Notes sur les régimes de merde: Faisons d’abord nos Preuves!
Par Olivier Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
Le passage récent de Patrice Nganang dans Le Bœuf Bourguignon de Jackie Moiffo sur JMTV Plus a été un puissant révélateur, notamment sur la façon dont il met en lumière les machines à enfumer du régime Biya.
Tout d’abord, il y avait des informations très intéressantes sur les deux régions anglophones ghettoïsées, maintenues en état de siège par le gouvernement de Yaoundé, et où le Wi-Fi n’est accessible que de manière limitée dans une boîte de nuit dans une ville sous couvre-feu permanent. Il y a aussi ces apparitions menaçantes des tontons macoutes habillés comme des Ninjas et ce voyage de 45 minutes qui prend deux jours. Puis, le comble, ces différents jeunes camerounais que Nganang rencontre et qui ont tous l’air d’avoir le double de leur âge biologique!
Il va sans dire que, dans cet environnement surréaliste, la seule chose que le gouvernement a à offrir est la misère et la répression. Ce qui contredit la propagande du régime à propos d’ une politique de développement linéaire, homogène, progressiste dans l’ensemble du pays; et met définitivement à nu les limites d’une telle propagande. Car tout cela ne tenait en réalité plus qu’à un fil, au point où y compris les bonnes personnes considérées et dépeintes comme des instigateurs n’avaient en réalité plus besoin d’orchestrer ou fomenter quoique ce soit pour que la situation s’empire et explose.
En effet, s’il est bien connu que nous avons tous tendance aux mimétismes, un des traits les plus fondamentaux de notre humanité, nous sommes aussi tous façonnés d’abord par ce que nous voyons, entendons, et ressentons.
À ce sujet, la chose la plus immédiate à craindre et qui se dégage du carnet de voyage de Patrice Nganang c’est la manière dont le régime de Yaoundé a poussé durant ces 35 dernières années, aussi bien ses partisans que ses adversaires supposés à abandonner leurs valeurs morales, éthiques et professionnelles, puis à céder à leurs instincts primitifs avec récemment ces appels au génocide et au nettoyage ethnique que le CL2P a vigoureusement dénoncés et condamnés.
Comment les tyrans détruisent l’autonomie de la volonté et rendent les gens faciles à la suggestion?
En pratique, il n’y a hélas aucune possibilité d’autodétermination lorsque les gens ordinaires sont sous une influence maléfique, avec la répétition des traumatismes et des pratiques autodestructrices. C’est ainsi que la faible moralité des États déteint sur ses citoyens. Surtout quand la norme qui se répand consiste à acquérir puis conserver le pouvoir coûte que coûte, et ensuite d’humilier ou dénigrer les ennemis désignés, qui sont généralement ici nos propres compatriotes.
Paradoxalement, ce n’est pas cet état d’esprit là que Patrice Nganang semble avoir rencontré lors de son périple dans les deux régions anglophones du Cameroun. Même si ces gens ont beaucoup à se plaindre, l’écrivain dit avoir partagé le quotidien avec des êtres humains qui, contrairement à nombre de leurs compatriotes francophones, refusent d’abandonner leur décence atavique. Ce, alors même que Nganang semble représenté et est dépeint comme un être revendiquant son appartenance à un monde anglophone décrit d’une obscurité impénétrable. L’écrasante majorité des francophones camerounais ont ainsi la tête branchée sur le spectacle sans fin des conneries du régime Biya, ce que Donald Trump appelle «shithole». Il est donc logique qu’ils se ferment à toute expression de compassion et à toute politique humanitaire. En soutenant et encourageant l’escalade guerrière ils se privent absolument de l’opportunité de rencontrer et redonner l’espoir d’un vivre ensemble.
Aussi, si comme Patrice Nganang et le CL2P vous vous sentez outragé par les 35 années de dictature implacable de Paul Biya, ou même d’autres dictateurs voisins et partout ailleurs, n’en restez pas là, ne vous en tenez pas uniquement à votre indignation sur Facebook ou Instagram: Agissez, Faites ainsi quelque chose de bien pour ce monde qui est le nôtre, il en a cruellement besoin. Et vous pourriez même rencontrer de l’espoir en chemin et maîtriser admirablement l’art de vivre ensemble en paix en tant que frères et sœurs du même pays. Nous le devons à notre lieu de naissance ou d’origine, d’où nous tirons notre âme et notre identité.
Olivier Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
Vidéos: L’Après séquestration au Cameroun: Rencontre entre Patrice Nganang et la diaspora à Paris dans un entretien convivial sur Jmtvplus Jmtvplus
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English version
On ShitholeGate: Let’s Pay our Dues
By Olivier Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
The Recent passage of Patrice Nganang on Jackie Moiffo’s Le Boeuf Bourguignon was very powerful in the ways it shines a light on the Biya’s regime gaslight machine.
First, there was some very interesting information of a ghettoized region under siege by the government where Wi-Fi can only be accessed in limited fashion in a night club in a city under curfew. There are threatening appearances of soldiers dressed like Ninjas and a 45 minutes trip that takes two days and a series of young Cameroonians Nganang meets along who look twice their age!
Needless to say that, in this surrealistic environment, the only thing the government has to offer is misery and repression which contradict the regime’s propaganda of progressive linear development in the country and lay bare its wicked results and it only take good people to stand by and do nothing for the matter to get worse.
It is well known, however, that we tend to imitate each other. This is one of the most basic features of our humanity. Indeed, we are all shaped by what we see, hear and feel. Consequently, the most immediate thing to be feared during Nganang’s trip is the way the regime of Yaoundé has inspired, for the past 35 years, both its supporters and its perceived opponents to abandon their moral, ethical, and professional standards and give in to their unchecked instincts to acquire power and humiliate or denigrate their perceived enemies, usually their fellow countrymen. Thus, how tyranny destroys autonomy of the will and renders people easy prey to suggestion. Thus, no possibility of self- sovereignty when ordinary people are under malignant influence including the repetition of trauma and self-destructive practices. Therefore, how the weak morality of the states rub off on its citizens.
However, that is not what Nganang found during his trip in the Anglophones region of Cameroon. Even though, these people have a lot to complain about and to be aggrieve about, he found who against their fellow Francophone countrymen, are refusing to abandon their basic decency.
Thus, while Nganang seems to depict a world of what seems like an impenetrable darkness. There Francophones seem to have their heads plugged into the unending show of bullshit, what Donald Trump calls “shithole.” Therefore, closing themselves off to the possibility of compassion and humanitarian politics. They also deprive themselves of the opportunity of encountering hope.
As with Patrice Nganang and the CL2P, If you find yourself outraged by 35 years of Biya’s dictatorship, or dictators everywhere for that matter, don’t just sit there, don’t stew or Facebook or Instagram your statement about it: Do something good in the world. The world could use it. And you might even encounter some hope along the way and master the art to live together in peace as brothers and sisters. We owe it to our place of birth and where we get our soul and identity from.
Olivier Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P