Ouf. Je reviens de loin.Je peux respirer de l’air de la liberté. Pour cela, je commencerai par dire merci au bon Dieu. Cet être suprême qui m’a accordé les ressources morales et mentales nécessaires pour surmonter ce moment que je considère comme le plus difficile de ma carrière de journaliste et même de ma vie.
Merci aussi aux organismes de défense des droits de l’homme tant nationaux qu’internationaux qui se sont mobilisés pour ma cause. Je pense au Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC), à l’ONG Mandela Center, à Nouveaux Droits de l’Homme-Cameroun, à la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés, au Reseau des Organisations Libres de la Société Civile pour la Bonne Gouvernance au Gabon (ROLBG) du défenseur des droits de l’homme gabonais Georges Mpaga, à l’association internationale Frontline Defender, au Comité de Libération des Prisonniers Politiques de l’aîné Joël Joel Didier Engo et son épouse Fabienne Debarge, sans oublier Olivier Tchouaffe.
Merci à tous mes confrères de la presse nationale et internationale qui ont consacré des articles, des papiers et des sujets à ma situation. Mention spéciale aux journaux camerounais Mutations et Défis Actuels qui m’ont placé à la grande Une de leurs publications. A Jean De Dieu Bidias, chef service politique du journal Mutations et camarade de promotion à l’Institut Siantou Supérieur, je dis toute ma gratitude pour son témoignage sincère et objectif à l’édition du 16 novembre dernier du journal en question. Je n’oublie pas le confrère et grand frère Jacky Moiffo de la WebTV JMTV+ et à Empereu Yollson de Diaf TV, toutes basée à Paris en France qui se sont érigées en tribune pour ma cause. Aux confrères qui se sont réjouis de mon arrestation ou alors m’ont condamné sans être venus me rencontrer, je comprend et connais l’environnement dans lequel nous journalistes camerounais travaillons. Vous êtes excusés.
Merci également au Syndicat national des journalistes camerounais et aux organismes de défense de la liberté de presse tels que le Comité international de protection des journalistes qui ont été à mes côtés.
Merci aussi à ces braves hommes et femmes ( avocats, hommes politiques, acteurs de la société civile, journalistes, etc.) qui se sont constitués en collectif de soutien à ma libération et m’ont apporté un appui multiforme qui m’a permis de faire face à la vie en prison.
Merci aussi aux représentations diplomatiques qui suivaient ma situation de très près.
Merci à mes avocats Mes Essomba Tsoungui Pierre, Onana, Michelle Ndocki, Agbor Balla, Alice Nkom, Félicité Esther Zeifman qui m’ont apporté leur assistance judiciaire.
Merci aux lanceurs d’alerte et cyber activistes tels que Boris Bertolt, Paul Chouta, mon tonton Junior Zogo, Max Senior Ivoire, J.Remy Ngono et autres Daniel Essissima qui ont tenu la toile en haleine pour que ma situation carcérale soit connue et soutenue. Mon infinie gratitude à l’homme politique Vincent Sosthene Vincent Sosthène Fouda pour son article et ses actions en ma faveur.
A tous ceux qui ont fait une prière, dit une parole, écrit un mot, fais un post, placé mon image sur leur profil Facebook, fais un geste de cœur, lancé une pétition pour ma libération, assisté à la première audience du 5 décembre dernier au Tribunal militaire de Yaoundé, ma famille, par ma voix, vous dit infiniment merci.
Ma famille, ah cette famille, qu’aurais-je été sans elle dans ces moments difficiles ? Je pense à ma sœur aînée Chantal qui a dû faire le trajet Garoua(nord)-Yaounde toutes activités cessantes pour venir m’assister. Je pense aussi à M.Lucien Mbanga, mon oncle, qui m’apportait à manger tant au secrétariat d’État à la Défense (SED) où j’etais gardé-a-vue qu’à la prison centrale de Yaoundé.
J’exprime également ma gratitude au pasteur Nkili qui partait de Mbalmayo pour m’apporter une assistance spirituelle à la prison de Kondengui. Tout secours vient vraiment de l’Eternel.
Merci à l’Intendant Principal de prison M.Ndando Ebang, le chef du bureau de la discipline des détenus qui a facilité mon intégration au pénitencier de Kondengui.
Merci aux aînés Patrick Sapack et David Eboutou (ils sortiront bientôt) qui m’ont accueilli et ont guidé mes premiers pas à la prison centrale de Kondengui.
En ce moment où je suis libre de mes mouvements, mes pensées vont vers certains détenus de la prison centrale de Kondengui que j’ai rencontré, avec qui j’ai souvent échangé ou qui me tenaient régulièrement compagnie. Je pense à M.Zounedou (proche de Rabiatou Fouda Ottou, une consœur de la Crtv), à Evina Robin (“Evijo”) avec qui j’ai été placé sous mandat de détention provisoire le 15 novembre dernier, à M.Manga Maxime, un Akonolinga qui m’a percé un douloureux abcès à la lèvre inférieure que j’ai eu suite à un accès palustre, au syndicaliste Pierre Nyemeck Ntamag, à Georges Nlep à Polnyemb, à Mickaël Tonkeu, à Eddy Tsoungui et son frère cadet Melchior, à MM.Ndindjock et Makani, anciens maire et receveur municipal de la commune de Messondo, à Toure, à Patrice Patrice Awoung Fotabong, à M. Amang à Bitegni, à M.Effa Medji, à M. Biboum, le “maire” du quartier 1 et à tous les pensionnaires du local 19 que j’occupais dans ce quartier.
Toujours parmi les détenus, je pense à Bachirou, ce jeune de 20 ans originaire de Garoua (nord du Cameroun) qui m’aidait à trouver de l’eau pour mon bain. Je n’oublie pas mes “partenaires du ngass (la prison en langage camerounais)” tels qu’Adebayor (il est grand de taille), Mopao qui a lavé mes vêtements le lendemain de mon arrivée au quartier 1, Le Français de Mimboman (je l’appelais en beti a mana’a), le Pongooooor (mon dur pote), Andze, mon jeune coach avec qui je faisais du sport, etc.
Merci au ministre Urbain Olanguena Awono, à l’ancien Dg de la Crtv Amadou Vamoulke et à l’ancien Dg de la Société des dépôts pétroliers Jean Baptiste Nguini Effa pour leurs conseils et leurs messages de réconfort à mon arrivée en prison.
Que Dieu tout puissant abrège le séjour en prison de tout ce beau monde. A ceux qui se sont sentis oubliés dans ce message, je sollicite indulgence. Vous êtes dans mes pensées. MERCI ET MERCI ENCORE.
Michel Biem Tong, Web-journaliste