphyxier un pays supposé indépendant et souverain participe de la prévalence d’une mentalité coloniale qui n’a absolument rien à voir avec la promotion d’un retour à l’ordre constitutionnel, puis d’un pouvoir civil légitime…
Clairement la France poursuit ici un agenda propre dans cette sous région, sous couvert de la lutte contre le terrorisme. Il appartient dès lors aux peuples d’Afrique de s’y opposer solidairement, puisque les pantins de chefs d’États placés par la France à la tête des États françafricains obéissent au doigts et à l’œil aux ordres de Paris à travers la CEDEAO, y compris au détriment comme au Sénégal des intérêts de leurs pays et populations pénalisés directement par cet embargo illégal contre le Mali.
JDE
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La France et les Européens restent au Mali, “mais pas à n’importe quel prix”, dit Le Drian
La France et les Européens, engagés militairement dans la lutte antijihadiste au Mali, veulent rester “mais pas à n’importe quel prix”, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian à l’issue d’une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Brest.
“Si nous sommes au Mali, nous y restons, mais pas dans n’importe quelles conditions”, a-t-il répété, alors que la tension est à son comble entre la junte malienne et l’Union européenne, qui prépare, dans le sillage des pays ouest-africains, des sanctions contre les militaires maliens ayant repoussé les élections et la transition de plusieurs années.
“Nous préparons des sanctions à l’encontre de ceux qui font obstruction” à la transition, avait auparavant déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell lors de la conférence de presse finale.
Les Maliens ont répondu massivement vendredi à l’appel de la junte au pouvoir à Bamako à manifester contre les sanctions ouest-africaines.
“Si on est en sécurité pour manifester, on doit surêement être en sécurité pour voter”, a ironisé M. Le Drian alors que la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a argué de l’insécurité persistante dans le pays pour repousser jusqu’à cinq ans les élections initialement prévues en février 2022.
Le Mali est plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012, et a connu deux coups d’Etat en août 2020 et mai 2021.
La France, militairement présente au Mali depuis neuf ans pour lutter contre les jihadistes, est en train d’y réduire ses effectifs tout en maintenant des troupes dans le nord du Mali à Gao, Ménaka et Gossi.
Les Européens eux sont présents dans la force Takuba, composée de forces spéciales et fort de près de 900 militaires, mais le déploiement d’instructeurs russes ces dernières semaines suscite inquiétude et colère.
Pour l’UE et la France, il s’agit de mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner. M. Le Drian a accusé mardi ce groupe de “soutenir” la junte au pouvoir au Mali sous couvert de lutte antijihadiste.
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Quitter le Mali ou y rester, le dilemme de la France et des Européens face aux mercenaires russes de Wagner
Paris avait fait du report des élections maliennes, prévues initialement en février, et surtout de l’arrivée du groupe paramilitaire russe une ligne rouge. Mais le discours semble aujourd’hui moins catégorique et tout semble être fait pour gagner du temps.
Tout le monde en convient à Paris comme à Bruxelles : l’arrivée des mercenaires de la société privée russe Wagner illustre la « fuite en avant » de la junte au pouvoir au Mali depuis le coup d’Etat de mai 2021. Mais, après l’annonce, le 9 janvier, de sanctions très dures de la part de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à l’encontre du régime du colonel Assimi Goïta, la situation demeure extrêmement floue sur les conditions du maintien des forces françaises, européennes et onusiennes dans un pays ciblé par les djihadistes.
Le sujet a fait l’objet de longues discussions, vendredi 14 janvier, à Brest, lors de réunions des ministres des affaires étrangères et de la défense des Vingt-Sept. Alors que, avant Noël, Paris laissait régulièrement entendre que le report des élections maliennes prévues initialement en février et surtout l’arrivée du groupe Wagner seraient « une situation inacceptable », comme l’avait notamment déclaré la ministre des armées, Florence Parly, à France 24, le 6 décembre, tout semble être fait aujourd’hui pour gommer ce qui apparaissait comme une ligne rouge et gagner du temps.
Lire aussi : Au Mali, les mercenaires Wagner progressent au centre du pays
Les mises en garde à l’égard de Bamako et de Moscou n’ayant pas fonctionné, la France est aujourd’hui aux avant-postes de cette manœuvre diplomatique doublée d’un défi sécuritaire. A trois mois des échéances électorales françaises, l’exercice est acrobatique, personne ne s’en cache au sein du ministère des armées ou au Quai d’Orsay. Mais les apparences sont sauves, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ou Mme Parly ayant toujours pris soin d’éviter la moindre déclaration liant le destin de l’opération « Barkhane », déployée au Mali depuis 2014, à ce changement de donne géopolitique. « Nous aviserons le moment venu », avait encore affirmé la ministre des armées à France 24.
