Meurtres extrajudiciaires et Politique des boucs émissaires au Cameroun
Pris en flagrant délit de dissimulation de crimes de guerre à travers des images enregistrées puis abondamment partagées sur internet, le gouvernement camerounais tente désespérément de répondre avec de la bonne «com». Pourtant dans ce drame comme dans de nombreux autres niés puis dissimulés, l’arbre d’une “repentance” officielle ne fait que cacher une forêt de tant d’autres exécutions sommaires et crimes contre l’Humanité planifiés et programmés par un gouvernement tyrannique dans un pays en voie de devenir un État défaillant. Nous sommes en effet face à un organe politique qui s’est progressivement désintégré, au point où les conditions et les responsabilités de base d’un gouvernement souverain ne fonctionnent plus et ne peuvent pas être correctement assumés.
Il n’y a donc aucune raison de prendre le gouvernement camerounais au sérieux parce que, à l’évidence, quelques comparutions devant des juridictions militaires camerounaises ne suffiront pas à faire toute la lumière sur tous les crimes de sang perpétrés par des forces de sécurité éthiquement déviantes dans le cadre de la lutte légitime contre le terrorisme au Cameroun.
La nécessité d’une véritable enquête internationale n’a jamais été aussi pressante, afin que l’échelle des responsabilités dans toute la chaîne de commandement militaire soit clairement établie, et que des poursuites soient engagées, aussi bien à l’encontre des auteurs que des donneurs d’ordres devant les juridictions internationales, au premier rang desquelles la Cour Pénale Internationale (CPI).
Malheureusement une tyrannie sanguinaire évoluant depuis plus de trois décennies dans un sentiment d’impunité générale, ne comprend pas un autre langage.
De plus, une enquête internationale est de plus en plus urgente depuis que le gouvernement camerounais a décidé de transformer l’écrivain Patrice Nganang et le dirigeant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), le professeur Maurice Kamto (principal challenger du despote Paul Biya) en propagateurs de «fausses informations» en ligne sur le régime en place. La dictature camerounaise est ainsi connue pour lancer des accusations trompeuses, puis ensuite distribuer des labels et des blâmes a tout va contre ceux qui sont perçus comme des ennemis désignés de la république et des «mauvais patriotes».
Une population camerounaise hégémonisée et docile «bouffe» de la sorte à longueur de journée ce genre de tactiques machiavéliques, d’abord comme un moyen d’amoindrir toute résistance, puis aussi par auto-défense afin de ne pas devenir elle-même la cible, et finalement en tant que dupes consentants des fautes présumées attribuées opportunément à des responsables désignés. C’est pourquoi les victimes croissantes des attaques horribles perpétrées par les tontons Macoutes de Biya méritent que justice soit faite, ce qui ne pourra évidemment pas être possible au Cameroun tant que le gouvernement utilisera malhonnêtement les boucs émissaires Nganang, Kamto, et les membres de la MRC comme des propagateurs de fausses et mauvaises nouvelles.
En réalité au lieu de faire et décréter du bouc émissaire à l’appel, le régime Biya est légalement tenu de protéger et d’assurer la sécurité de tous les Camerounais ordinaires, et devrait pour ce faire identifier puis poursuivre les responsables des massacres commis dans le pays. Chaque jour, cependant, sa gestion improvisée des scandales puis son extrême susceptibilité aux critiques formulées contre les exactions commises par les forces de sécurité s’empirent, au point où la nécessité d’une enquête internationale n’a jamais été aussi pressante et urgente.
Par Joel Didier Engo, Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
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English version
Extra-judicial Killings and the Politics of Scapegoating in Cameroon
Being caught red handed by images recorded on the internet, the Cameroonian government is making all the right noises, however, the tree of official “repentance” only hides a forest of so many other summary executions and crimes against humanity concocted by a tyrannical government on its way to become a failed state which is a political body that has disintegrated to a point where basic conditions and responsibilities of a sovereign government no longer function properly.
There is no reason to take the Cameroonian’s government at its words because appearances before Cameroonian military courts will not be enough to shed light on all the blood crimes perpetrated by the ethically-challenged security forces as part of the legitimate fight against terrorism in that country.
The need for a genuine international investigation has never been greater, so that the scale of responsibilities throughout the military chain of command is clearly established, and that prosecutions are brought against both perpetrators and contractors in international juridictions, foremost among which is the International Criminal Court.
A bloodthirsty tyranny evolving for more than three decades in a feeling of general impunity, does not understand another language.
More, an international investigation is ever more urgent since the government of Cameroon has decided to turn the writer Patrice Nganang and the leader of the MRC, Professor Maurice Kamto as the propagators of “fake news” about the Cameroonian’s government online. The Cameroonian’s regime is known to initiate trump-up charges and thereafter assigns both label and blame. A hegemonized and docile population often simply buy in, initially as a route of least resistance, and perhaps out of self-defense so as not to become the target, and then ultimately as believers of the alleged faults. Thus, the mounting victims of the horrific attacks by Biya’s tonton Macoutes deserve justice which won’t be served by unlawfully scapegoating Nganang, Kamto and the members of the MRC.
Instead of scapegoating anyone, the Biya’s regime is legally obliged to protect and provide security to ordinary Cameroonians, and should identify and prosecute those responsible for the killings in the country. With each passing day, however, their handling of the critical security issues just looks worse than the last which justifies the need for an international investigation into the mass killing in the country.
By Joel Didier Engo, President of the Committee for the Release of Political Prisoners – CL2P