L’ONU se saisit de la mystérieuse disparition de l’ingénieur camerounais Melvin Tchamba Ngassam en Avril 2011 au Congo Brazzaville
Le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires demande des enquêtes appropriées sur la disparition de ce Camerounais au Congo.
Le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires des Nations Unies (Gtdfi) a tenu sa 106e session à Genève (Suisse) du 6 au 15 mai 2015. Au cours de cette session, ce groupe, qui a essentiellement pour mandat d’aider les familles des personnes disparues à découvrir ce qui est arrivé à la personne disparue et l’endroit où elle se trouve, a planché sur la disparition de Melvin Tchamba Ngassam. Du nom de cet ingénieur forestier camerounais porté disparu dans la nuit du 7 au 8 avril 2011 à Zanaga, un district du département de la Lékoumou, dans la région de Pointe Noire au Congo. Un pays qu’il avait rejoint en octobre 2010 pour des raisons de service au compte de la société Geospatial Technology Group Congo Sarl (Gtgc).
A la suite de cette session, un dossier a été envoyé au gouvernement de la République du Congo le 26 juin 2015. Une copie a également été transmise au gouvernement du Cameroun. «En transmettant ce cas, le Groupe de travail a exprimé le souhait que des enquêtes appropriées soient menées pour élucider le sort et l’endroit où se trouve la personne portée disparue et pour protéger ses droits», écrit Ariel Dulitzky, le président-rapporteur du Gtdf, dans une lettre adressée ce 1er juillet au coordonnateur du «Collectif Retrouvez Tchamba Ngassam Melvin.» Lettre dont Mutations a obtenu copie. Ce rebondissement dans l’affaire Melvin Tchamba vient ainsi raviver l’espoir de voir la lumière faite sur la disparition de ce dernier.
Incohérences
«Avec l’implication du groupe, peut-être que ça pourra porter quelque chose. Nous espérons de tout cœur qu’une suite positive sera donnée à cette requête», confie Raphaël Ndzana Abanda, le coordonnateur dudit collectif, joint hier au téléphone. C’est ce collectif qui a porté ce cas de disparition auprès du Gtdfi, qui reçoit et examine des communications faisant état de disparitions, qui émanent de la famille des personnes disparues ou d’organisations de défense des droits de l’Homme agissant en leur nom. Après avoir vérifié que ces communications répondent à un certain nombre de critères, le Groupe de travail transmet les cas individuels aux gouvernements en leur demandant de procéder à des enquêtes et de l’informer ensuite de leurs résultats, peut-on lire sur le site de l’Onu. «Nous sommes convaincus que Tchamba Ngassam Melvin soit encore en vie. Et si cela n’était pas le cas, nous voulons connaître toute la vérité sur sa disparition», affirme M. Ndzana Abanda.
Qui indique que le collectif a épuisé tous les recours possibles pour que les gouvernements congolais et camerounais fassent reprendre les enquêtes sur le terrain concernant «la disparition mystérieuse» de l’ingénieur forestier camerounais. Quatre ans après, famille et proches restent toujours dans l’attente d’un retour de Melvin Tchamba. Bien que les notes d’enquête signées du magistrat Honoré Bikindou font état du décès de leur enfant, mort des suites de suicide le 7 avril 2011. Un argument qui, d’après les enquêteurs congolais, se fonde sur la présence d’une boîte de Fluoxétine dans les effets personnels de Melvin Tchamba. Un antidépresseur préconisé dans les épisodes dépressifs majeurs et les troubles obsessionnels compulsifs. Mais les proches du disparu n’ont jamais cru à cette thèse.
Patricia Ngo Ngouem, Mutations
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