Nkodo Sitony et les Atrocités Ethnofascistes
Au sujet des menaces formulées à l’encontre Nkodo Sitony après son passage au meeting organisé à Paris par le principal parti d’opposition, Le Mouvement Pour la Renaissance du Cameroun – MRC (dépeint par la dictature en place comme une organisation tribale regroupant majoritairement les ressortisants de l’ouest du pays, Les Bamilékés):
UN ARTISTE N’EST L’OTAGE D’AUCUNE CHAPELLE POLITIQUE, ENCORE MOINS D’AUCUNE SATRAPIE.
Un artiste, parce qu’il serait Beti, n’est pas condamné à jouer uniquement les griots auprès de la dictature de Paul Biya, réduit à la mendicité, puis mourir en silence dans le dénuement complet. Nous avons ici défendu la liberté artistique vis-à-vis de l’interdiction qui frappait certains artistes estampillés comme des soutiens de Paul Biya par la Brigade Anti Sardinards (BAS). Nous appelons à l’application du même principe pour Nkodo Sitony. Nous le repétons: un esprit libre et à fortiori un artiste n’est l’otage d’aucune chapelle politique, encore moins d’aucune satrapie.
De plus, nous devons empêcher le tribalisme de devenir une fatalité dans notre république. À vrai dire, comme tous les robots qui trollent Nkodo Sitony dans les media sociaux, nous ne pouvons pas également nous en tirer aussi facilement au sujet du tribalisme et nous devons donc tous reconnaître que chaque personne participe dans une certaine mesure au tribalisme au Cameroun, en particulier, dans une satrapie ethnofaciste où toutes les formes de validation proviennent de notre degré de séparation ou de proximité avec le maître-esclave qui dirige notre plantation biopolitique se faisant passer pour une république moderne.
Aussi, cette forme de violence pure et simple exprimée contre Nkodo est un signe que le tissu de la réalité et les fantasmes qui ont maintenu l’auto-proclamé « Nnom Guii » (le chef des chefs) au pouvoir au cours des 38 dernières années s’effondrent et ne font plus le travail de production d’hégémonie politique et économique recherché. Par conséquent, nous devons tous y faire face – et devenir conscient du bon nombre des choses que nous faisons et comment cette expérience contre Nkodo peut nous conduire à affronter nos propres préjugés et clichés tribalistes puis à nous éveiller.
Pour cela nous devons d’abord reconnaître que nous faisons partie du problème avant de faire partie de la solution à travers des pratiques civiques émancipatrices pour commencer à contrer les effets engourdissant des attaques ethnofacistes Ad Hominem, la confusion discursive du régime de propagande de Yaoundé et la mutilation de notre culture politique.
En pratique, comprendre la violence mythique dans la manière dont le pouvoir économique et politique illicite s’est imposé sur toute la vie humaine, projetant une forme d’autorité dans le monde qui devient alors acceptée comme un fait accompli. C’est mythique car il n’existe aucune base vraie ou ontologique pour le pouvoir du régime de Biya. Son droit de gouverner est autoproclamé puis naturalisé pour qu’il devienne fatal et inévitable. Il est violent parce que, sans véritable fondement de son autorité, la violence mythique doit sans cesse éclater, tuer et blesser encore et encore pour maintenir son pouvoir et imposer sa réalité.
Au final, c’est pourquoi les systèmes totalitaires comme le Cameroun nécessitent tant de violence. Parce qu’ils ne peuvent finalement pas persuader autrement les gens de suivre leurs techniques d’autonomisation. En cela et contrairement à la perception générale, les systèmes totalitaires sont marqués non pas par leur pouvoir absolu, mais plutôt par leur précarité réelle, notamment à travers leur extrême longévité qu’ils tiennent à imprimer comme une durabilité naturelle dans leur célébration constante de leur propre sens de l’immortalité obscène.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
Vidéo:
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English version
Nkodo Sitony and Ethnofacist Atrocities
Folks hurling threats against Nkodo Sitony: an artist is not the hostage of any political chapel, even less of any satrapy. An artist, because he would be Beti, is not condemned to play only the griots with the dictatorship of Paul Biya, reduced to begging, then to die in silence in complete destitution.
Here we defended artistic freedom from the ban which struck certain artists stamped as supporters of Paul Biya by the Anti Sardinards Brigade (BAS). We call for the application of the same principle for Nkodo Sitony. A free spirit and a fortiori an artist are the hostage of no political chapel, even less of any satrapy.
More, we need to stop tribalism and tribal chest beating from becoming a fatality in our republic. As a matter of fact, as all the inhuman trolling bot going after Nkodo Sitony, we cannot let ourselves easily off the hook and all need to recognize that every person partakes to some degree in tribalism, especially, in an ethnofacist satrapy where all forms of validation come from our degrees of separation from the master running our biopolitical plantation masquerading as a modern republic.
Thus, this form of outright violence against Nkodo, is a sign that the fabric of reality and the fantasies that has kept the Nnom Guii in power for the past 37 years is unraveling and is no longer doing the job of producing political and economic quiescence.
Hence, we all need to confront that – and realized many of the things that we do and how this experience against Nkodo can lead us to confront our own prejudice and shake us awake.
Thus, to get to better place, we need to recognize, first, how we are part of the problem before being part of the solution through emancipatory civic practices to begin to counter the numbing effects of ethnofacist Ad Hominem attack, discursive confusion of the regime of Yaoundé’s propaganda and the mutilation of our political culture.
In practice, understanding the mythic violence for the way that illicit economic and political power has asserted itself over all human life, projecting a form of authority out into the world that then becomes accepted as reality itself. It is mythic because there is no true or ontological basis for the power of the Biya’s regime; its right to rule is self-proclaimed and then naturalized so that it becomes seen as fated and inevitable. It is violent because, without a genuine basis for its authority, mythic violence must endlessly strike out, killing and hurting over and over again to establish its power and even its reality.
At the end, this is why totalitarian systems, such as Cameroon, require so much violence is that they ultimately cannot persuade people to follow their systems of empowerment. And in this regard, totalitarian systems are marked not by their absolute power but rather by how precarious they really are when it comes to their durability despite their constant celebration of their own sense of obscene immortality.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P