D’après nos informations, rien n’est donc décidé sur un éventuel retrait. A ce stade, les Français privilégient même plutôt, avec leurs partenaires européens, l’option du maintien de leur engagement. Le tout, comme l’a répété M. Le Drian vendredi, en accroissant la pression sur la junte afin de la persuader d’accepter la tenue d’élections le plus tôt possible, et non dans cinq ans comme elle l’a esquissé. Un certain nombre de figures politiques maliennes soupçonnées de faire « obstruction à la transition » devraient ainsi être sanctionnées par les Européens.
La situation « n’est plus une affaire franco-malienne »
Tout l’enjeu aujourd’hui pour Paris, dont les relations avec la junte sont exécrables, est de ne pas apparaître trop seule dans cette gestion de crise. « La situation au Mali et au Sahel est une affaire africaine et européenne, ce n’est plus une affaire franco-malienne », a ainsi assuré, le 12 janvier, M. Le Drian.
Au-delà de l’affichage diplomatique, les problèmes qui se posent sont aussi militaires et opérationnels. L’Union européenne (UE), investie au Mali à travers une Mission de formation initiale des militaires maliens, appelée EUTM, va-t-elle poursuivre ses activités ? « Nos missions vont continuer pour l’instant », a indiqué, jeudi, Josep Borrell, le haut représentant européen pour les affaires étrangères, en signalant que l’UE avait suspendu son aide budgétaire à l’Etat malien : « Nous voulons rester engagés, mais cela ne doit pas se faire à n’importe quel prix. »
Malgré de nombreuses insuffisances, l’EUTM est en effet le premier maillon de formation des Forces armées maliennes (FAMa). La présence de mercenaires de Wagner ou du moins d’instructeurs russes – plus de 200 à Tombouctou, comme l’a reconnu la junte, le 5 janvier – pose donc particulièrement problème à l’UE, car elle pourrait se retrouver à former et équiper des Maliens passés au préalable entre les mains des Russes. En République centrafricaine, où les mercenaires de Wagner sont omniprésents, l’UE a, en décembre, suspendu pour ces raisons l’essentiel de ses activités. A ce jour, « leur présence n’est pas aussi importante au Mali qu’en RCA », a observé M. Borrell, « mais le risque que la situation s’aggrave est évident ».
La question de la formation initiale des soldats maliens n’est pas moins anodine pour la coalition de forces spéciales européennes « Takuba ». Sur le strict plan géographique, « Takuba » et les Français de l’opération « Barkhane » n’interviennent pas dans la même zone que les militaires ou paramilitaires russes. Ces derniers sont pour l’instant plutôt déployés dans le centre du Mali, notamment à Tombouctou, tandis que « Takuba » et « Barkhane » sont autour de Gao, Gossi et Ménaka, à quelques centaines de kilomètres de là. Mais jusqu’ici le cœur du travail de « Takuba » était de faire de l’accompagnement au combat des soldats maliens après leur passage par l’EUTM…
Lire aussi : « Takuba », l’embryon d’une force européenne
A Brest, la ministre suédoise Ann Linde a, elle, déjà annoncé le non renouvellement du mandat d’un an des troupes suédoises (une centaine), au sein de « Takuba ». « Nous savons désormais qu’il y a le groupe Wagner et, s’il gagne en influence, nous ne pourrons pas continuer », a-t-elle dit. D’autres pays, que la France avaient convaincus ces dernières années de participer à la coalition européenne, vont-ils eux aussi se désengager ? Les débats en ce sens pourraient gagner en intensité à Berlin, alors que le Bundestag doit renouveler pour sa part, en mai, le mandat encadrant le déploiement de soldats allemands au Mali (environ 1 300), notamment dans l’EUTM.
Nouvel angle d’attaque contre la présence française
D’autant que les autorités maliennes ont ouvert un nouvel angle d’attaque contre la présence française, mercredi 12 janvier, au sujet des ravitaillements aériens. Alors que les opérations antidjihadistes menées par les militaires français et maliens se poursuivent officiellement sur le terrain, la junte a contesté pour la première fois le survol de son territoire par un appareil de transport logistique français de type A 400M. Celui-ci effectuait une liaison entre Gao et Abidjan, en Côte d’Ivoire, où la France dispose d’une importante base arrière militaire.
Selon des documents que Le Monde a pu consulter, le survol du Mali par des avions militaires avait été soigneusement préservé des sanctions prises par la Cedeao le 9 janvier, notamment de la fermeture des espaces aériens de tous ses Etats membres. « Nous considérons que ces interdictions de vol ne concernent pas les vols militaires », a insisté jeudi Florence Parly, depuis Brest. Les autorités maliennes semblent avoir fait le choix d’une interprétation plus restrictive, alors même qu’un accord de coopération entre Paris et Bamako datant de 2013 et révisé en 2020, encadre ces survols.
