Michel Biem Tong récolte-t’il ce qu’il a semé?
” Tu vas aller dormir à Kondengui afin de mieux défendre encore tes salopards de voleurs dont tu clamais l’innocence”
Voilà en substance les mots envoyés à la figure de notre correspondant au Cameroun Michel Biem Tong en le déférant jeudi 15 novembre 2018 du Secrétariat d’État à la Défense (SED) au mouroir concentrationnaire de Kondengui à Yaoundé pour prétendus “apologie du terrorisme” et “outrage au chef de l’État” (entre-autres).
La CL2P n’est pas une organisation naïve. Elle comprend donc que le régime de Biya fera tout ce qui est en son pouvoir pour saper les mouvements sociaux légitimes au Cameroun. L’idée, cependant que le CL2P en tant qu’organisation de défense des droits civils et politiques fondée à l’apogée de la tyrannie du régime de Biya et dans la sous-région d’Afrique centrale la plus arriérée du monde sur le plan politique, en tant que force permettant de canaliser le pouvoir des simples citoyens africains pour réaliser de réels changements; que nos victoires, nos stratégies, notre vision du combat que nous menons pour la libération des Camerounais ordinaires …sont en quelque sorte contrôlés par des “entrepreneurs du terrorisme ” ou des “prévaricateurs de la fortune publique” qui décideraient de nous donner de l’argent, et que nous n’avons pas nos propres idées, notre amour propre, est profondément troublant, colonialiste, et insultant.
Cela fait partie d’une machine de relations publiques bien huilée et répressive mise en place par un soi-disant gouvernement démocratique pour réprimer et discréditer ses critiques légitimes. Au cours des dernières années, le CL2P, en tant qu’organisation politique et de défense des droits civiques indépendante, a critiqué le régime de Biya et son large éventail de pratiques répressives en matière de droits civils et son passif inégalé sur les violations, allant de l’instrumentalisation de l’ethnofascisme militarisé dans les régions Anglophone du pays, de la soi-disant élection présidentielle culminant avec sa légendaire fraude électorale dont ce trafic en mondovision devant le conseil constitutionnel des procès verbaux, au confinement carcéral meurtrier des prisonniers politiques.
Autant dire que nous poursuivrons – malgré le climat de négation soigneusement entretenu sur ce sujet sensible au Cameroun et au prix de nos vies respectives – ce combat noble en faveur de la libération de celles et ceux que nous considérons comme des prisonniers politiques sur la base de critères objectifs établis dès sa création par notre organisation (http://www.cl2p.org/
Devoir en effet au quotidien présenter bien malgré nous la vraie nature dictatoriale d’un régime qui se présente à la face du monde comme un modèle de “démocratie apaisée”, rappeler l’élimination judiciaire et carcérale que son créateur Paul BIYA réserve systématiquement à ses rivaux potentiels désignés comme des “prévaricateurs de la fortune publique” et communément appelés “voleurs de la république”…n’est hélas pas toujours un exercice facile sous un tintamarre de la propagande orchestrée par son régime, les menaces de mort, et l’achat systématique des consciences au Cameroun, qui n’épargne pas y compris les représentants diplomatiques accrédités au Cameroun.
Mais nous continuons inlassablement de le faire. Parce que le silence est la pire des sentences pour un prisonnier d’opinion. Il participe largement à la banalisation du crime politique, particulièrement au Cameroun. En conséquence, le CL2P continuera à réclamer et à mener une campagne permanente pour exiger que le régime de Biya (ou son successeur) mette en place un audit des droits civils et politiques de l’ensemble de ses faits, actes, et pratiques.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
https://www.facebook.com/lvslcam6/videos/374751969734971/
English version
Michel Biem Tong: Chicken Coming Home to Roost?
“You are going to sleep in Kondengui to better defend your bastards of thieves whose innocence you claimed”
These are essentially the words spit to the face of our correspondent in Cameroon Michel Biem Tong while being deferred Thursday, November 15, 2018 from the Secretary of State for Defense (SED) to the Kondengui concentration prison in Yaoundé for alleged “apology of terrorism” and “contempt of the head of state” (among others).
The CL2P is not a naïve organization, therefore, understands that the Biya’s regime will do everything it can to undermine legitimate social movements in Cameroon. The idea, however, that the CL2P as a civil rights organization founded in the height of the Biya’s regime tyranny and in the most politically backward sub-region in the world , as a force to channel the power of ordinary Africans to make real change, that our victories, our strategies, our vision for how we fight for liberation of ordinary Cameroonians and Africans is somehow controlled by some “ entrepreneurs of terrorism” or some “prevaricators of the public fortunes” who decides to give us some money and that we don’t have our own ideas, is deeply troubling and deeply insulting and colonialist.
This is part of a well-orchestrated PR machine and repressive machine by a so-called democratic government to suppress and discredit its legitimate critics. For the last several years, the CL2P, as an independent political, civil rights organization, has pushed the Biya’s regime around a wide range of civil rights practices, around a wide range of violations, everything from the way that ethnofascism was weaponized during the 2018 so-called presidential election to electoral theft practices and the lethal marginalization of political prisoners and the Anglophone regions of the country.
Suffice to say that we will continue – despite the climate of negation carefully maintained on this sensitive subject in Cameroon and the price of our respective lives – this noble fight for the release of those we consider as political prisoners on the basis of objective criteria established from the outset by our organization (http://www.cl2p.org/
Duty indeed in everyday life to present in spite of us the true dictatorial nature of a regime that presents itself to the face of the world as a model of “peaceful democracy”, to recall the judicial and prison elimination that its creator Paul BIYA systematically reserves for his potential rivals designated as “prevaricators of the public fortune” and commonly called “thieves of the republic” … is unfortunately not always an easy exercise under a din of propaganda orchestrated by his regime, the death threats, and the systematic purchase of consciences in Cameroon, which does not spare, including accredited diplomatic representatives in Cameroon.
But we continue to do it tirelessly. Because silence is the worst sentence for a prisoner of conscience. It participates widely in the trivialization of political crime, particularly in Cameroon. As a consequence, the CL2P will continue to call for and lead a campaign to demand that the Biya’s regime implement a civil rights audit of all of their policies and practices.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P