Qui est assez naïf pour croire que des manifestants contre le Franc CFA peuvent menacer de prendre l’ambassade de France au Cameroun d’assaut, dans un pays où la moindre manifestation nécessite l’autorisation du régime en place; quand elle n’est pas simplement et purement interdite d’avance par un chef de terre?
La main du régime dictatorial de Yaoundé est incontestablement derrière ce grossier chantage populiste fait à la France à travers sa représentation diplomatique à Yaoundé.
Mais dans quel but? Là est toute la question.
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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Cameroun – Sécurité: Une alerte à l’ambassade de France à Yaoundé
L’ambiance était particulière le 7 avril 2017 à l’ambassade de France à Yaoundé. La Nouvelle Expression (LNE) en kiosque ce 10 avril 2017 décrit que les forces de sécurité ont investi les alentours de cette représentation diplomatique située au Plateau Atemengue, dans le 3è arrondissement de Yaoundé.
« Du lieu-dit, Voirie municipale à Yaoundé à l’Assemblée nationale, toutes les voies d’accès de la représentation diplomatique de la France sont bouclés par le dispositif sécuritaire inhabituel. Gendarmes et policiers lourdement armés et prêts à dégainer, filtrent les accès. Il faut montrer patte blanche et rassurer d’ailleurs sur sa raison. A défaut, il faut simplement se mettre hors de portée des hommes en tenue », raconte notre confrère.
La raison de cette ambiance inhabituelle, une alerte. Une source proche de l’ambassade affirme que les diplomates « ont reçu des informations selon lesquelles des manifestants allaient prendre d’assaut l’ambassade ce jour ». Aucune information n’a cependant circulé sur l’identité des manifestants.
LNE indique dans la suite que des manifestants sont arrivés au Consulat de France à Douala. « Des opposants au Franc Cfa venus cracher leur mécontentement à la représentation diplomatique de l’ancienne puissance coloniale », lit-on. Ils estiment que la France, à travers cette monnaie, « tient les laisse les Etats africains ».
Selon l’un des manifestants Jules Njawé, fils de Pius Njawé, fondateur du journal Le Messager, « La manifestation vise à libérer les fonds des Etats bloqués sur le compte des opérations en France et aussi pour leur sortie du Cfa, parce que nous sommes plus colonie, mais libres », explique ce dernier. Dans ce sens, un groupe de personnes regroupées sous l’appellation de militants de l’indépendance économique de l’Afrique francophone, avaient dans ce sens, annoncé des manifestations simultanées dans plusieurs villes d’Afrique.