Si sous la pression des Russes, la France et ses partenaires décidaient de quitter le Mali, ou se trouvaient évincés de facto par la junte, rien ne dit qu’un transfert de « Takuba » dans un pays frontalier soit possible. Le Niger, par exemple, où les Etats-Unis sont très présents, et où l’état-major des armées a renforcé son implantation ces derniers mois dans le cadre de la réorganisation de « Barkhane », a fait savoir qu’il ne souhaitait pas de ce type de coalition sur son sol.
La question des 13 000 casques bleus
Reste enfin la question du sort des quelque 13 000 casques bleus de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma). Sur le terrain, ce sont eux les plus concernés par la réorganisation de « Barkhane » et la cohabitation avec les Russes. Une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies a eu lieu, le 11 janvier, au sujet du Mali, mais aucune décision n’en est sortie. « Le mandat de la Minusma arrive à son terme en juin, la question n’est donc pas urgente », indique une source diplomatique. « Plus le temps passe, plus les Etats contributeurs, européens en particulier, vont se poser des questions. J’ai du mal à penser que l’on puisse rester si la junte ne fait rien et si les Wagner pillent, violent et captent les ressources », pronostique cependant ce diplomate.
Lors de son discours, le représentant spécial onusien pour le Mali, M. El-Ghassim Wane, n’a pas prononcé le mot « Wagner ». Il s’est attaché à plaider pour de nouvelles élections tout en présentant un sombre tableau de la situation sécuritaire et humanitaire. Le nombre de déplacés a doublé entre 2020 et 2021, passant de 200 000 à près de 400 000 personnes, a-t-il décrit, et quelque 28 casques bleus ont perdu la vie en 2021, dont 7 rien qu’en décembre.
Elise Vincent et Philippe Ricard(Brest, envoyé spécial)
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Assimi Goïta: le jour de gloire
Et si la popularité apparente du colonel Assimi Goïta se nourrissait des tensions et autres rivalités fréquentes avec Paris ? Le taciturne chef de la junte malienne se forge, sans mot dire, une image de résistant. Les slogans à sa gloire succèdent aux attaques en règle contre la France.
Lors des manifestations organisées en réaction aux sanctions prises contre le Mali, la foule n’a cessé d’acclamer le nom du colonel Assimi Goïta. Certains intervenants l’ont même comparé à Thomas Sankara. Comment expliquer que la popularité du chef de la junte malienne va grandissante, au fur et à mesure que tombent les sanctions, ou que la communauté internationale s’emploie à démolir son action ?
En politique, les pressions insistantes et les sanctions intempestives peuvent parfois aboutir à des effets pervers, à l’opposé des objectifs poursuivis. C’est un peu ce à quoi l’on assiste, au Mali. Le recours aux mercenaires est ce qu’il y a de plus désastreux, pour un État, quel qu’il soit. Mais, parce que c’est la France qui s’opposait à ce choix, une partie de la population malienne en est venue à considérer que si cela gêne la France, c’est donc une bonne chose pour le Mali. Vous avez vu à quelle vitesse les sanctions décidées par la Cédéao ont été présentées comme la conséquence d’une instrumentalisation des États ouest-africains par certaines puissances extérieures, en l’occurrence la France !
L’enjeu, pour Paris, est de prendre garde à ne pas se muer en allié objectif de la junte malienne. Chaque fois que la France s’élèvera contre une orientation prise par Bamako, une partie du peuple malien en déduira que c’est parce que ces dirigeants agissent pour le bien de leur pays. Peut-être est-il temps, pour Paris, de laisser Assimi Goïta face à son peuple, qui le jugera sur ce qu’il fait, et non plus sur les apparences de rivalités avec l’ancienne puissance colonisatrice.
Il reste que ces sanctions auront des conséquences pour d’autres États ouest-africains.
Oui, et c’est d’autant moins anodin que les importations et les exportations maliennes représentent le quart, sinon le tiers des activités de certains ports du golfe de Guinée. Plus largement, le poids des commerçants maliens est considérable, dans le chiffre d’affaires de certaines économies ouest-africaines, déjà affaiblies par les conséquences de la pandémie. Aucune aide extérieure ne pourra compenser un tel manque à gagner.
Certains aspects de ces sanctions laissent cependant perplexes. Les textes qui régissent ces institutions autorisent-ils ce qui, vu de loin, donne l’air d’être une confiscation de fonds appartenant au peuple malien ? Par ailleurs, n’était-ce pas une maladresse, pour l’UEMOA, que de s’être invitée en terre ghanéenne pour décider de sanctions aussi importantes, surtout lorsque l’on connaît les réticences des anglophones par rapport à la Zone franc ?
