Le Cameroun est un pays de liberté. Le refrain est repris dans la quasi-totalité des prises de paroles publiques des thuriféraires du pouvoir de Yaoundé. La réalité dans la pratique est pourtant moins évidente que cela. Ce qui fait dire à Le Jour que les libertés publiques au pays de Paul Biya sont de plus en plus restreintes.
Dans son édition du 28 avril 2016, le journal fait remarquer que plusieurs réunions de partis politiques de l’opposition ou des acteurs de la société civile ont été interdites ces derniers mois pour des raisons de «troubles à l’ordre publique». Pour contourner l’obstacle, des formations politiques ont entrepris quelques initiatives.
D’abord le dialogue, indique le quotidien privé : « C’est dans ce sens que Maurice Kamto, le président du Mouvement de la renaissance du Cameroun (MRC) a rencontré le25 avril 2016 René Emmanuel Sadi, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd). Il dit qu’il est allé se plaindre se plaindre auprès du ministre de l’intérieur des agissements des autorités administratives, qui selon lui discriminent son parti politique. Dans un communiqué rendu public par les responsables de communication de son parti, l’on apprend que la discussion s’est déroulée de manière courtoise. Il a dit au ministre d’intervenir afin que les sous-préfets laissent son parti se mouvoir. Il a pris le cas de Bertoua où le meeting de son parti aurait été interdit par l’autorité administrative locale ».
Outre cette voie, certains partis effectuent des protestations dans la rue, ajoute Le Jour : « En sus de ces mesures, certains partis ont aussi opté pour la protestation dans les rues. D’où le concept de ‘‘vendredi noir’’. Et en général, ceux qui ont opté pour cette voie paient le prix. Ainsi, le 8 avril 2016, Edith Kah Walla, leader de Cameroon People’s Party, a été interpellé et gardé des heures durant à la PJ de Yaoundé. Elle était avec d’autres militants. Son péché, c’est d’avoir distribué des tracts pour inciter les citoyens à observer un ‘‘vendredi noir’’ en protestation contre une possible révision constitutionnelle ».
Notre confrère cite aussi le cas de Parfait Mbvoum. Le président de la circonscription électoral du Sdf de Yaoundé IV a initié un contre appel en réponse aux appels des militants du RDPC à leur président national pour la candidature de Paul Biya à la prochaine élection présidentielle. Mais il a eu maille à partir avec l’autorité administrative.
Source: Jean-Marie NKOUSSA | Cameroon-Info.Net