Le magnat de la presse hongkongais Jimmy Lai a été condamné ce vendredi 16 avril à 14 mois de prison pour son rôle dans l’organisation en 2019 d’une des plus grandes manifestations en faveur de la démocratie. Quatre autres militants pro-démocratie ont été condamnés à des peines allant de 8 à 18 mois.
Jimmy Lai faisait partie des neuf personnalités de l’opposition reconnues coupables d’avoir organisé et participé à ce rassemblement. Selon les organisateurs, cette manifestation avait réuni 1,7 million de personnes, soit près d’un Hongkongais sur quatre. Ce chiffre n’a pu être vérifié indépendamment.
C’est la première fois que ce patron de presse de 73 ans, actuellement en détention provisoire pour avoir enfreint la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin en juin 2020, est condamné pour son action militante.
Jimmy Lai a d’abord été condamné à 12 mois de prison, avant d’écoper huit mois d’emprisonnement supplémentaire pour une autre manifestation contre le gouvernement. Comme une partie des peines seront effectuées simultanément, il ne fera que 14 mois de détention.
Par ailleurs, quatre autres militants ont été condamnés à des peines allant de 8 à 18 mois. Ces faits étaient passibles d’une peine de cinq ans d’emprisonnement.
Vétérans de la lutte pour le suffrage universel
Parmi les autres prévenus, figuraient l’ex-députée de l’opposition et avocate Margaret Ng, 73 ans, et l’avocat Martin Lee, 82 ans. Ce dernier avait été choisi par Pékin avant la rétrocession en 1997 pour rédiger la Loi fondamentale qui sert de mini-Constitution dans la région semi-autonome. Tous deux ont été condamnés à des peines de prison assorties d’un sursis.
Les autres militants condamnés sont membres du parti travailliste ou du Front civil des droits de l’Homme (CHRF), coalition qui avait organisé les plus grandes manifestations en 2019.
La plupart de ces vétérans de l’opposition hongkongaise, souvent des apôtres de la non-violence, ont passé des décennies à se mobiliser en vain pour l’instauration d’un véritable suffrage universel.
Vaste campagne de répression
Des sympathisants, des proches, des journalistes et des diplomates – représentant l’Union européenne, les États-Unis, le Canada, la Suède, l’Australie, l’Allemagne et la France – ont assisté à l’audience.
Les manifestations de 2019 ont régulièrement dégénéré en affrontements avec la police anti-émeute. En réponse à ce mouvement, Pékin a imposé à Hong Kong une loi draconienne sur la sécurité nationale et une vaste campagne de répression à l’encontre de la dissidence.
La pouvoir chinois a également adopté une réforme radicale du système électoral de Hong Kong, qui marginalisera totalement l’opposition.
Texte par : RFI