La manifestation contre les sanctions est devenue un meeting de soutien à Assimi Goïta, magnifié par le Premier ministre, paraît-il.
Choguel Maïga est arrivé en tenue militaire et, d’emblée, a annoncé que le destin de l’Afrique se jouait, à l’instant, au Mali. Et d’égrener les soutiens qui leur arrivaient de partout… de toute l’Afrique, et de bien au-delà. Il a alors chanté les louanges d’Assimi Goïta, avec une ferveur telle que nul n’oserait questionner la sincérité de tant de révérence.
« Nous n’avons peur que de Dieu et du peuple malien »… Fort heureusement, conclut-il, « Dieu et le peuple sont avec le gouvernement de transition ».
Devant cette foule surexcitée, Place de l’Indépendance, les orateurs se succédaient, pour faire acclamer le nom du président-refondateur Assimi Goïta, que certains ont cité dans la lignée des héros de l’histoire millénaire du Mali, tels Sonni Ali Ber, ou l’Almamy Samory Touré.
Où l’on apprend, pêle-mêle, qu’il n’y a plus de transition, que le pays est entré en Résistance, et même déjà dans une révolution, dans une refondation. « Peuple invincible. Peuple très intelligent ! Aujourd’hui, nous sommes 20 millions de militaires ! », clamera le Premier ministre. Difficile de distinguer le griot servile du partisan convaincu.
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Mali : vers une asphyxie de l’économie ?
Outre les sanctions de la Cédéao, le Mali pourrait aussi être touché par les sanctions de plusieurs institutions internationales.
Les sanctions actuelles peuvent conduire le Mali à se retrouver à court de liquidités et posent donc la question de savoir combien de temps le pays pourra tenir. A ceci s’ajoute aussi la possibilité de voir le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale adopter à leur tour des sanctions.
Lire aussi: Mali : la junte mobilise la rue pour soutenir sa transition
Des réserves disponibles
L’embargo sur les échanges commerciaux et les transactions financières, mais aussi le gel des avoirs du Mali au sein de la banque de l’UEMOA, risquent d’acculer ce pays qui pourrait vite se trouver à court de liquidités.
“Les alternatives existent…” Yves Ekoué Amaïzo (économiste)
Les autorités maliennes n’ont ainsi pas pu réaliser une émission obligataire de 30 milliards de francs CFA sur le marché régional.
Avec les sanctions de la Cédéao, les autorités militaires de transition sont donc dans une posture difficile. De l’avis de nombreux observateurs, elles ne pourraient tenir que quelques semaines. Mais l’économiste Yves Ekoué Amaïzo est plus optimiste.
“Le stock de la dette totale du Mali, d’après les rapports de la Banque mondiale, s’élèverait à environ six milliards de dollars en 2020, essentiellement dû à des entités publiques. Le revenu national brut du Mali, en gros sa richesse, s’élève à 16, 7 milliards de dollars en 2020. Je n’ai pas pu trouver les chiffres des réserves internationales du Mali parce que depuis plusieurs années ce n’est pas documenté. Ce qu’il y a de sûr c’est que le Mali a plus de six mois de réserves devant elle“, explique l’économiste.
“Ces sanctions auront bientôt un effet dramatique…” Serigne Bamba Gaye (Analyste)
Pourtant, les effets des sanctions sont bien réels, rappelle Serigne Bamba Gaye, spécialiste des relations internationales et en analyse stratégique.
Selon lui, “le Mali ne sera pas en mesure d’importer, de faire face à ses engagements sur le plan international. Les opérateurs économiques maliens ne pourront pas véritablement continuer à mener leurs activités… Ces sanctions auront bientôt un effet dramatique tant pour le gouvernement, les opérateurs économiques que pour le reste de la population”.
La crainte d’autres sanctions
Outre la Cédéao, l’Europe se préparerait également à sanctionner le Mali, sous l’impulsion de la France, et il n’est pas exclu que le FMI et la Banque Mondiale en fassent de même.
Mais pour l’économiste Chérif Salif Sy, vu l’indignation suscitée par les sanctions économiques de la Cédéao, les institutions internationales pourraient éviter de lui emboîter le pas.
“Il faut sortir de la situation très rapidement” Chérif Salif Sy (économiste)
Chérif Salif Sy précise toutefois qu’en l’état actuel, la marge de manœuvre des autorités maliennes de transition est assez restreinte.
“Evidemment ils vont avoir le soutien de pays comme la Russie et d’autres, la diaspora va continuer à payer la scolarité, la nourriture et les frais de santé pour leur famille. Mais ce n’est pas cela qui va soulager le Mali”, craint l’économiste.
Pour Chérif Salif Sy, le pays ne pourra pas tenir longtemps, il recommande donc de tout faire pour sortir rapidement de cette situation.